1596. Deux ans avant l'édit de Nantes qui met fin aux guerres de Religion, Marseille la catholique s'oppose à Henri IV, l'ancien protestant. Une rébellion, une indépendance que ne peut tolérer le roi.
À La Roue de Fortune se croisent des passés que l’on cherche à fuir et des avenirs incertains : un chevalier usé et reconverti, une vieille femme qui dirige la guilde des assassins, un couple de magiciens amoureux et en fuite, et la patronne, ancienne mercenaire qui s’essaie à un métier sans arme.
Les pions sont en place. Le mistral se lève. La pièce peut commencer.
« La Mère des mondes » enrichit et développe l'univers mis en place par Laurent Genefort dans son roman « Points chauds ». Son auteur, Jean-Laurent Del Socorro aura 42 ans lorsque les Bouches s'ouvriront et, à l'instar du narrateur de « La Mère des mondes », il aime arpenter les terres étrangères, d'Abidjan à Zadar. Dans le monde réel, il est administrateur d'une compagnie d'arts numériques à Marseille et ses lectures le portent aussi bien vers Clive Barker que Greg Egan en passant par China Miéville et Thomas Day.
Voilà, c’est toujours pareil avec les marseillais, ils sont pas foutus de faire comme tout le monde. C’était déjà vrai à la fin du XVIe siècle, époque à laquelle se déroule « Royaume de vent et de colères » de Jean-Laurent Del Socorro. Dans ce roman (enfin dans la vraie vie aussi hein, ça s’appelle l’Histoire) toute la France est sous le pouvoir d’Henri IV après son accession au trône… Toute ? Non, car un village d’irréductibles gaulois résiste à l’autorité ! Le village en question c’est Marseille, dirigé par Charles de Casaulx et établie en « République indépendante ».
1596, l’armée du roi est aux portes de la ville, les soldats et miliciens se préparent à défendre la cité phocéenne. Dans ce contexte, le lecteur se retrouve à l’auberge de la roue de la fortune pour faire la connaissance d’un groupe de personnages qui s’y retrouvent presque par hasard. Axelle, la tenancière de l’établissement et ancienne mercenaire, Gabriel le chevalier vieillissant plein de remords, Armand l’Artbonnier en fuite ou encore Victoire, la petite vieille qui cache bien son jeu. L’auteur va nous raconter les destins croisés de toute cette galerie de personnages (plus quelques autres) en partant de cette auberge comme nœud de l’histoire mais à l’aide d’habiles aller-retours temporels, il va nous faire découvrir leurs trajectoires, la manière dont leurs vies les ont menées ici, ce jour-là.
En prenant ce contexte historique précis, Jean-Laurent Del Socorro ne tient pas vraiment à nous faire un cours d’histoire, à nous raconter les grandes batailles, les complots et les grands enjeux. Tout l’intérêt est justement de découvrir les tranches de vie de ces personnages qui ne sont que des détails à l’échelle de la ville mais chacun va jouer un rôle à son niveau. Le livre serait d’ailleurs un roman historique s’il n’y avait pas ce petit bout de magie incarné par l’ordre des Artbonniers dont fait partie Armand, des mages se servant d’une pierre noire leur conférant des pouvoirs puissants mais qui les rend dépendants et leur bouffe la santé petit à petit, l’auteur raconte ainsi des évènements historiques réels mais en modifiant les détails ici et là pour faire vivre son aventure.
Le roman est court et découpé en chapitres de seulement quelques pages chacun, on change de point de vue à chaque fois pour découvrir les évènements par les yeux de chaque protagoniste et on assistera d’ailleurs assez souvent plusieurs fois à la même scène d’un point de vue différent pour mieux rebondir d’un narrateur à l’autre. Ce procédé est maitrisé à la perfection, ça marche vraiment bien et le lecteur enchaine les chapitres sans prendre de pause (bon, à part quand on arrive au boulot et qu’il faut descendre du métro mais j’aurai bien fait un détour pour continuer à lire…). L’écriture a une patate monstrueuse, les dialogues sonnent juste et sont vivants, l’auteur utilise des phrases courtes et précises, ça relève de la plume chirurgicale à ce niveau-là, ça tranche net dans les mots et ça file à toute allure, on saute d’une époque à l »autre pour décrire chaque destinée en quelques pages.
Pourtant chaque acteur du roman prend corps, en peu de mots chaque chapitre donne juste ce qu’il faut pour s’attacher à cette galerie de personnages vraiment travaillés. On découvre des vrais personnalités fortes qui vont chacune se débattre dans cette époque folle où les guerres de religions déchirent le pays, les protestants et catholiques se bastonnent dans la joie et la bonne humeur en changeant d’allégeance comme on change ses chausses, et le peuple n’a plus qu’à se barricader chez soi et attendre que sa passe. Ce contexte historique est clairement présenté au lecteur, les cancres en histoire comme moi ne seront pas perdus, y’a juste l’histoire de Gabriel qui est un peu plus acrobatique à suivre car il côtoie les nobles et les dirigeants, il faudra s’y retrouver entre la Comtesse de Sault, Charles de Casaulx, le duc de Savoie, le roi d’Espagne, pour savoir qui aide qui et qui trahit qui, cette partie-là va un peu vite et il faudra laisser son cerveau en marche pour suivre, mais on arrive à s’y retrouver d’autant plus que le cœur du roman n’est pas là, ça ne sert qu’à contextualiser les aventures de nos héros.
