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Utilisateur:Xavier Cailleau WMFr/Brouillon/Test 192

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TikTok

Informations
Créateur ByteDance
Première version
Dernière version 26.2.3 ()
Environnement Android, iOS, Windows
Type Partage de vidéo
Réseautage social
Licence Gratuiciel
Site web www.tiktok.com

TikTok est une application mobile de partage de vidéo et de réseautage social lancée en . Elle est développée par l'entreprise chinoise ByteDance pour le marché non chinois. Son pendant pour le marché chinois porte le nom Douyin (chinois : 抖音短视频 ; pinyin : Dǒuyīn duǎnshìpín ; litt. « courte vidéo vibrato »)[1],[2],[3]. Son logo évoque une note de musique.

ByteDance, entreprise de technologie numérique fondée en 2012 par Zhang Yiming et domiciliée à Pékin, lance en Douyin, une application mobile de partage de vidéos courtes pour le marché chinois[4],[5]. En 2017, ByteDance lance TikTok, la version de Douyin pour les marchés situés hors de Chine. Les deux applications sont très similaires mais fonctionnent sur des serveurs différents et ont des contenus différents, afin de respecter les exigences de la censure d'Internet en république populaire de Chine et le Grand Firewall. Ainsi, TikTok n'est pas accessible en Chine, tandis que Douyin n'est présent que sur les magasins d'application chinois[6].

L'application permet aux utilisateurs de créer des vidéos courtes accompagnées de musique, de 3 à 180 secondes. TikTok devient le principal service de ce type en Asie, et l'application est considérée comme celle ayant la plus forte croissance tous pays confondus. Elle est l'application de partage de clips qui rassemble la plus grande communauté[7],[8]. En , TikTok atteint les 150 millions d'utilisateurs actifs quotidiens (pour cinq cents millions d'utilisateurs actifs mensuellement)[9],[10]. Au cours du premier trimestre de l'année 2018, elle est la première application mobile en nombre de téléchargements (45,8 millions selon des estimations)[11].

Le , ByteDance acquiert la plateforme chinoise de vidéos concurrente Musical.ly, pour près d'un milliard de dollars américains[12]. Le , l'entreprise fusionne les deux applications, tout en conservant le nom de TikTok[13]. Cette fusion, notamment le nom TikTok et les campagnes publicitaires sur YouTube et Snapchat, est critiquée par des utilisateurs francophones. Cependant, l'ex-communauté francophone de Musical.ly adopte très vite la nouvelle plateforme[4].

En , TikTok est condamnée aux États-Unis à une amende record de 5,7 millions de dollars par la Commission fédérale du commerce (FTC). La plateforme est reconnue coupable d'avoir illégalement collecté et laissé publiques les données d’enfants de moins de 13 ans[14]. Cette sanction pousse le Bureau de la commissaire à l'information (ICO) du Royaume-Uni à ouvrir une enquête sur la protection des enfants sur la plateforme[15].

Durant l'année 2019, à la suite de ses soucis règlementaires et des controverses sur ses liens avec l'État chinois, TikTok engage du personnel pour faire du lobbying aux États-Unis[16],[17],[18] ainsi qu'en Europe[19], où l'action est vue comme proactive, l'entreprise n'ayant pas eu de problèmes significatifs. ByteDance est ainsi l'une des rares entreprises internet chinoises à faire du lobbying sur le continent. Pour une experte du lobbying auprès de l'Union européenne, cela représente aussi un changement dans la stratégie de lobbying de la Chine, au travers à la fois d'entreprises privées et du gouvernement, et d'un usage accru des méthodes occidentales[19].

Fin 2019, l’application compte plus d'un milliard d'utilisateurs — 3e application la plus téléchargée au monde sur smartphone[20] —, particulièrement des adolescents, et est le seul réseau social aussi populaire à l'Est qu'à l'Ouest[21]. En , l'application atteint les huit cents millions d'utilisateurs actifs par mois, chiffre qui se rapproche d'un milliard fin . Les périodes de confinement observées lors de la pandémie de Covid-19, en début d'année 2020 dans presque tous les pays du monde sont vues comme favorisant ce bond[5],[22]. TikTok égalerait ainsi Instagram, qui avait atteint un milliard d'utilisateurs actifs par mois selon ses derniers chiffres de [23].

En , TikTok, qui cherchait un directeur général américain[24], nomme Kevin Mayer (en), alors directeur de la vidéo à la demande chez Disney[25]. Mayer prend également le poste de directeur des opérations de ByteDance. Ce recrutement est qualifié de stratégique, visant à gagner la confiance des États-Unis dans un contexte où l'application est critiquée par les autorités qui la soupçonnent d'être une menace pour la sécurité nationale[24].

En , l'application est inscrite sur une liste de 59 applications chinoises interdites en Inde, son premier marché avec 158 millions d'utilisateurs, peu de temps après un affrontement meurtrier entre les armées des deux pays sur leur frontière. La décision est prise pour assurer « la sécurité et la souveraineté du cyberespace indien », l'application étant accusée de « voler et transmettre clandestinement » les données des internautes indiens sur des serveurs situés en-dehors du territoire[26].

À la suite de l'interdiction de l'application en Inde et face à la possibilité d'une interdiction aux États-Unis, les directions de TikTok et de sa société mère ByteDance réfléchissent à la création d'un siège social hors de Chine pour l'entreprise, et d'un conseil d’administration dédié qui lui permette plus d'indépendance vis-à-vis de ByteDance[27],[28].

Après l'introduction d'une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, ByteDance retire l'accès à TikTok pour le territoire, citant « les évènements récents », tout en laissant la version chinoise de l'application Douyin accessible[29].

L'application a des bureaux à travers le monde, notamment à Los Angeles, New York, Londres, Paris, Berlin, Dubaï, Bombay, Singapour, Jakarta, Séoul et Tokyo[30]. Afin de consolider sa croissance, elle ferait usage de méthodes « agressives » pour attirer du personnel de grandes firmes Internet comme Google et Facebook, y compris de nombreuses personnes haut placées, et proposerait de gros salaires[31],[32]. En , sa maison-mère ByteDance employait 60 000 personnes, et déclarait en vouloir atteindre les 100 000 employés d'ici à la fin de l'année. À la même période, le nombre d'employés de TikTok visibles sur le réseau social professionnel LinkedIn était de plus de 4 600[32].

Le , TikTok annonce l'ouverture de son premier data center européen, en Irlande, pour un coût total de 420 millions d'euros[33].

Le , l'américain Kevin Mayer, entré en fonction comme directeur général de TikTok et directeur des opérations de ByteDance en , annonce sa démission, citant un changement du contexte politique. Cette décision est qualifiée de coup dur pour TikTok[34].

À la suite de la décision du gouvernement américain d'interdire l'application aux États-Unis si elle n'a pas trouvé un repreneur américain au , Microsoft engage des discussions avec ByteDance pour reprendre les marchés américains, canadiens, néozélandais et australien de la plateforme[34]. En , l'offre de Microsoft est refusée par ByteDance[35], au profit de l'offre d'Oracle qui est retenue, l'entreprise prenant une participation dans les opérations américaines de TikTok et servant d'intermédiaire technique et de confiance dans la gestion des données utilisateurs[36]. Cet accord est rejeté le par le gouvernement américain qui interdit le téléchargement de l'application aux États-Unis. Le gouvernement dans le même temps, bloque l'application WeChat et annonce le blocage de TikTok sur le territoire américain pour le [37]. Le , le gouvernement américain annonce son approbation de l'accord avec Oracle ainsi qu'avec Walmart et le report de l'interdiction de télécharger TikTok au [38].

