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Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 27.djvu/315

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s’alarmait pas trop cependant pour la petite souris, « car, disait-il, la peau de M. Tooth est d’une telle substance que la pointe de la logique archiépiscopale, quelles que soient sa force et sa valeur, est tout à fait incapable de pénétrer jusqu’à ses nerfs sensitifs[1]. »

Cependant le Rev. Tooth, aux prises avec de nouveaux débats judiciaires, se sentait à bout de forces. Le 21 novembre 1877, il adressa sa démission à l’archevêque ; il alléguait « sa santé brisée, » et ajoutait « qu’ayant rempli son devoir envers l’Église, en refusant d’obéir à une juridiction étrangère, il sentait maintenant de son devoir de relever sa congrégation de la situation difficile où elle se trouvait, et de résigner la conduite de la paroisse, dans l’espoir qu’elle pourrait ainsi être préservée d’un nouveau procès[2]. »


IV

Comme si ce n’était pas assez des querelles sur le rituel, la question, irritante entre toutes, de la confession, qui sommeillait depuis la crise de 1873[3], fut soudainement réveillée, en juin 1877, par la dénonciation faite, à la Chambre des lords, d’un livre intitulé : The Priest in absolution. C’était un manuel destiné aux clergymen qui « désiraient avoir une sorte de vade-mecum auquel ils pussent se référer aisément dans l’accomplissement de leurs devoirs de confesseurs. » Des citations faites par lui du livre, le dénonciateur concluait que la confession habituelle était préconisée par des ministres anglicans, notamment pour les enfans, et que le confesseur se livrait à des inquisitions indécentes sur les péchés contre la pureté. La haute assemblée s’en montra fort scandalisée. Plusieurs orateurs, dont le primat, exprimèrent leur réprobation. Aucune voix n’osa s’élever en sens contraire.

Qu’y avait-il donc de si épouvantable dans ce livre ? Depuis que la confession avait repris place dans une partie de l’Anglicanisme, le besoin s’était fait sentir d’un manuel qui aidât l’inexpérience des confesseurs à connaître les plaies secrètes de l’âme et à décider des cas de conscience. L’attention s’était alors naturellement tournée vers les ouvrages de ce genre, en usage dans

  1. Life of Tait. t. II, p. 245 à 254.
  2. History of the E. C. U., p. 197.
  3. Voyez la Revue du 1er mai.