Le bouquin arrive à aborder une foule de thèmes différents sans jamais perdre le lecteur, ses personnages lui permettent de nous parler de guerre, d’assassins, de l’enfance, de la maternité, de politique, de la vie, de sa fin et de ses regrets. Le tout est cohérent et vivant, se mêle dans un ensemble vif et sans fioriture avec juste ce qu’il faut. Marseille est également un point important dans l’identité de ce roman, la cité enferme ses personnages, le mistral balaye les rues et on retrouve une ambiance assez particulière. Les marseillais reconnaitront quelques lieux de leur ville qui, à l’époque, se limite au panier, au vieux-port et au début de la Canebière jusqu’à Noailles et la Rue de Rome et bien sûr la forteresse de Notre-Dame de la Garde. Et apparemment au XVIe siècle, la ville était crade et puait autant qu’aujourd’hui… (Oui je trolle Marseille, j’ai le droit, j’y suis né).
Royaume de vent et de Colères est un excellent livre qui se lit presque d’une traite, il allie un contexte historique passionnant à des personnages très bien écrits et touchants, la construction et le rythme précis font de ce premier roman une vraie belle découverte, et révèlent un auteur à suivre de près.
C'était le roman de Jean-Laurent Del Socorro que j'avais le moins envie de lire ; c'est un coup de cœur phénoménale ! Des personnages vivants sur la page, une écriture d'une qualité formidable, une intrigue que le lecteur prend plaisir à suivre, une époque historique plutôt méconnue de l'Histoire de France, une construction très recherchée, une pointe de Fantasy : en bref, j'ai adoré ce roman !
In English, the title would be something like 'Kingdom of Wind and Rage', referring to, as I see it, the weather in the south of France (the mistral) and the religious war between the catholics and protestants (between Henri IV and consul Charles de Casaulx, see here, who ruled a city that refused to recognize Henri IV as king).
After the war, in 1598, and edict is signed by Henri IV. See here and here, for example.
But the story itself takes place at least two years before this edict.
Of course, it would help if you knew the background history of the story, but it's not really needed, as M. Del Socorro himself told me.
The book is divided into three parts:
1) the present (1596), with the focus on our four main characters: Axelle (former head of a band of mercenaries, now exploits an inn, La Roue de Fortune, the Wheel of Fortune, with her husband Gilles, with whom she has a common past as mercenary), Victoire (head of the Guild in Marseille), Gabriel (a knight, who didn't get that title by standard procedure), and Armand (one of the magicians, who has a relationship with one of his studens, Roland), and finally, Silas, a Turkish warrior (a Moor, to be precise). 2) the past (several tens of years before the events of 1596): in which we visit each of the four characters' past that leads to the situation they are in in part 1 3) the present (1596): continuing where part 1 left off. You might want to check back on the relevant chapters to refresh your memory and more easily understand what happens next.
It's not really a Fantasy story, but a historical fiction one with a small touch of Fantasy, thanks to the Artbon, a stone that gives magical powers to its users (like setting your opponent to fire). However, this power comes at a serious physical and mental cost. You don't control the stone, the stone controls you. You have to have a very strong mental power to resist its callings. You could compare it, somehow, to the ring in 'Lord of the Rings'.
Also, the inn that is used as operating base, so to speak, reminded me of The Inn of the Last Home in Dragonlance. This setting also features several characters who each have their own story and own battles, although they have to collaborate as well.
The book is very well and smoothly written. It's a page-turner, very hard to put down. The constant focus shift between our characters (because of the short chapters) is a little annoying at first, but you get used to it after a little while. The focus does indeed lie on the characters, less on the historical events. Del Soccoro made sure each character has his/her own identity, own behaviour, own feelings, ...
There are two bonuses:
1) A novella about Gabin (comme gamin, mais sans "aime"; this word is crucial in his story and how he experiences the events in the main story), the boy who fled his father (alcohol-addict) and stayed at the inn La Roue de Fortune, where he helps with a.o. cleaning the tables. He's an introvert, doesn't talk much, only trusts a few people, but has a great, innocent view on the world. I had to laugh a few times with the play on words in the dialogues, but also almost shed a tear for what the kid suffered and how he told about his experiences.
2) An interview with the author (which you can read on-line, see here), in which he tells about his way of writing, how this book came to be, why it's written in this way, info on the various characters, ...
Although there's room for a sequel, if only to fill some holes, I can't stress it enough: What a fantastic read! Heavily recommended!
Ma chronique : https://ombrebones.wordpress.com/2020... Royaume de vent et de colères est le premier roman de Jean-Laurent Del Socorro -que je découvre en dernier… et qui a été un magistral coup de cœur. J’ai ressenti énormément d’émotions à la lecture de ces chapitres courts qui prônent le dynamisme et l’immersion dans un récit poignant. L’auteur nous embarque à Marseille en 1596 pour nous offrir non pas un énième roman historique qui évoque la chute de la cité mais bien un roman humain, un roman des gens du peuple qui se débattent et survivent comme ils peuvent face à la folie des puissants. Un chef-d’œuvre que je conseille plus que chaudement au plus grand nombre d’entre vous !
Excellent! 🤩 Commencé et terminé en quelques heures. Ce roman m'a totalement captivé du début à la fin. Jean-Laurent Del Socorro nous plonge dans la France du 16eme siècle en pleine guerre de religion et dans la ville de Marseille précisément qui jouit d'un statut indépendant au sein du Royaume de France. Entre complots, guildes, Assassins et sorcellerie, entre amour et colère, le mistral vous emportera dans une tornade d'émotions et d'événements qui ne pourront pas vous laisser de marbre. Les personnages me manquent déjà... Armand et Axelle principalement. Mon premier roman de l'auteur... Certainement pas le dernier ! 🤩❤️ Éblouissant et noir à souhait pour son tout premier roman Del Socorro signe fort très fort 🤩
Ce court récit de fantasy est en effet le premier roman de Jean-Laurent Del Socorro. L'histoire se déroule à Marseille, à la fin des guerres de religion, alors qu'Henry IV a envoyé l'armée royale mettre fin à l'autoproclamée "République marseillaise" afin de réunifier définitivement le royaume de France sous sa bannière.