Le 30 avril 2021, la maison-mère ByteDance annonce un changement de direction au sein de Tiktok en nommant Shou Zi Chew, déjà Directeur Financier de ByteDance, en tant que directeur général de TikTok[39].

En 2020, TikTok devient l'application la plus téléchargée dans le monde devant Facebook[40].

TikTok surpasse le nombre de consultation de Google pour l'année 2021[41]. Le palmarès de Cloudflare des sites web les plus visités positionnait TikTok à la 7e place en 2020 et en 1ère place depuis le mois d'août 2021[42].

Le 3 septembre 2022, le groupe de hackers AgainstTheWest revendique le piratage de TikTok et dit avoir récupéré 2 milliards de lignes de données pour un volume de 790 Go. TikTok dément toute faille de sécurité[43].

Fonctionnement

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TikTok permet de visionner, réaliser et partager des clips musicaux ; l'utilisateur choisit une chanson parmi de nombreux genres musicaux, dont le hip-hop et la musique électronique, puis il se filme par-dessus pendant 60 secondes. L'application, réputée populaire auprès de célébrités[44],[45],[46], a popularisé plusieurs chansons, propulsé des utilisateurs au rang de personnalités sur le Web[47] et suscite des tendances virales[48],[49].

Le succès de ses fonctionnalités incite ses concurrents à les reprendre, dont Instagram qui a annoncé une fonctionnalité dénommée Reels, et une nouvelle plateforme similaire américaine nommée Thriller[50],[51]. En 2018, Facebook lance Lasso, une application similaire et concurrente, puis y renonce en 2020[52],[50].

Utilisateurs

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Démographie

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Avant l'interdiction de la plateforme en Inde, une part importante des usagers était originaire de ce pays, 43 % selon une étude de [53]. TikTok est particulièrement apprécié par les adolescents formant la Génération Z. Un sondage YouGov de indique que 40 % des Américains de 13 à 16 ans utilisent TikTok, soit autant que Facebook et Twitter, mais moins que Snapchat (68 %), Instagram (79 %), et YouTube (utilisé par presque tous)[54]. Toutefois, un sondage de du site web Business Insider constate que 11 % des internautes américains de 13 à 21 ans consultent TikTok quotidiennement, soit significativement moins que ces autres plateformes[23]. En France, la plateforme compte 4 millions d’utilisateurs actifs mensuels à la fin [55].

En Chine, l'application compte 500 millions d'utilisateurs en septembre 2021[56].

Émergence de célébrités sur le réseau

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La plateforme propulse des adolescents et des jeunes adultes au rang de célébrités à part entière, dont beaucoup signent ensuite des contrats avec des sponsors et des agences artistiques et dont la célébrité peut s'étendre hors du champ de TikTok.

Charli et Dixie D'Amelio
Charli et Dixie D'Amelio dans une vidéo de l'UNICEF contre le harcèlement en ligne

Elle rend ainsi célèbre l'adolescente américaine Charli D'Amelio, qui télécharge TikTok durant l'été 2019 et devient connue pour ses vidéos de danse, avant d'être rejointe par sa sœur Dixie D'Amelio[57], dont le compte devient également extrêmement populaire. En , les deux sœurs intègrent le collectif de créateurs de contenu TikTok Hype House (en), qui inclut 19 influenceurs/tiktokeurs dont Addison Rae et Chase Hudson[58],[59]. En , Charli D'Amelio signe avec l'agence de talents UTA[60] et le New York Times la qualifie de « reine de TikTok »[59]. En 10 mois, son compte devient le plus suivi sur la plateforme, dépassant celui de Loren Gray le . Elle atteint par la suite plus de 100 millions d'abonnés[61], ainsi que 35,8 millions sur Instagram[62], 8[63] millions sur YouTube[64] et plus de 2,2 millions sur Twitter[65]. Victime de harcèlement et de moqueries sur son corps, Charli D'Amelio et sa sœur Dixie s'associent à l'UNICEF pour dénoncer l'intimidation en ligne et les dangers de la célébrité sur la plateforme[66].

La jeune Britannique Amelia Gething commence sa carrière sur Musical.ly à l'âge de 17 ans, publiant des sketches, des reprises de chansons et des danses pour le plaisir, devenant rapidement populaire. Elle crée ensuite une chaîne YouTube où elle peut publier des sketches plus longs et atteint les 500 000 abonnés, attirant l'attention de la chaîne publique britannique BBC, qui lui propose de créer sa propre émission humoristique. Cette offre, qu'elle accepte, est perçue comme une tentative par la BBC d'attirer un public jeune, alors qu'elle fait face à une crise existentielle dans sa compétition avec les grandes plateformes de streaming telles que Netflix et YouTube. Amelia Gething continue de publier du contenu sur TikTok (qui a fusionné avec Musical.ly) où elle atteint 7 millions d'abonnés en 2019, soit sept fois plus que la somme de ses abonnés sur YouTube et Instagram[67],[68],[69].

Le rappeur et chanteur Lil Nas X
Le rappeur et chanteur Lil Nas X, devenu célèbre à la suite de la publication de sa chanson « Old Town Road » sur TikTok

L'application rend célèbres des musiciens dont les morceaux deviennent viraux sur la plateforme, comme le jeune rappeur américain Lil Nas X et sa chanson Old Town Road, le musicien français Kid Francescoli[70], la chanteuse française Wejdene[71], le chanteur belge Fredz ou encore le chanteur français gvs.

Face à l'opportunité que devient ce réseau social, des sites d'un nouveau genre comme nolbas.com, ou encore des agences pour influenceurs TikTok voient le jour, permettant à des jeunes sans histoire de devenir des célébrités du jour au lendemain, à l'instar de Charli et Dixie d'Amelio, citées plus haut. Il devient en effet bien plus aisé de connaître une hausse fulgurante d'abonnés sur TikTok que sur d'autres réseaux sociaux. TikTok permet donc à de nouveaux influenceurs de s'affirmer à un niveau mondial.

Avec le succès de l'application auprès des plus jeunes, divers médias occidentaux rejoignent la plateforme, publiant des vidéos adoptant ses codes, afin de profiter de sa forte audience pour tenter notamment de rajeunir leur audience en atteignant une génération dont la consommation médiatique est différente des générations précédentes. La responsable de la création vidéo du Washington Post explique que TikTok est très utile, faisant un parallèle avec sa section mots croisés, longtemps dénigrée par les lecteurs avant de devenir très réputée et de représenter de véritables entrées d’argent ainsi qu'une source de nouveaux abonnements[72]. Le journal Le Monde rejoint la plateforme, en , après le confinement en France qui a favorisé sa croissance dans le pays. Le chef de son service Snapchat/TikTok affirme que le succès sur la plateforme de questions de société et d'actualité comme le mouvement #BlackLivesMatter témoigne d'une génération d'utilisateurs capable de s’intéresser à des sujets complexes, et qui demande souvent d'aborder des sujets « difficiles », comme la situation des Ouïghours[73], par ailleurs connue pour causer des controverses liées à la censure sur la plateforme[74],[75],[76],[77].

Avec l'envol de sa popularité dans leurs pays, la plateforme attire des politiques européens à partir de 2019 et 2020, dont en Europe Matteo Salvini, Elio Di Rupo et Agnès Buzyn.

Au Venezuela, elle est utilisée par le président Nicolás Maduro. Aux États-Unis, malgré le très fort succès de la plateforme, elle n'est pas rejointe par Donald Trump ni par le président démocrate Joe Biden[78].

