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J. Barceló, Archéologie, espace et temps. Nouvelles méthodes et perspectives de recherche

Résumé de l’intervention de Joan Barceló (en français et en anglais) donnée dans le cadre du cycle de conférences données en tant que professeur invité de l’EHESS.

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Résumé en français

L’« espace » et le « temps » comptent parmi les termes les plus difficiles à définir. Il en existe, pour cette raison, de nombreuses définitions. Une difficulté de fond réside dans le fait que les archéologues ont tendance à appliquer ces mots des plusieurs référents, selon qu’ils désignent : 1) un contenant des personnes et de leurs actions ; 2) une construction sociale ou un instrument dont l’usage est social ; 3) une relation. Dans cette conférence je ferai référence à tout cela en parlant de nature spatio-temporelle des actions sociales. À partir des relations observées entre les localisations des objets archéologiques, est-il possible d’inférer la localisation des actions et processus de travail réalisés par les agents sociaux ? C’est un problème inverse, qui possède plusieurs solutions, et il n’est en aucune manière aisé de décider entre ces solutions concurrentes. Toutefois, le fait que nous ne pouvons pas prédire les lieux des actions passées ne signifie pas que l’action sociale ne possède pas de détermination spatiale à un certain niveau. Au contraire, les actions sociales devraient être analysées comme conditionnées et/ou déterminées par d’autres actions, dans la mesure où elles sont réalisées à des localisations spatio-temporelles qui, intrinsèquement, sont plus ou moins adaptées aux fins que ces actions poursuivent.
Dans cette conférence, je présenterai des réflexions à propos des « mathématiques des systèmes spatio-temporels ». L’espace et le temps apparaissent comme un cadre relationnel complexe dans lequel un sous-ensemble d’actions sociales (le travail humain lié à la subsistance, la maintenance et la reproduction) et de processus naturels (la formation et déformation anthropique ou non anthropique de l’espace physique) s’intègrent de manière dynamique et complexe. Par « mathématique » j’entends l’étude de l’ordre du calcul, et suit la définition que je donne au concept d’espace-temps : il désigne davantage qu’un simple contenant physique (une surface), mais forme une structure relationnelle complexe, socialement et intentionnellement produite, caractérisée par des actions sociales variables qui se situent à des interfaces tout aussi variables et générées préalablement aux actions sociales elles-mêmes.
Les bases conceptuelles de cette approche relationnelle seront proposées, ainsi qu’une courte discussion de l’idée de probabilité spatiale, qui se trouve être fondamentale pour proposer des modèles explicatifs de la séquence historique des différentes activités qui ont eu lieu dans l’endroit qu’on veut étudier.

Joan Barceló (trad. S. Plutniak)

Résumé en anglais

“Space” and “time” are some of the most difficult terms to define. This is the reason why there are so many definitions. The real problem is that archaeologists tend to apply these words to different referents: 1) as a container of people and actions; 2) as a socially produced thing and/or as a socially used instrument; 3) as a relationship. In this lecture I intend to refer to both rather as the spatio-temporal nature of a  social actions. Is it possible to infer where social agents performed their actions and work processes, on the basis of the observed relationships between the actual locations of archaeological material? This is an inverse problem with multiple solutions, and it is in no way simple how to decide between competing solutions. However, the fact that we cannot predict the place of past actions does not mean that social action is indeterministic at some spatial level. On the opposite, social actions should be analyzed as conditioned and/or determined by other actions, because they have been performed in an intrinsically better or worse spatial/temporal location for some purpose because of their position relative to some other location for another action or the reproduction of the same action.
In this lecture I will present some reflexions about the “mathematics of spatial and temporal” systems. Space and time appear to be as a complex relational framework in which a specific subset of social actions (human labour related to subsistence, maintenance and reproduction) and natural processes (the anthropic and non-anthropic formation and deformation of physical space) are related in a complex, dynamic way. I understand “mathematics” as the study of computable order, and this is the definition we give to the concept of space-time: it is a more than a mere physical container (surface), it is a complex relational structure socially and intentionally produced characterized by the changing social actions on a changing interfacial boundary generated prior to the social actions themselves.
In the paper, the conceptual basis for such a relational approach are proposed, and a short discussion of the idea of spatial probability, which is fundamental to discover at an archaeological site the particular spatial-temporal patterning of social actions.

Joan Barceló


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Sébastien Plutniak (21 février 2016). J. Barceló, Archéologie, espace et temps. Nouvelles méthodes et perspectives de recherche. Onto Méréo & Co. Consulté le 25 octobre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/sj23


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