La cité est donc plongée dans une ambiance délétère, dans l'attente d'un siège difficile.
Et vous me direz : "Où est la fantasy là-dedans ?", et vous auriez raison n'étaient les artbonniers, des sortes de mages-religieux qui, en manipulant des pierres de pouvoirs peuvent à loisir soigner ou brûler leurs contemporains.
La narration est quant à elle à plusieurs voix, différents personnages prenant la parole tour à tour pour exposer leurs points de vue sur les événements en cours ou sur leurs propres vies. Car en effet, les soubresauts de la République marseillaise sont ici accessoires. C'est bien du destin de ces différents narrateurs dont il est question.
Chacun d'entre eux porte sa part de doute, de fantômes, de remords et leur destins personnels semblent, à l'image de leur ville d'accueil, devoir se résoudre dans les délais les plus brefs.
L'écriture de Del Socorro est très prenante, et il arrive à donner du corps à ses personnages de papier, la touche de fantasy, très légère, s'inscrit subtilement à la trame des évènements historiques servant de toile de fonds.
L'ouvrage se conclut par une fort jolie nouvelle, en forme de dernier chapitre, qui redonne un éclairage nouveau à certains des personnages du roman. Une bien belle réussite.
Entrez sur cette scène de théâtre qui se déroule à Marseille, le 16 février 1596 précisément. Vous y suivrez Axelle, femme africaine, passionnée par son métier, devenue tavernière par la force des choses. Rencontrez Gabriel, vieux chevalier rempli d'une vie tenue par des remords et des tiraillements. Saluez Armand et son amant, dans leur lutte envers une autorité qui ne leur convient pas. Laissez-vous porter par l'histoire de Victoire, femme âgée qui s'est battue toute sa vie pour se créer une place dans un monde d'hommes. Croisez Silas, homme turque, maure ou "mort", qui vous aiguillera et vous partagera un bout de sa personnalité. Gabin vous touchera en plein cœur, par son innocence et sa personnalité, notamment dans la petite nouvelle à la fin.
Nous suivons une seule et même journée où de nombreux destins vont se rencontrer, parfois se heurter. C'est un roman court qui réussi à nous attacher à ses personnages, leur histoire par leur sensibilité et leurs sentiments si réels, ceux que nous vivons également. Envolez-vous vers ce retour dans le passé
Ce court roman a été écrit par un virtuose des mots, qui nous démontre que lyrisme ne signifie pas forcément mots datés et compliqués. Il s’agit d’un roman choral, au cours duquel nous suivons 5 protagonistes : Victoire, Axelle, Armand, Gabriel et Silas. S’y ajoute une nouvelle qui nous permet de découvrir le point de vue de Gabin, « gamin, avec un b ». La seule notion de fantastique est apportée par la magie, dont Jean-Laurent Del Socorro dote deux des personnages que nous suivons, les prêtres. Pour le reste, il s’agit principalement d’un roman historique, dont l’intrigue se situe en plein bouleversement, bien après une sanglante Saint-Barthélemy et pendant la reconquête par Henri IV de son royaume. Tout se passe à Marseille, pendant la réelle parenthèse républicaine que la ville réussit à s’offrir. Chacun des personnages que l’on suit est effectivement en colère, contre d’autres, mais surtout contre lui-même en réalité. Les protagonistes sont terriblement humains et réalistes, dans une souffrance incommensurable, avec chacun sa façon de l’affronter, et peut-être (on l’espère!) de s’en affranchir, d’une façon ou d’une autre. Chaque relation, chaque histoire, est tout sauf un événement, en ce sens que l’homosexualité ou l’émancipation féminine sont traitées par l’auteur comme quelque chose de normal : les couples sont des couples, amoureux, et qu’importe leur sexe ? Les femmes se sont affranchies de tous les codes, mais sont traitées par l’auteur comme n’importe quel héros. Je déteste du coup presque le fait de l’avoir noté, car la seule chose qui fait que cela devient exceptionnel, c’est que l’on remarque encore qu’un tel traitement est exceptionnel. Finalement, le meilleur moyen de promouvoir la diversité, c’est de la traiter comme quelque chose de naturel et non comme un arc narratif spécifique. Effectivement, cela permet une profondeur peu commune, car au XVIème siècle, avec tant de bigoterie, assumer sa différence revenait à se marquer soi-même d’une cible. Les femmes de ce récit ont cependant pu trouver un moyen de s’affranchir de cela, autre que le commerce du sexe, et c’est cela qui est novateur. C’est un court roman donc, mais d’une profondeur assez peu égalée. Je n’aime pas, d’habitude, les récits construits au présent. Cela ne m’a pas dérangée ici. Au contraire, même, c’est tellement bien écrit et amené que cela n’a fait que contribuer à me happer. De même que la structure narrative spécifique, avec l’alternance présent et passé, particulièrement bien menée. En réalité, je savais que ce livre avait été très bien accueilli, je savais que Boudicca m’avait tendu les bras pendant toutes les Imaginales 2017, que l’auteur avait un discours super intéressant en conférence, mais je me suis plongée dans le livre sans même en relire la 4ème de couverture. Sans rien en attendre, mais en sachant que ce serait sûrement bon. Et je l’ai lu en un dimanche après-midi, incapable de le lâcher, les poils se dressant sur mes bras, fascinée par les voix des différents protagonistes, toutes uniques mais qui s’unissent en vue de l’affrontement imminent, chroniques d’une ville mais aussi de personnalités hors du commun dont on aimerait qu’elles aient réellement existé. Les premiers chapitres sont actuels, puis l’auteur nous emmène dans un passé parfois très lointain, afin de connaître les grandes lignes de leur histoire, de l’Histoire, de ce qui les a menés à Marseille en ce moment décisif. En chaque début de chapitre, un compte à rebours. Pour quelle fin ? De celles qui ne vous laissera pas indifférent. Ce livre ? un de ceux qu’il faut lire absolument.