En , le président français Emmanuel Macron rejoint la plateforme et publie une vidéo félicitant les lycéens ayant réussi leur baccalauréat, dans une action très médiatisée[78],[79],[80]. L'action est analysée notamment comme une entrée en campagne pour l'élection présidentielle de 2022[78], ne visant pas directement les utilisateurs de la plateforme, pour l'essentiel mineurs ou parmi les classes d'âge votant peu[81]. Emmanuel Macron est ensuite suivi par Jean-Luc Mélenchon, député du parti La France Insoumise et potentiel candidat à la présidentielle de 2022[82], qui lui répond en publiant une vidéo musicale parodique adoptant les codes de la plateforme[81],[83], et partage la vidéo sur Twitter en invitant le premier ministre Jean Castex à créer un compte[84].

En , la plateforme aurait été utilisée par des adolescents et jeunes adultes pour coordonner une tentative de sabotage d'un meeting électoral du président américain Donald Trump, au travers notamment de vidéos expliquant comment réserver des places pour le meeting, offertes gratuitement, mais sans intention de s'y rendre[85],[86],[87].

Nouveaux médias indépendants

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Sur fond de course aux vidéos courtes entre Tik Tok, Instagram et Youtube, qui a vu en particulier le premier s'imposer en 2021, "Tik Tok a ringardisé Youtube" selon Emmanuelle Leneuf fondatrice d'un media digital indépendant, le FlashTweet, sur Twitter[88]. Avec ce succès, des artistes sont capables de tirer profit de la pluralité des médias indépendants présents sur la plate-forme pour snober les grands rendez-vous jusque là imposés par des acteurs plus classiques, mais cette perspective a été réduite quand l’algorithme a radicalement changé pour des artistes qui ne peuvent plus toucher qu'entre 25 000 et 150 000 personnes au lieu d'un demi-million auparavant[89].

En Europe, les médias les plus contestataires, comme Sud Radio, insistent pour être très présents sur Tik tok[90] en donnant la parole à des journalistes d'investigation comme Denis Robert et Jean-Baptiste Rivoire, fondateurs respectifs des web TV indépendantes Blast (Web TV) et Off-investigation où les enquêtes sur les scandales politiques réalisent des audiences élevées. Refusée par toutes les télévisions, mais aussi Netflix et Amazon[91],[92], l'enquête "Emmanuel, un homme d'affaires à l'Elysée" a vu son premier épisode, "L'affaire Kolher, le scandale qui menace Macron", approcher les 1,4 million de vues chez Blast[93], et l'annonce de la suivante 1,15 million sur Le Média[94]. Des médias plus classiques comme Le Monde se sont aussi renforcés à la fois sur Tiktok et sur Youtube, avec pour ojectif et résultat d'afficher plus de 50% de ses nouveaux abonnés numériques âgés de moins de 30 ans[95]. Plus généralement, c'est en 2021 que les médias en général « s’emparent de Tik Tok »[96] Pour les gouvernements, Tik Tok représente un risque de contestation chez les jeunes, lors des tensions politiques et économiques, et l'Inde a par exemple décidé en juin 2020 de fermer TikTok, Weibo, WeChat et d'autres applications au moment où le climat des affaires a été rendu plus difficile par une tentative de boycott des produits chinois, après la mort de 20 soldats indiens dans la région himalayenne du Ladakh[97].

Aux États-Unis, des médecins utilisent la plateforme pour informer les adolescents sur la santé et lutter contre les rumeurs et la désinformation sur des sujets controversés comme la vaccination et la contraception ou la sexualité des femmes, rencontrant parfois un succès important[98]. D'après les chercheurs de NewsGuard, 20 % des vidéos proposées automatiquement par la plateforme sur des sujets tels que la pandémie de Covid-19, l'invasion de l'Ukraine en 2022 ou le changement climatique contiennent de la désinformation[99].

Lors de la pandémie de Covid-19 en Inde, un grand nombre de vidéos TikTok niant la dangerosité du coronavirus SARS-CoV-2 pour les musulmans et appelant à refuser les mesures sanitaires comme le port du masque sont identifiées par l'entreprise Voyager Infosec. Cela pousse le ministère des technologies de l'information à demander à TikTok de supprimer les informations de ce genre et d'en identifier les auteurs, demande également adressée à Facebook où des contenus similaires circulent. TikTok répond en disant travailler de manière active avec le gouvernement pour lutter contre la désinformation, tout en favorisant les contenus « crédibles » sur la Covid-19 sur sa plateforme[100]. En , TikTok annonce avoir supprimé 29 000 vidéos contenant des « fausses informations » sur la Covid-19 en Europe[101], dont 3 000 dont le contenu visé appartenait au domaine médical. Afin d'informer ses utilisateurs sur la pandémie, l'application affiche une bannière donnant accès à des renseignements[102].

En , le gouvernement français annonce un partenariat avec la plateforme pour y diffuser des messages de prévention et d'information dans le cadre d'une campagne générale contre les violences faites aux enfants[103].

En , la plateforme annonce avoir signé le Code de bonnes pratiques de l’Union européenne sur les discours haineux et la désinformation[104].

L'utilisation de chansons par des utilisateurs peut mener à des succès commerciaux pour les musiciens qui en sont les auteurs. Ainsi, en , une vidéo devenue virale d'un utilisateur écoutant la chanson Dreams du groupe Fleetwood Mac permet à cette chanson de se hisser à la 21e place du palmarès Billboard, plus de 40 ans après sa sortie[105]. Ces succès d'amateurs sur TikTok peuvent désormais être le point de départ de parcours dans la chanson, comme pour Bella Poarch[106],[107].

En , TikTok signe un partenariat avec Sony afin de donner la possibilité aux utilisateurs d'utiliser les musiques de milliers d'artistes[108].

Modèle commercial

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Si la plate-forme Douyin comporte un bouton d'achat et génère beaucoup de revenus par le commerce en ligne, ce n'est pas le cas de TikTok, qui cherchait en 2019 un modèle commercial. Le commerce en ligne teste ainsi des partenariats avec les marques de vêtements Uniqlo et Hollister[109]. Fin 2019, la plateforme décide de se tourner vers la publicité pour son marché français, offrant plusieurs formats publicitaires déjà proposés dans d'autres pays par la plateforme[110]. Les annonceurs, comme la marque de bonbons Haribo, lancent également des défis du type de ceux qui sont omniprésents sur la plateforme, en recrutant à cette fin des influenceurs[111]. En 2020, la plateforme commence à introduire le commerce en ligne directement dans l'application avec un bouton d'achat « shop now » (« acheter maintenant »)[112].

En , TikTok annonce un programme de rémunération des créateurs de contenu dénommé « Creator Fund », avec un budget prévu de 200 millions de dollars. Le programme serait réservé à des créateurs majeurs ayant un nombre minimum d'abonnés et de vidéos publiées. Ce mécanisme de sélection viserait notamment à éviter de rémunérer des créateurs controversés, comme cela a été le cas pour YouTube, limitant ainsi les risques de mauvaise publicité pour la plateforme[113]. Face au succès de TikTok, Facebook offre des partenariats rémunérés à des influenceurs de TikTok pour qu'ils migrent vers la nouvelle fonctionnalité Reels de sa plateforme Instagram, où ils sont appelés à publier des contenus en exclusivité[50].

Le 16 avril 2021, TikTok lance un nouvel outil pour la plateforme : le Tiktok Creative Hub, réservé aux comptes business. Le but de cet outil est d'aider les entreprises à réaliser leurs publicités, qu'elles peuvent d'ailleurs créer sur un outil similaire de TikTok for Business. Cela prouve l'impact que peut avoir TikTok dans la génération de clients pour certaines sociétés. Malgré le jeune âge de ses adhérents, TikTok est un actuel paradis pour qui sait marketer ses produits efficacement.

Vulnérabilités de la plateforme

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Cybersécurité, protection des données personnelles

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En , l'entreprise de cybersécurité Check Point révèle plusieurs graves failles de sécurité dans l'application, permettant, grâce à l'envoi d'un faux SMS (SMS spoofing), de partiellement contrôler à distance l'application, publier ou supprimer des vidéos, rendre publique une vidéo privée, approuver une demande d'abonnement, récupérer des données privées (dont l'email ou le contenu du « porte-monnaie ») en laissant des données personnelles exposées[114],[115],[116]. Ces failles ont été corrigées en décembre par TikTok, après que Check Point ait prévenu la plateforme[114].

En , deux chercheurs critiquent l'usage par TikTok du protocole HTTP sans chiffrement plutôt que du protocole plus sécurisé HTTPS dans son réseau de diffusion de contenu (CDN).

La performance du transfert de données est améliorée, mais en mettant en danger la vie privée et la sécurité de l'utilisateur. Une attaque dite de l'intercepteur (ou homme du milieu) est possible, où un intercepteur peut notamment obtenir des données personnelles sur l'activité de l'utilisateur comme les vidéos visionnées, et faire visionner une fausse vidéo sur un vrai compte à des utilisateurs connectés au travers d'un même routeur, éventuellement à des fins de désinformation. L'attaque pourrait être mise en place par des gestionnaires de réseau wifi publics, des opérateurs de VPN, des fournisseurs d'accès à internet, ou des agences gouvernementales (notamment de renseignement).

En créant un serveur pirate, les auteurs ont substitué pour certains utilisateurs des fausses vidéos sur les comptes de l'OMS, de la Croix-Rouge et le compte officiel de TikTok. Ils recommandent la mise en place du HTTPS, qui est la norme dans iOS et Android, insistant sur le fait que TikTok est l'une des applications les plus utilisées au monde et que l'usage du HTTP devrait être une exception[117],[118],[119].

Influences politiques cachées

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TikTok affirme avoir rejeté 3 501 477 publicités violant ses politiques et directives publicitaires rien qu'au second semestre 2020[120], mais Mozilla a néanmoins documenté de larges failles persistantes quand il s'agit de contrôler le marketing d'influence politique[121] : sur de Tiktok, aux États-Unis, des influenceurs ont reçu une compensation pour la diffusion de messages politiques, bien que de Tiktok ait en 2019 interdit les publicités politiques ; Tiktok ne semble pas les avoir détectées, ni avoir appliqué sa règle imposant aux influenceurs de divulguer leurs partenariats rémunérés, et n'a pas pas non plus requalifié les publications sponsorisées en publicité[122]. Les tests faits par Mozilla ont révélé que « les influenceurs de TikTok de tous les horizons politiques avaient des relations rémunérées non divulguées avec diverses organisations politiques aux États-Unis.Plusieurs influenceurs de droite de TikTok semblent être financés par des organisations conservatrices comme Turning Point USA (…) qui dispose d'un programme d'influence spécialement destiné à financer de jeunes créateurs de contenu conservateurs sur les réseaux sociaux. Le site Web de Turning Point USA indique qu'il compte 280 ambassadeurs et 11 contributeurs, dans le but de « saturer les marchés des médias sociaux et traditionnels avec le message de liberté et de gouvernement limité grâce à des initiatives de marketing numérique et d'influence »[121]. Le programme fournit aux ambassadeurs "tous les outils disponibles pour diffuser avec succès ces idées sur les campus universitaires et au-delà" ». Les données financières de Turning Point USA confirment des dépenses de 5,8 millions de dollars au total pour une rubrique "autres services de programme", incluant les "programmes de médias d'influence de Turning Point USA"[121]. Mozilla a aussi trouvé des preuves qu'au moins deux organisations (Prager University et Today is America) ont fait de même[121].

Mozilla estime qu'en 2021, TikTok manque encore d'outils et d'archives de transparence des publicités, ce qui empêche de surveiller les influenceurs politiques sur TikTok, alors qu'aux Etats-Unis, ils avaient des relations rémunérées non divulguées avec diverses organisations politiques[122]. Mozilla estimant que TikTok pourrait être vulnérable aux abus de groupes politiques et d'autres acteurs malveillants, a publié trois recommandations à Tiktok : 1) développer des mécanismes d'auto-divulgation efficaces pour les créateurs ; 2) investir pour plus de transparence publicitaire sur la plateforme ; 3) mettre à jour les politiques et processus d'application sur les publicités politiques.
Les créateurs doivent désormais utiliser #ad pour divulguer leurs partenariats payants et contenus sponsorisés. Une nouvelle politique de contenu de marque aide les influenceurs à divulguer leurs partenariats payants[122].
Fn 2021, Mozilla invite les régulateurs institutionnels à adopter des lois et des directives renforçant la transparence des plates-formes dont en imposant la divulguation de toute forme de publicités en ligne, tout en adaptant la loi aux nouvelles formes de publicité politique et en clarifiant la définition de la publicité politique[122].

Actions légales et enquêtes réglementaires

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Interdictions

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En , à la suite des interdictions pour les soldats américains d'utiliser TikTok, le Ministère de la Défense australien indique que l'application n'est pas autorisée sur ses téléphones professionnels, sans donner de motif. Le département avait déjà interdit l'application de la messagerie chinoise WeChat, et en 2018 le gouvernement australien avait interdit d'utiliser des appareils du fabricant chinois Huawei dans son infrastructure de téléphonie 5G pour des raisons de sécurité nationale[123].

États-Unis

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En , les forces navales américaines[124], puis l'armée de terre, ordonnent à leurs soldats de désinstaller l’application chinoise des smartphones militaires pour des raisons de cybersécurité. L'armée de terre les laisse libres d'utiliser l'application sur leur téléphone privé, mais les met en garde contre des messages non sollicités et des demandes de renseignement[125]. Les forces militaires sont ensuite suivies par d'autres administrations fédérales du pays liées notamment à la diplomatie et à la sécurité[126],[127]. Le Parti démocrate recommande à ses responsables et ses équipes de campagne de ne pas installer TikTok et de supprimer son compte et l'application dans le cas contraire. En , il précise sa consigne pour les téléphones personnels et recommande d'installer l'application sur un téléphone séparé si l'équipe fait campagne via la plateforme. Le Parti républicain affirme quant à lui qu'une telle recommandation existe de longue date en son sein[128]. Fin juillet, l'équipe de campagne présidentielle de Joe Biden interdit à ses membres d'utiliser l'application sur leurs téléphones privés et professionnels, citant des raisons de sécurité[129],[130].

En , le président Donald Trump annonce l'interdiction prochaine de TikTok aux États-Unis, citant des risques d'espionnage[131]. Microsoft fait une proposition au président pour racheter la branche américaine de TikTok[132]. Le , TikTok annonce son intention de porter plainte contre le gouvernement américain, afin de contester le décret signé par Trump[133].