Un récit à plusieurs voix comme je les aimes tant...
Une intrigue principale qui se déroule dans un Marseille du XVIe siècle à feu et à cendre et pour cause... Les huguenots se font massacrer par les Puristes catholique. Henri IV a réfuté sa foi protestante pour embrasser la nouvelle et unique religion catholique. Le pays est en querelle perpétuel, le peuple a peur... Axelle, Victoire, Armand, Gabriel, quatre voix, quatre destin liés, quatre narration d'une même histoire, du génie à l'état pur !
Une petit pépite épique d'heroic fantasy qui vous fera aimer les mercenaires, les femmes à main de mer mais gant de velours, la magie destructrice des pierres, la guerre, le sang, le courage, la haine, l'amour, la fidélité. Un super cocktail qui ravira les plus jeunes comme les plus grands.
Je félicite l'auteur d'avoir réussi à donner autant de profondeur à ses personnages bien qu'ils soient tous (plus ou moins) opposés, en conflit, ou amant... A aucun moment je ne me suis ennuyée, j'ai réellement eu l'impression d'être CHACUN des personnages. J'ai souffert de la relation entre Armand, maître magicien "artbonnier" et son amant Roland, j'ai été meurtrie de la haine que ressent Axelle, "l'africaine" comme elle est appelé, pour celle qu'on est sensé appeler "mère", affligée de la solitude et amertume que le Chevalier Gabriel diffuse et surtout, requinquée du courage et mordant de la vieille Victoire...
Ainsi donc, je vous invite sans hésitation à dévorer cet ouvrage, environ 400 pages, qui se lit et se relit à volo !
In English, the title would be something like 'Kingdom of Wind and Rage', referring to, as I see it, the weather in the south of France (the mistral) and the religious war between the catholics and protestants (between Henri IV and consul Charles de Casaulx, see here, who ruled a city that refused to recognize Henri IV as king).
After the war, in 1598, and edict is signed by Henri IV. See here and here, for example.
But the story itself takes place at least two years before this edict.
Of course, it would help if you knew the background history of the story, but it's not really needed, as M. Del Socorro himself told me.
The book is divided into three parts:
1) the present (1596), with the focus on our four main characters: Axelle (former head of a band of mercenaries, now exploits an inn, La Roue de Fortune, the Wheel of Fortune, with her husband Gilles, with whom she has a common past as mercenary), Victoire (head of the Guild in Marseille), Gabriel (a knight, who didn't get that title by standard procedure), and Armand (one of the magicians, who has a relationship with one of his students, Roland), and finally, Silas, a Turkish warrior (a Moor, to be precise). 2) the past (several tens of years before the events of 1596): in which we visit each of the four characters' past that leads to the situation they are in in part 1. 3) the present (1596): continuing where part 1 left off. You might want to check back on the relevant chapters to refresh your memory and more easily understand what happens next.
It's not really a Fantasy story, but a historical fiction one with a small touch of Fantasy, thanks to the Artbon, a stone that gives magical powers to its users (like setting your opponent on fire). However, this power comes at a serious physical and mental cost. You don't control the stone, the stone controls you. You have to have a very strong mental power to resist its callings. You could compare it, somehow, to the ring in 'Lord of the Rings'.
Also, the inn that is used as operating base, so to speak, reminded me of The Inn of the Last Home in Dragonlance. This setting also features several characters who each have their own story and own battles, although they have to collaborate as well.
The book is very well and smoothly written. It's a page-turner, very hard to put down. The constant focus shift between our characters (because of the short chapters) is a little annoying at first, but you get used to it after a little while. The focus does indeed lie on the characters, less on the historical events. Del Soccoro made sure each character has his/her own identity, own behaviour, own feelings, ...
There are two bonuses:
1) A novella about Gabin (comme gamin, mais sans "aime"; this word is crucial in his story and how he experiences the events in the main story), the boy who fled his father (alcohol-addict) and stayed at the inn La Roue de Fortune, where he helps with a.o. cleaning the tables. He's an introvert, doesn't talk much, only trusts a few people, but has a great, innocent view on the world. I had to laugh a few times with the play on words in the dialogues, but also almost shed a tear for what the kid suffered and how he told about his experiences.
2) An interview with the author (which you can read on-line, see here), in which he tells about his way of writing, how this book came to be, why it's written in this way, info on the various characters, ...
Although there's room for a sequel, if only to fill some holes, I can't stress it enough: What a fantastic read! Heavily recommended!
While this novella (a quick read) takes place in the world of Royaume de vent et de colères (see my review here), it's best - but you don't have to, of course - to read the book first, then this novella. If not, you might miss context, background info.
The story is about the events after Henri IV is king of all, even though there are still a few problems with Spain. In comes a female Moor, Fatima, said to be the chronicler of Henri IV. She has an official letter, with his seal. Every other regiment refuses to accept her, until N'a-qu'un-œuil, captain of one of the various regiments, decides to take her under his wings. And as you can imagine, one thing leads to another: from your typical, hard military treatment to a very close relationship. Something that can not be hidden from his mates.
Jean-Laurent Del Socorro knows how to write a great story, regardless of the length. As with his other works: heavily recommended!
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I don't usually read e-books (or rather, e-short stories/novellas/...), unless they're short enough and I can print them out. Reading on screen is bad for the eyes, hence the printing. This story was free for the entire duration of April 2017, so why not go for it?
This story was previously published in the 2015 anthology (see Utopiales 2015) of the annual festival Utopiales, which takes place in Nantes, France.
Superbe récit, qui nous fait suivre des personnages auxquels on s'attache très rapidement. On y suit 5 personnages POV, qui vont nous faire suivre les événements d'une journée dans une Marseille assiégée par les troupes d'Henri IV. Les points de vue s'enchaînent très rapidement, ce qui confère un rythme très soutenu, qui empêche de s'ennuyer et fait ressentir l'urgence des événements. Un peu comme une caméra très nerveuse dans les scènes d'action. La force du roman vient néanmoins de trois éléments principaux : la structure du récit, l'écriture, très fluide et agréable et la force de ses personnages. Pour la structure du récit, elle rappelle le théâtre classique. Tout se passe sur une journée, les personnages se retrouvent tous dans une même auberge. Puis au moment où les événements s'accélèrent arrive la deuxième partie, qui nous raconte le passé de chacun de ses personnages, "coupant" l'action mais diablement nécessaire et efficace. Toujours avec ce rythme endiablé, avec des "flashs" de leur vie, souvent tragique. Car oui, c'est à une tragédie que nous assistons. La troisième partie est consacrée à la résolution des événements. Les troupes d'Henri IV entrent en ville, les personnages s'y confrontent chacun à sa manière. Et le final est déchirant, évidemment. J'ai personnellement adoré cette structuration, entrecoupée par ailleurs par le POV d'un personnage "mineur" mais croustillant. Car les personnages sont la véritable force de cette histoire. Nous y suivons Gabriel, chevalier au passé tragique, qui cherche sa rédemption, Victoire, cheffe assassin, tombée amoureuse du chevalier, Axelle, ex-mercenaire, tenancière de l'auberge où se passe une bonne partie du récit, Armand, magicien par lequel se passent les éléments Fantasy, qui fuie l'armée royale avec son amant et disciple. Sans oublier le croustillant Silas, bras armé de Victoire, qui assure les transitions et les moments "comiques" à chaque fin de phase, et Gabin, jeune gamin des rues "adopté" par Axelle. Ils sont tous puissamment écrits, avec un vrai "background". Si Armand m'a moins passionné, son histoire reste intéressante. Gabin n'est pas un POV du roman, mais vrai personnage récurrent et une nouvelle placée à la suite du roman lui est consacrée. Je ne suis pas souvent convaincu par les nouvelles qui succèdent aux romans, mais force est de constater que celle-ci, en plus d'être bien écrite, apporte de la profondeur au personnage et à sa relation avec Axelle. Un vrai coup de cœur donc pour cette histoire pourtant courte, qui nous permet néanmoins d'adorer chacun de ses personnages et de partager ce moment de vie avec eux.
C'est un très bon livre mais... Très belle écriture, histoire originale et bien construite, extrêmement bien documentée côté historique, avec des personnages très forts, rendus vivants par la plume de l'auteur et la finesse de ses descriptions psychologiques; les femmes en particulier sont admirables! Mais mais mais... cela ne m'a pas passionné, voilà! peut-être parce que je ne me suis identifiée à aucun des cinq héros de ce roman à plusieurs voix et à leurs questionnements existentiels, ou peut-être au contraire parce que la tristesse des destins des personnages m'a rebutée, je suis en quête de légèreté et de fins heureuses en ce moment :-) Un livre que je recommande néanmoins!
Royaume de vent et de colères est un tout petit livre qui se base sur des évènements réels mais qui sont maintenant un peu tombés dans l’oubli. De 1591 à 1596, alors que la France est déchirée par la succession de Henri III et que les Catholiques massacrent allègrement tous les Protestants qui passent à leur portée, Marseille s’était établie en République catholique indépendante avec le consul Charles de Casaulx à sa tête. Ce pan de l’Histoire complètement oubliée de nos jours trouve son apogée le 17 Février 1596, quand les armées du roi Henri IV menées par le Duc de Guise viennent se masser à ses portes pour mettre fin aux velléités d’indépendance.
On pourrait se trouver face à une chronique historique un peu ennuyeuse mais Jean-Laurent Del Socorro fait le choix de la traiter d’un point de vue individuel, à travers des personnages bien précis, qui ont tous une raison de se trouver ici à ce moment là et qui deviennent terriblement attachants en à peine quelques pages. Il y a Axelle, l’ancienne mercenaire reconvertie en aubergiste, Gabriel, un chevalier converti au Catholicisme pour survivre qui se bat contre ses fantômes, Victoire, une vieille dame à la tête de la guilde des assassins, Silas, qui s’adresse à son bourreau, mais aussi Armand, qui apporte avec lui une petite touche de fantastique puisqu’il est un artbonnier en fuite depuis la Commanderie de Salers avec son apprenti.