En , la Haute Cour de Madras (en) demande au gouvernement d'interdire provisoirement l'application, accusée d' « encourager la pornographie » et de montrer du « contenu inapproprié », notant également que les enfants qui utilisent l'application seraient exposés à des prédateurs sexuels. La Cour demande par ailleurs aux médias de ne pas diffuser de vidéos issues de la plateforme[134],[135]. La Cour suprême refuse de suspendre l'ordre, et le ministère des technologies de l'information demande à Google et Apple, qui s'exécutent, de retirer TikTok de leurs magasins d'application Google Play et App Store[134],[136]. TikTok publie un communiqué affirmant que cette interdiction nuit à la « liberté d'expression » et déplore qu'elle ou sa compagnie-mère ByteDance n'aient pas été consultées[137], et elle affirme avoir retiré environ 6 millions de vidéos controversées[138],[139]. Quelques jours plus tard, à la suite d'une demande de ByteDance auprès de la Cour suprême, la Haute Cour de Madras annule l'interdiction provisoire, à la condition que des vidéos pornographiques ne soient plus ajoutées[140],[137]. Cette interdiction aurait pu coûter jusqu'à 15 millions d'utilisateurs à l'application, alors en pleine croissance dans le pays[141].

En , le gouvernement inscrit TikTok, dont les 120 millions d’utilisateurs indiens représentent le plus grand marché pour l'application, sur une liste de 59 applications chinoises (dont le jeu Clash of Kings (en), et les réseaux sociaux WeChat et Weibo) interdites. La plateforme est accusée de « voler et transmettre clandestinement » les données des internautes indiens sur des serveurs situés en dehors du territoire[26],[142]. Le ministère des Technologies de l’Information déclare que la décision vise à assurer « la sécurité et la souveraineté du cyberespace indien ». TikTok Inde réagit en réfutant avoir communiqué des informations sur ses utilisateurs. Cette décision survient dans un contexte de tensions militaires entre l'Inde et la Chine, deux semaines après un affrontement meurtrier entre les armées des deux pays dans une région disputée de l’Himalaya[143],[144].

En , à la suite de deux avertissements envoyés à TikTok lui demandant de bloquer les contenus « immoraux, obscènes et vulgaires », l'Autorité des télécommunications interdit l'application pour diffusion de « contenus immoraux », peu après l'interdiction des principales applications de rencontre pour les mêmes raisons. TikTok réagit en déclarant espérer parvenir à un accord avec les autorités.[145]

Protection des données

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États-Unis

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En , une demande d’action collective en justice est déposée auprès de la cour fédérale de Californie contre ByteDance, Musical.ly et TikTok. Selon la plainte, TikTok collecterait illégalement et secrètement de vastes quantités de données personnelles, qui seraient ensuite directement transmises vers la Chine. Accusées d'entretenir une politique de confidentialité « ambiguë », TikTok Inc. et sa maison-mère ByteDance recueilleraient notamment les brouillons de vidéos des utilisateurs sans le consentement de ces derniers, et les transfèreraient vers divers domaines, dont la Chine, sans que l’usager ne soit au courant, et ce avant même que la vidéo ne soit enregistrée ou publiée. Les plaignants craignent que les données agrégées puissent ensuite être utilisées pour identifier les utilisateurs, établir leur profil et les pister, notamment parce qu'elles contiennent bien souvent des gros plans sur les visages, permettant donc à la plateforme de collecter des données biométriques réutilisables dans la publicité ciblée. Parmi les données recueillies, on compte le numéro de téléphone, les profils sur les réseaux sociaux, adresses mail et IP, position géographique et de nombreuses autres informations, et TikTok continuerait à collecter des données biométriques et des informations personnelles même après fermeture de l'application[146],[147].

Union européenne

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En , le Comité européen de la protection des données annonce qu'il va enquêter sur le traitement et la protection des données de TikTok par son propriétaire ByteDance, à la suite d'une interpellation du député européen Moritz Körner[148],[149],[150].

En , la France se penche à son tour sur le fonctionnement de TikTok à la suite d'une plainte déposée auprès de la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) concernant une demande de suppression d'une vidéo[151],[152]. L'enquête de la CNIL devrait cependant porter plus largement sur le respect du RGPD (le Règlement général sur la protection des données) par TikTok[153]

Protection des données et sécurité des enfants

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États-Unis

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En , la Commission fédérale du commerce (FTC) des États-Unis inflige une amende à ByteDance pour des violations par Musical.ly (qui a fusionné ensuite avec TikTok) du Children's Online Privacy Protection Act. Musical.ly aurait collecté illégalement les noms, adresses mail, photos et d'autres données d'enfants de moins de 13 ans[154], sans obtenir au préalable le consentement parental, et les aurait laissés accessibles publiquement, donnant lieu notamment à des tentatives de prédation sexuelle par des adultes[155]. L'amende de 5,7 millions de dollars est la plus haute amende infligée par la FTC pour des faits liés à la vie privée d'enfants[156]. ByteDance s'engage à obtenir la permission des parents avant de collecter les données personnelles des enfants, et à supprimer toutes les vidéos et informations appartenant aux utilisateurs de moins de 13 ans, ainsi que de ceux dont l’âge n’est pas connu.

En , plusieurs groupes de consommateurs accusent TikTok de n'avoir pas résolu le problème, de nombreuses vidéos d'enfants de moins de 13 ans parmi celles dénoncées en 2019 n'ayant pas été supprimées. Ils ajoutent que le nouveau service de TikTok pour les enfants de moins de 13 ans, qui ne collecte a priori aucune donnée et sur lequel ils ne peuvent pas publier de vidéos, peut être contourné par un enfant qui supprime son compte et en crée ensuite un autre sur le même téléphone en utilisant une fausse date de naissance[155],[157].

En , la plateforme annonce la mise en place d'un contrôle parental enrichi de nouvelles options qui permettront aux parents de contrôler la visibilité et le temps passé par leur enfant sur l'application[158].

En , l’autorité de protection des données néerlandaise ouvre une enquête pour vérifier si les informations fournies sur la collecte de données des enfants sont suffisamment compréhensibles et détaillées[148].

Royaume-Uni

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En , le Bureau de la commissaire à l'information du Royaume-Uni ouvre une enquête sur TikTok à la suite de l'amende infligée par la Commission fédérale du commerce des États-Unis pour collecte et partage public illégaux de données d’enfants de moins de 13 ans. La commissaire affirme étudier la collecte de données de la plateforme, le type de vidéos réalisées et partagées en ligne par des enfants, et le système de messagerie de la plateforme, complètement ouvert. Elle exprime notamment son inquiétude face à la possibilité pour les adultes d'envoyer des messages à tous les enfants, et affirme que l'entreprise pourrait être en violation du Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui lui impose de mettre à disposition des services et des protections différenciés pour les enfants[15].

Sécurité nationale

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En aux États-Unis, le sénateur républicain Marco Rubio, qui s'inquiète des « opérations d'influence chinoises » que pourrait mener TikTok, notamment par une censure au profit du gouvernement chinois, demande l'ouverture d'une enquête par le Comité pour l'investissement étranger aux États-Unis (CFIUS). Celle-ci doit porter sur les conséquences pour la sécurité nationale du rachat en 2017 de l'application Musical.ly par ByteDance, qui l'a ensuite fusionnée avec TikTok en 2018[159],[160],[161]. Le démarrage d'une enquête sur Musical.ly/TikTok est ensuite relaté dans la presse, où il est fait état de discussions entre le CFIUS et ByteDance sur des mesures dites d'« atténuation », qui éviteraient à l'entreprise d'avoir à se désinvestir de Musical.ly[162]. Le CFIUS avait quelques mois auparavant demandé à une entreprise chinoise de jeux vidéo, Kunlun Tech, de revendre la plateforme de rencontres homosexuelles Grindr, notamment par crainte que le gouvernement chinois n'utilise des informations personnelles pour influencer des responsables américains[163].