Tout s’articule autour du 17 Février 1596, mais la construction du roman permet de revenir sur le parcours de chacun pour comprendre comment ils ont pu en arriver là, jusqu’à ce que tout le monde vienne se croiser à La Roue de la Fortune, auberge marseillaise au carrefour de l’Histoire. C’est un roman simple, très finement ciselé, aux personnages splendides mais qui rend aussi hommage à une ville pleine de colères sur laquelle le Mistral souffle du début à la fin en venant ajouter une tension certaine à tout ce qu’il se passe.
Tout est joué d’avance et l’Histoire avance à grands pas. Pour autant, on est impliqué dans la vie de ces personnages que l’on connait pourtant à peine et j’avais tellement envie que tous réussissent à s’en sortir. L’auteur fait pourtant le choix de rester très fidèle à la réalité. Même la petite dose de fantastique intégrée possède son revers de la médaille, le pouvoir maîtrisé par les Artbonniers n’étant pas sans conséquence. C’est un énorme coup de cœur que j’ai eu pour ce roman, pour ces personnages que l’auteur donne l’impression d’avoir beaucoup aimés, pour cette ville aussi, si particulière, et pour ce vent que j’entends parfois encore souffler dans ma tête et qu’on ne peut pas connaitre sans l’avoir vécu.
J’ai acheté ce livre sans avoir vraiment d’attente, uniquement pour le plaisir de la découverte… Et quelle découverte ! J’ai été bluffée par ce premier roman de Jean-Laurent del Socorro !
Royaume de vent et de colères c’est avant tout l’histoire de la chute de la République de Marseille, au travers des points de vue des différents personnages : c’est la petite histoire racontée au travers de la grande Histoire. L’auteur s’appuie sur un fait historique pour créer une intrigue de fantasy historique assez bluffante.
On retrouve pas moins de 5 points de vue, appartenant à autant de personnages importants de l’intrigue. Gabriel, Axelle, Victoire, Armand et Silas, chacun leur tour, donneront leur point de vue sur cet événement charnière qu’à été la chute de la République de Marseille.
Les personnages sont hauts en couleur et les femmes y tiennent un place assez importante : Axelle est une ancienne mercenaire et Victoire est chef d’une guilde d’assassins. Ici, les femmes savent se battre et le font bien.
Sans oublier le petit Gabin, qu’on ne peut qu’admirer pour son courage et ses décisions. Dommage qu’il ne soit pas plus mis en avant, bien qu’on en apprenne plus sur lui dans la nouvelle le mettant à l’honneur à la fin du livre.
C’est aussi un roman traitant de thèmes autres que la politique, tels que l’addiction, la foi, la remise en question de soi et de ses actes… Les personnages évoluent avec leur temps et sont en proie au doute quant à leur futur et leurs actes. Ils ne cessent d’évoluer tout au long du roman.
Je vais terminer sur la construction du roman qui est assez particulière mais qui fonctionne vraiment très bien. Le livre est divisé en trois parties, qui m’ont tout de suite rappeler les trois actes d’une pièce de théâtre. Les chapitres très courts (2-3 pages max) permettent de changer de point de vue régulièrement, comme on changerait de scène, tout en gardant une certaine cohérence dans l’intrigue. Le tout étant très bien mené de bout en bout.
Royaume de vent et de colères a été une excellente découverte, avec une construction de récit très originale. Je vais suivre de plus près les publications de l’auteur ! Pour les plus curieux, une interview est disponible à la fin du roman pour en apprendre un peu plus sur l’écriture de ce roman bluffant !
J’avais entendu beaucoup de bien de Royaume de vent et de colère. Je termine malheureusement ma lecture déçue et un peu perplexe car contrairement à l’avis quasi-général je n’ai pas trouvé cette nouvelle bien maîtrisée. Royaume de vent et de colère est la première nouvelle de l’auteur et ça se sent. Le concept est plein de potentiel mais l’exécution ne permet pas vraiment d’atteindre ce potentiel.
Je dois avouer que je ne suis généralement pas une grand fan des récits écrits à la première personne du singulier car je trouve qu'ils reflètent souvent une faiblesse de l’auteur dans ses capacité d’écriture. Néanmoins, dans le cas de Royaume de vent et de colères, on comprends assez vite que ce type de narration est un vrai choix littéraire, qui me semble d’ailleurs plutôt judicieux. Cela dit, l’écriture est assez médiocre. Les 5 personnages de cette nouvelle ont une voix extrêmement similaire, ce qui ne permet pas de bien les différencier. Par ailleurs, j’ai eu beaucoup de mal à situer l’époque à travers l’écriture qui est très (trop) moderne. Quelques mots d’argot de l’époque aurait peut-être pu aider ce point.
Concernant l’histoire, le récit manque dans son ensemble de cohésion et d’entrain. Le récit est centré sur 5 personnages. Les 5 personnages sont des personnage forts, le lecteur comprend donc assez rapidement la personnalité de chacun. Ensuite on s’ennuie. J’aurais aimé davantage de nuance dans les personnages ou encore un lien plus marqué entre leur différentes histoires pour casser la monotonie qui s’installe rapidement.
(En aparté: j’ai trouvé quelques erreurs dans les éléments historiques. La deuxième section de Gabriel dans la deuxième partie commence par « Marie de Médicis n’oublie pas la conspiration de Meaux où son fils Charles IX a failli lui être enlevé ». La mère de Charles IX était Catherine de Médicis. Marie de Médicis a bien existé dans l’histoire de France mais un peu plus tard comme deuxième épouse de Henri IV. J’ai également relevé une petite confusion sur l’origine du nom du boulevard des Dames de Marseille. La ville de Marseille a été plusieurs fois assiégée par les armés de Charles Quint. Le boulevard des Dames doit son nom aux Marseillaises qui ont participé à la défense de la ville lors du siège de 1524 et non pas du siège de 1536 comme indiqué dans une des sections de Victoire.)
Dans ce roman, nous suivons cinq personnages: Victoire, Axelle, Armand, Gabriel et Silas. Chacun va prendre la parole, donner au lecteur son point de vue sur les événements sur le point d’arriver. Ils ont tous un lien entre eux, chacun(e) est en relation avec au moins un autre de ces personnages. Et tous ont eu, vont avoir à faire appel à la violence, aux armes à leur disposition pour se défendre, ou attaquer selon le rôle qu’il/elle aura à jouer.
Les intrigues, puisque chaque personnage à son histoire, s’inscrivent dans l’Histoire. Jean-Laurent Del Socorro y place son récit de Fantasy avec brio. Et il rend son roman encore plus prenant puisque l’action principale se déroule sur une journée, qu’il divise en deux et intercale entre les deux une partie dans laquelle le lecteur découvre des bribes de vie de chaque personnage, comme des pages de journaux intimes, qui permettent de comprendre le passé de chacun(e), de saisir les raisons de leur présence à Marseille. L’auteur se sert de l’Histoire comme décor et se sont les personnages qui font vivre le récit, pas les faits historiques, bien qu’il ne les dénature pas et en tient compte dans le déroulement de sa fiction.
Ce premier roman est une merveille. Oui, j’ai vraiment beaucoup aimé ce roman! On s’attache à chacun des personnages, dont la psychologie est bien développée, chacun(e) a ses blessures du passé, pas totalement oubliées, pas totalement cicatrisées, avec lesquelles il lui faut composer et continuer de vivre. Certains sentent que leur vie arrivent à son terme (« Merci Axelle, à vous et à Gilles, d’avoir adouci les derniers jours d’un homme qui ne croyait plus en rien. Je n’ai pas pu vous le dire en face. Je sais que c’est ridicule. On devrait toujours dire merci aux personnes qui nous sont chères avant qu’il ne soit trop tard » (p. 210)), d’autres deviennent ce qu’ils redoutaient (« Les regrets comme la colère ne t’apporteront aucun réconfort. Mais la colère, c’est tout ce qu’il me reste. Peut-être l’Ordre aura réussi à faire de moi un guerrier en fin de compte » (p.239)). Mais tous affrontent leur destinée, l’arme à la main, dans un nouveau combat…
Une très agréable découverte que je vous recommande vivement!
Dévoré en quelques jours. Cela faisait un sacré bout de temps que je voulais découvrir cet auteur et quel premier roman !!! 5 personnages centraux, un pour chaque doigt. Axelle, aubergiste ancienne mercenaire. Gabriel, vieux soldat aux coriaces démons intérieurs. Victoire, chef émérite de la guilde des assassins. Armand, mage artbonnier en fuite avec son compagnon. Silas, assassin turc poète et mangeur de pommes. Le schéma de ce roman choral est très particulier mais présente un charme indéniable à mes yeux. On ne s'ennuie pas une seconde, le style est vif, les dialogues fluides comme la pointe des rapières. L'intrigue se déroule dans une journée tourmentée narrant la chute de la "république" marseillaise sous le règne d'Henri IV. Ne connaissant pas plus que ça les détails de cette période, je ne pourrais dire ce qui relève de l'Histoire et ce que les histoires de chacun ont parsemé pour les besoins de cet univers presque identique au nôtre à ceci près que l'art magique de l'Artbon influence les batailles. Enchâssés dans cette terrible journée, se succèdent la vie passée de chaque protagoniste, pour un dénouement flamboyant ! En somme, tant dans le style, les personnages, l'atmosphère, le rythme, l'intrigue (ou plutôt les intrigues car les enjeux et le contexte politique et religieux joue un grand rôle dans ce roman), tout m'a emballée, à tel point que je l'ai trouvé bien court ce roman, 100 pages de plus n'auraient pas été de trop. J'ai beaucoup aimé les personnages secondaires : Gilles, Gabin, Roland sans oublier la joyeuse bande de mercenaires avec une mention pour le médecin prénommé "Une-chance-sur-deux". Je n'ai même pas assez de mots pour dire à quel point ce livre m'a transporté sur le port de Marseille à boire une chope à la table d'Axelle. L'impression de connaître les personnages depuis des années et de partager leurs aventures, c'est ce que j'attends d'un roman de fantasy, surtout si ces personnages sont loin de la caricature et recèlent des contradictions qui les font presque sortir du papier. Mon premier gros coup de cœur de l'année que je conseille aux amateurs d'Histoire, de fantasy, de bons mots et de personnages que l'on suivrait au bout du monde.
Marseille, 1596. Les armées d’Henri IV sont aux portes de la ville, prêtes à mettre un terme à la jeune république indépendante autoproclamée.
Destins croisés dans le tumulte de la fin des Guerres de Religion à la fin du XVIème siècle.
Épatant.
La mercenaire, le chevalier, la chef d’une guilde d’assassins, le guérisseur sorcier. Chacun a son histoire et chacun subit les affres de la vie et de cette deuxième moitié de XVIème siècle particulièrement riche en conflits internes.
J’ai beaucoup aimé suivre ces 4 personnages, Axelle, Gabriel, Victoire et Armand, d’abord à Marseille, dans l’auberge où leurs chemins se croisent, puis en flash back en remontant le fil de leurs vies sur une cinquantaine d’années.