Le , Oracle Corporation a remporté l'appel d'offres pour les opérations américaines de l'application de partage de vidéos TikTok, battant Microsoft Corporation dans le cadre d'un accord très médiatisé. En outre, Oracle s'est annoncé comme le « partenaire technologique de confiance » de TikTok aux États-Unis, et l'accord ne doit pas être structuré[164].

Le , le président des États-Unis Donald Trump a examiné un accord entre Oracle, Walmart et TikTok Global pour faire face à la menace à la sécurité nationale posée par les opérations de TikTok. Oracle sera responsable des technologies clés et des responsabilités en matière de sécurité afin de protéger toutes les données des utilisateurs américains. Peu de temps après les commentaires de Trump, Oracle a annoncé qu’il avait été choisi comme fournisseur de cloud sécurisé de TikTok et qu’il deviendrait un investisseur minoritaire avec une participation de 12,5%. TikTok a confirmé le rôle d’Oracle et a déclaré qu’il travaillait avec Walmart sur un partenariat commercial. Walmart prendra environ 7,5% du capital. TikTok maintiendra et agrandira son siège social aux États-Unis, a déclaré la société, tout en créant 25000 emplois à travers le pays. Trump avait déclaré qu’une nouvelle société serait probablement constituée au Texas.

Controverses

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Censure et propagande

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Potentiel général

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Des chercheurs[Lesquels ?] s'inquiètent du potentiel, selon eux très fort, de l'application dans la guerre informationnelle mondiale, notamment parce qu'elle pourrait appliquer à un public international les méthodes de censure du gouvernement chinois et façonner sa compréhension de l'actualité. Ces inquiétudes sont renforcées par le fait que TikTok fournit peu d'informations sur les contenus qu'il supprime et sur l'indépendance qu'il affirme avoir vis-à-vis des censeurs chinois. Les chercheurs notent que Douyin, uniquement accessible en Chine, est soumis à la vision du Parti communiste chinois (PCC) sur les contenus et sources appropriés, et doit respecter des règles de censure ainsi que le Grand Firewall de Chine. Douyin a ainsi adopté une définition large des contenus indésirables, interdisant notamment tous ceux jugés « incommodants »[165]. Selon Matt Schrader, spécialiste de la Chine pour le groupe de pression américain Alliance for Securing Democracy (en), tous les contenus qui contreviennent à la ligne officielle du PCC sur Douyin, notamment l'emprisonnement des Ouïghours, la corruption de membres haut placés du PCC ou les vidéos des manifestants à Hong Kong, sont rapidement retirés[154]. Douyin a supprimé le compte du chanteur chinois Liu Keqing, connu pour sa forte ressemblance physique avec le président Xi Jinping, et dont le nom et l'image étaient utilisés pour parler du président Xi en contournant la censure[166],[167],[168].

En termes de propagande, des chercheurs[Lesquels ?] soulignent l'utilisation de Douyin par le PCC. Pour un spécialiste de l'industrie numérique chinoise, les contenus généralement légers et amusants de Douyin aident à faire passer les messages de propagande nationaliste approuvés par les autorités chinoises, auprès d'une population jeune qui a moins tendance à consulter les médias classiques. Pour un spécialiste du marketing sur TikTok, la plateforme a un potentiel massif pour changer les perceptions du public international, cela étant facilité par le fait que la plupart des usagers sont jeunes et relativement faciles à influencer[154]. Des chercheurs notent également que TikTok pourrait être utilisé pour des campagnes de désinformation en ligne à l'étranger, comme les autorités chinoises l'ont déjà fait sur Facebook, Twitter et YouTube, en créant des faux comptes pour dénigrer les manifestants hongkongais[154]. Par ailleurs, TikTok servirait à la diffusion de vidéos pro-ukraine pendant l'Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, alors que TikTok a suspendu la possibilité de publier de nouvelles vidéos sur sa plateforme en Russie étant donné la nouvelle loi russe qui proscrit la diffusion d’informations visant à discréditer l’armée et son invasion de l’Ukraine[169]. D'après Laurence Grondin-Robillard, experte des médias socionumériques à l'Université du Québec à Montréal, cela a pour conséquence d'enfermer les utilisateurs de la plateforme dans des chambres d'écho ou bulles de filtre, limitant ainsi une meilleure compréhension du conflit[169].

Selon Belinda Barnet, spécialiste des médias à l'université de technologie de Swinburne (en), il est « hors de doute » que TikTok et Douyin contribuent à la désinformation, les deux plateformes « pratiquant la censure et de campagnes de désinformation pour perturber et orienter le débat public »[170].

Répression des Ouïghours
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Le sujet de la répression des Ouïghours en Chine est censuré ou masqué sur Douyin, menant à la publication de vidéos qui tentent de contourner cette censure de manière créative[76],[77]. En , une vidéo dans ce style publiée par une adolescente américaine sur TikTok devient virale, avant qu'un de ses autres comptes, puis son téléphone ne soit bloqués sur la plateforme. Interrogée par la BBC, TikTok affirme ne pas modérer les contenus en fonction de sensibilités politiques, et avoir effectué ces blocages en raison d'une autre vidéo montrant Oussama Ben Laden, ce qui contrevenait à sa politique de contenu. TikTok publie ensuite un communiqué sur l'affaire[171], mentionnant le blocage du compte et du téléphone, ainsi qu'un bref retrait de la vidéo dû à une « erreur » d'un de ses modérateurs et annulé ensuite par un supérieur. TikTok s'excuse du retrait momentané de la vidéo et débloque le téléphone de l'adolescente en dérogation à sa politique, affirmant qu'à l'évidence la vidéo précédente (et satirique[74],[75]) montrant Oussama Ben Laden n'était pas mal intentionnée. La plateforme affirme que les vidéos sur la situation des Ouïghours en Chine sont autorisées, et que la vidéo virale ne viole en rien sa politique de modération. La BBC note que si de telles vidéos sont présentes sur la plateforme, elles reçoivent en général beaucoup moins d'attention[74],[75],[172].

Manifestations de Hong Kong
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En , TikTok est accusé de supprimer des vidéos des manifestations de Hong Kong, celles-ci étant presque totalement absentes lors d'une recherche avec le hashtag #HongKong, alors que ce même hashtag révèle un nombre très important de vidéos des manifestations sur Twitter[173],[154],[174].

Les contenus utilisant les hashtags populaires liés aux manifestations sont également quasi ou totalement absents de la plateforme. Le Washington Post relève qu'il est impossible de savoir quelles vidéos sont censurées sur TikTok en application de son interdiction des contenus haineux et extrémistes, les décisions de ByteDance sur cette question étant très opaques et l'entreprise ne fournissant pas d'outils permettant à des personnes externes d'effectuer des recherches sur le sujet. Le journal note par ailleurs qu'il est possible que les utilisateurs de Hong Kong pratiquent l'autocensure en évitant de publier des contenus politiquement risqués sur une application très observée par les censeurs chinois. Répondant aux allégations de censure, TikTok affirme que la modération des contenus pour ces utilisateurs est gérée par une équipe américaine qui n'est pas influencée par le gouvernement chinois. L'entreprise ne donne toutefois pas de détails sur la manière dont ces contenus sont modérés et sur ce qui protège l'équipe de modération américaine de l'influence des autorités chinoises. L'entreprise affirme également que si les publications sur Hong-Kong sont si peu présentes, c'est parce que la plateforme est consacrée au divertissement et non à la politique, les utilisateurs de l’application cherchant un « contenu positif et joyeux »[173],[154]. Elle ne fournit par contre pas de réponse à la question de savoir si la politique de modération des évènements de Hong Kong est la même sur TikTok que dans sa version chinoise Douyin[174].