Un peu dérouté au début par la construction de ce roman j’ai été rapidement happé par l’histoire, inscrite elle-même dans l’Histoire.
Très belle lecture, un peu courte mais dense, avec un rythme soutenu et une élaboration des personnages telle que je me suis très rapidement attaché à eux. Et la petite nouvelle de fin, dédiée à un personnage secondaire, permet de clore de façon touchante mais rend un brin nostalgique. Sur un livre de 270 pages c’est fort 👏
« Le passé. On voudrait l’oublier mais lui ne nous oublie pas. On sait qu’on ne peut le changer, qu’il est trop tard et pourtant on espère qu’il s’effacera un jour. On comprend finalement que la seule façon de le supporter c’est de vivre avec lui. »
Décidément Jean-Laurent Del Socorro me plait. Après Boudicca que j’avais beaucoup aimé, ce Royaume de Vent et de Colères est une réussite. C’était son premier roman apparemment et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il était déjà très maitrisé. Hâte de voir ce qu’il a écrit d’autre.
3,5/5 Un bon livre, lu d'une traite car un peu court à mon goût. Je ne pense pas qu'il conviendra à tout le monde cependant, car tout tourne autour de l'histoire des différents personnages et non pas autour de l'histoire du roman lui même. Le résumé pose le contexte, puis le récit se déroule sur une période de 24h (en gros) si bien qu'au final il n'y a pas tant d'action que ça, il ne se passe pas grand chose et ce qui arrive est parfaitement prévisible (presque annoncé). Mais ce n'est pas ce qui m'intéressait dans l'oeuvre, j'ai beaucoup aimé les différents personnages (point bonus pour les personnages féminins, qui sont toutes fortes à leur façon, que ce soit les roturières, nobles ou guerrières. Et ça fait plaisir) et le récit de leurs parcours respectifs. Les flashbacks qui permettent de découvrir comment ils en sont arrivés là où ils en sont aujourd'hui sont excellents !
Le seul point négatif au final, c'est la longueur du récit : trop court à mon goût. J'ai aimé les personnages, j'estime qu'ils sont le seul véritable intérêt du bouquin, malheureusement ce n'est pas en moins de 300 pages qu'on peut faire de sorte que le lecteur s'attache viscéralement à eux, surtout lorsqu'ils sont plusieurs à se partager la vedette. A côté de ça, le style d'écriture (à la première personne d'ailleurs, je sais que ça ne plaît pas à tout le monde) est globalement très simpliste. Moi ça ne me dérange pas, ça fait une lecture fluide et pas prise de tête, mais ça peut en rebuter certains.
En bref, cela reste une bonne lecture ! J'en aurais juste espéré un peu plus.
Such a great character building! The characters are deep, complex, full of life, regrets, choices, relations and stories. The only thing I don't understand is... Why only 270 pages?? He could have done a 10 volume saga with such characters! The story is interesting and the world building/magic system is well written, but the strength of this book is definitely its characters : Axelle, a former soldier, Gabriel, an old knight destroyed by his past and his mistakes, Victoire, the former leader of a secret killer organisation, Armand, a kind of magician/priest. So many representations about sexuality, ethnicity, but it's done so naturally. The characters are not defined by their skin color, sexual orientation or gender, but by all their depth and complexity. I wish there was a tome two to understand better the end of the story, though.
Difficile de dire si c’est un bon ou mauvais livre, mais les deux nouvelles qui terminent le bouquin sont géniales. Cet auteur est très très bon pour les nouvelles, et sait manier les émotions sans tomber dans le tabassage de chiots. Le livre est écrit à la manière de La Horde Du Contrevent mais avec beaucoup moins de maîtrise que Damasio. On a du mal à identifier les personnages car ils parlent tous plus ou moins de la même manière. Le fond historique des guerres de religion avant l’édit de Nantes est intéressant, mais n’apporte pas grand choses (ça aurait tout aussi bien pu se passer dans un univers fantastique ou imaginaire.)
Si j’ai acheté ce roman, ce n’est pas pour son résumé mais bel et bien parce que je faisais complètement confiance à l’auteur pour m’embarquer alors même que l’époque du roman ne me passionne pas du tout. Royaume de vent et de colères est en effet un roman qui à un ancrage historique fort pendant le 16ème siècle (guerres de religion, St Barthélémy, etc.) et notamment la fin du 16ème siècle dans la République de Marseille, époque qui, si elle est digne d’intérêt, ne m’attire pas plus que cela comme décor. Et pourtant… [...]
Un roman assez court mélangeant l'histoire (la République de Marseille que je ne connaissais absolument pas) et la fantasy (de manière très légère presque invisible). On découvre des personnages assez uniques ayant déjà un fort passé et tentant de se reconstruire une vie au delà de leur histoire. J'ai beaucoup aimé l'histoire qui se lit d'une traite et la prose de l'auteur qui est extrêmement fluide. Les chapitres sont très courts et permettent une alternance d'histoires très intéressante.
Un très bon roman centré davantage sur ses personnages que sur la magie. L'époque choisie, le XVIe siècle sanglant des guerres de religion, est un choix original pour un roman de fantasy, mais la reconstitution historique est très réussie et sert bien l'histoire. J'ai apprécié également que l'histoire se déroule, pour une fois, dans une autre ville que Paris.
Un style habile et parfaitement adapté qui permet à ce récit, une suite de très courts chapitres (des fragments de vie), de dresser une fresque passionnante de cette Marseille du XVIème. L'introduction bien dosée d'éléments de Fantasy donne à l'ensemble un charme supplémentaire. J'en aurais pris davantage et le ferai avec les autres récits dans cet univers.