Conflit sino-indien
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En , lors du combat entre soldats chinois et indiens dans la vallée de Galwan, The Times of India affirme que TikTok effectue un shadow banning des vidéos relatives au combat et au conflit à la frontière sino-indienne. Des recherches employant quelques-uns des hashtags associés aux vidéos sur le conflit, pourtant présentes sur la plateforme, ne donneraient aucun résultat ou des résultats portant uniquement sur de vieux contenus. Par ailleurs, d'autres hashtags liés à des sujets sensibles pour la Chine, comme les manifestations de Tian'anmen, ne donneraient pas de résultats pour les utilisateurs indiens de TikTok[175].

Fuite de consignes de censure
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En , dans le sillage de la controverse sur les manifestations de Hong Kong, le journal The Guardian obtient des documents qui confirment une censure sur TikTok des contenus anti-gouvernement chinois ou considérés comme sensibles vis-à-vis d'autres gouvernements et sociétés[176],[177]. Cela inclut les contenus considérés comme des « diabolisations ou distorsions d’événements historiques chinois » ou étrangers, notamment le génocide cambodgien, les émeutes de 1998 en Indonésie et les manifestations de la place Tian'anmen. Les règles interdisent également de « critiquer les lois et règles d’un pays », incluant notamment les critiques du système socialiste chinois, d’évoquer « le séparatisme, les conflits religieux », et d'« exagérer des conflits entre personnes noires et blanches ». Dans tous ces cas, les vidéos doivent être masquées et peu accessibles[178]. D'autres contenus semblent pouvoir être totalement supprimés, comme les vidéos promouvant la discipline et le mouvement religieux Falun Gong, interdit en Chine. Les mentions de certaines personnalités sont aussi bannies de la plateforme, notamment de « leaders étrangers ou figures sensibles » comme Kim Jong-un, Vladimir Poutine, Barack Obama, Donald Trump ou Gandhi, mais pas le président chinois Xi Jinping[178],[179],[177]. TikTok répond en affirmant que ces règles ne sont plus en vigueur depuis [179],[180], et que la plateforme aurait au départ adopté une approche « brute » pour minimiser les conflits sur la plateforme, avant de se décider à modérer les contenus de façon plus locale. La plateforme affirme qu'elle travaillera avec des comités locaux indépendants pour évaluer en continu ses politiques de modération et reconnaît le besoin d'une plus grande transparence au sujet de ces politiques[181].

The Guardian révèle ensuite des informations sur les règles locales, dont un ensemble de règles dit « Strict » pour les pays à morale conservatrice, et un autre lié à des pays spécifiques. Les règles « strictes » sont significativement plus sévères que les règles globales révélées auparavant pour les questions de nudité et de vulgarité, interdisent notamment les « fesses partiellement dénudées », les décolletés avec « une longueur de plus d'un tiers de la poitrine », et les descriptions détaillées de serviettes hygiéniques. Pour ce qui est des règles liées à des pays spécifiques, le Guardian révèle qu'en Turquie, les contenus interdits incluent les images de consommation d'alcool, les représentations de dieux « non-islamiques », de l'homosexualité et les mouvements pour les droits LGBT (toutes des pratiques et représentations légales dans le pays, bien qu'il existe une loi contre les contenus « obscènes »), le séparatisme kurde et les critiques de Mustafa Kemal Atatürk et du président Recep Tayyip Erdoğan. Les responsables de TikTok répondent à ces secondes révélations en affirmant que les règles concernant la Turquie ne sont plus en vigueur[180],[179].

D'anciens employés de TikTok aux États-Unis rapportent au Washington Post que les décisions finales sur le retrait de contenus étaient faites par des employés de ByteDance à Pékin[182].

Utilisateurs considérés comme peu attrayants
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En 2020, les responsables de l'application TikTok sont accusés par le magazine anglais The Intercept de censurer les personnes laides, grosses, pauvres ou handicapées, pour diffuser des vidéos plus attrayantes. Ils démentent cette information et nomment, dans différents pays, des responsables pour la confiance et la sécurité[183]. Des cas de censure de personnes handicapées continuent néanmoins d'être dénoncées par des militants[184],[185],[186].

Réponse de TikTok aux controverses
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Fin 2019, réagissant aux controverses sur la censure, ByteDance engage le cabinet d'avocat américain K&L Gates (en), dont les anciens membres du Congrès Bart Gordon et Jeff Denham, pour la conseiller sur les politiques de modération de TikTok[17],[18], ainsi que le cabinet de lobbying américain Monument Advocacy[16].

En , TikTok admet que ses pratiques « ne sont pas sans reproche » et annonce la création d'un centre de modération « transparent » à Los Angeles. Des observateurs externes pourront y évaluer comment TikTok régule ses contenus, et ils auront à terme accès au code de l'application, pour juger de ses efforts faits en matière de sécurité et de vie privée et aider à « améliorer sa politique de modération et ses systèmes de sécurité »[187]. Début , ce centre est visité par des journalistes et révèle certains détails de l'algorithme[188].

En 2021, TikTok s'est engagé à n'accepter aucune « publicité politique payante » et se dit résolu « à lutter contre la prolifération de la désinformation sur sa plateforme », en se faisant aider (via des partenariats) par « des organisations de vérification des faits, notamment l’Agence France-Presse (AFP), Animal Político, Estadão Verifica, Lead Stories, Newtral, Pagella Politica, PolitiFact, SciVerify, Teyit & Vishvas News »[189]. Un « centre de transparence et de responsabilité » est annoncé pour 2022 en Irlande, ouvert aux décideurs politiques, régulateurs, chercheurs et experts industriels » ; des « tours virtuels » sont organisés (sur inscription) dès 2021[190].

Confidentialité et sécurité

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La plateforme et son application suscitent de nombreuses controverses sur sa sécurité et sa confidentialité[191],[192]. Dans sa politique de confidentialité, TikTok affirme collecter, entre autres, des informations sur l'utilisation (en), l'adresse IP, l'opérateur téléphonique, l'identifiant unique de l'appareil, la dynamique de frappe au clavier, et les données de géolocalisation[193],[194],[195].

En , le Wall Street Journal rapporte que la version Android de l'application TikTok a récolté jusqu'en des identifiants d'appareils, notamment les adresses MAC et les IMEI, en contournant une interdiction de Google, le développeur d'Android. Profitant d'une faille, le réseau social a ainsi pu récolter des données lui permettant de suivre les activités en ligne des utilisateurs, et ce, sans leur consentement ni même en leur laissant la possibilité de retirer ce tracking[196],[197],[198].

La politique de confidentialité de TikTok indique que la plateforme peut partager les données des utilisateurs avec sa société mère ByteDance, une filiale ou une entité affiliée du groupe[175],[194]. Elle peut ainsi partager des données avec son pendant chinois Douyin, qui possède une politique destinée à la protection de la sécurité nationale chinoise. Celle-ci indique notamment que l'entreprise « ne nécessite pas d'autorisation pour la collecte et l'utilisation d'informations personnelles »[175].

Plusieurs gouvernements accusent TikTok d’être un Cheval de Troie du gouvernement chinois[199]. Selon Fergus Ryan, analyste à l'Institut australien de stratégie politique, TikTok est obligée de donner accès à ses données si les services de renseignements chinois le lui demandent et de tenir cet accès secret. Il cite la règlementation du pays en matière de renseignement, notamment la loi chinoise sur le renseignement national, dont l'article 7 indique que « Toute organisation ou citoyen doit, en accord avec la loi, soutenir, apporter assistance et coopérer avec le travail de renseignement national et garder le secret sur tout travail de renseignement national dont ils ont connaissance ». Dans d'autres pays, la situation serait différente, par exemple aux États-Unis où Apple a publiquement refusé de décrypter les données (en) d'un iPhone pour la police fédérale[170], qui a ensuite poursuivi l'entreprise en justice pour les obtenir[200].

À la suite de diverses controverses en 2020, ByteDance produit un rapport qui affirme notamment que les États-Unis auraient fait des demandes d'accès à des comptes d'utilisateurs, mais pas la Chine, y compris concernant les manifestations de 2019-2020 à Hong Kong[183].

En Australie, l'application est lancée en et devient rapidement populaire, atteignant les 1,5 million d'utilisateurs en [201]. En , TikTok ouvre un bureau dans le pays[202].

En , le Sénat australien ouvre un comité d'enquête sur l'ingérence étrangère par les réseaux sociaux, pour analyser notamment les risques de désinformation par ce biais. Un parlementaire avance que TikTok pose question au vu de son développement et de sa gestion dans une société illibérale, critique sa censure de contenus anti-gouvernement chinois, et note les risques d'utilisation des réseaux sociaux en matière d'espionnage, d'opérations d'influence, de censure à des fins de propagande et même d'ingérence électorale[203]. En , la présidente du comité d'enquête affirme que les experts interrogés sont préoccupés par TikTok, et appelle ses responsables à se présenter devant le comité d'enquête en accusant le gouvernement de manquer de « leadership » face à ce problème[170].

Le directeur général de TikTok Australie affirme que TikTok ne partage les données des utilisateurs australiens avec aucun gouvernement étranger, y compris le gouvernement chinois, et que la plateforme refuserait un tel partage en cas de demande[204]. Il souligne que les données des utilisateurs australiens sont stockées à Singapour et que la plateforme « tente de minimiser l'accès aux données à travers les régions ». Pour Fergus Ryan, analyste à l'Institut australien de stratégie politique, cette formulation est une manière indirecte de dire que des données d'utilisateurs australiens de TikTok transitent par la Chine, ce qui ferait sens pour que les ingénieurs situés à Pékin puissent travailler sur l'application. Selon Ryan, cela est « particulièrement inquiétant », les lois chinoises sur le renseignement obligeant toute entreprise du pays à fournir ses données sur demande et à ne pas en parler le cas échéant[170].

États-Unis

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En , le sénateur démocrate Chuck Schumer et le sénateur républicain Tom Cotton demandent à la direction du renseignement national d'évaluer les risques d'espionnage que TikTok et d'autres plateformes chinoises de contenu opérant aux États-Unis posent au pays. Ils estiment notamment que ByteDance est obligé de respecter les lois chinoises et donc de coopérer avec les services de renseignement du Parti communiste chinois, même si les données des utilisateurs sont stockées aux États-Unis. Ils citent en particulier la nouvelle loi chinoise sur le renseignement national entrée en vigueur en 2017, craignant que l'application n'offre aux renseignements chinois un accès secret aux smartphones et ordinateurs des utilisateurs, accusation similaire à celle faite contre les fabricants d'équipements de télécommunication et de smartphones Huawei et ZTE. Ils s'inquiètent également de l'apparente censure des contenus jugés « trop politiquement sensibles à l'encontre du Parti communiste chinois », et expriment des craintes sur l'utilisation de TikTok par la Chine pour faire pression sur l'élection présidentielle de 2020. TikTok dément fermement ces accusations, affirmant qu'aucun gouvernement étranger ne l'influence, que ses centres de données sont situés hors de la Chine et que ses données ne sont pas soumises à la loi chinoise. Le réseau social dément également censurer des contenus qui dérangeraient le gouvernement chinois, et affirme n'avoir jamais reçu une demande de ce genre, ajoutant qu'il ne la respecterait pas le cas échéant[162],[205],[206],[207],[208].

Le même mois, le sénateur républicain Josh Hawley invite Apple et TikTok à témoigner devant le Congrès américain, lors d'une audition sur le numérique, les données personnelles et la Chine. TikTok refuse en citant un délai trop court et Apple ne fait pas de commentaire[161].

En Inde, la plateforme est sujette à des controverses sur les risques qu'elle poserait aux données de ses utilisateurs[26] et à la sécurité et souveraineté de l'Inde dans le cyberespace[143], dans un contexte de conflit militaire du pays avec la Chine.

Entreprises

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En , Amazon demande à ses employés de supprimer l'application de tout téléphone ayant accès à ses mails internes, citant des « risques pour la sécurité », avant de revenir quelques heures plus tard sur cette communication, qu'elle qualifie d'erreur[209],[210]. Selon Susan Ariel Aaronson, professeure à l'Université George-Washington et experte de la gouvernance des données et de la sécurité nationale, Amazon pourrait avoir craint un accès de l'application aux données de ses employés en raison des accusations de vols répétés de propriété intellectuelle que le gouvernement américain porte contre la Chine. L'entreprise aurait aussi pu être partiellement motivée par une volonté de ne pas froisser l'administration Trump, avec laquelle elle est en conflit[211]. TikTok publie un communiqué affirmant que le sécurité de ses utilisateurs est « de la plus haute importance », et que bien que les craintes ne lui soient toujours pas claires, elle est ouverte à un dialogue avec Amazon[210],[211].

La banque américaine Wells Fargo dit avoir demandé à certains employés ayant installé l'application sur des téléphones professionnels de la désinstaller, en raison des controverses sur la confidentialité et la sécurité de TikTok, et du fait que des téléphones professionnels ne devraient pas être utilisés à d'autres fins[210].

Contenu et mœurs

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Contenus d'ordre sexuel

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Une des controverses dont l'application fait l'objet est celle d'encourager le narcissisme et l'hypersexualisation de ses utilisateurs, souvent très jeunes. Par voie de conséquence, elle pourrait être une plateforme de choix pour les prédateurs sexuels[212].

En Égypte, deux influenceuses sont arrêtées pour avoir fait créé des comptes et publié des vidéos qui incitent à l'immoralité et à des comportements allant à l'encontre des valeurs familiales égyptiennes. Une autre est arrêtée pour des faits similaires et accusée de trafic d'êtres humains pour avoir tenté de recruter d'autres influenceuses afin de « faire des rencontres » et « publier des vidéos de divertissement » contre de l'argent, incitant ainsi des jeunes filles à commettre des actes « inappropriés » en profitant de la situation économique difficile[213].


En , des documents internes obtenus par le quotidien The Guardian révèlent les consignes liées à la pédopornographie. Dans le cas des vidéos signalées comme représentant des mineurs, si les modérateurs ne parviennent pas à déterminer si la victime a l’air d’avoir moins de 18 ans, il leur est demandé de la considérer par défaut comme un adulte. Andy Burrows, expert et militant pour la protection de l'enfance (en) en ligne, critique ce qu'il considère comme une « approche cavalière », notamment parce que TikTok reconnaît à l'évidence dans ces documents internes l'existence de vidéos représentant des personnes qui semblent mineures en « tenues sexy » ou « dansant de manière séduisante », utilisant même l'expression de « pornographie de mineurs »[180]. ByteDance répond à ces révélations en affirmant que ce document n'est plus valide[178] et qu'elle a depuis décidé, de traiter comme telles les vidéos à caractère sexuel qui semblent montrer des mineurs[180].

Hashtag #Autismchallenge

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Propagande de l'État islamique

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Harcèlement et agressions

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Notes et références

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Bibliographie

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Liens externes

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