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Pissarrachampsa

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Pissarrachampsa sera

Pissarrachampsa est un genre éteint de crocodyliformes, un clade qui comprend les crocodiliens modernes et leurs plus proches parents fossiles[2]. Il est rattaché au sous-ordre des Notosuchia (ou notosuchiens en français) et aux clades des Ziphosuchia et des Sebecosuchia et, plus précisément à la famille des Baurusuchidae[3].

Une seule espèce est rattachée au genre, Pissarrachampsa sera, décrite par Felipe C. Montefeltro (d), Hans C. E. Larsson (d) et Max Cardoso Langer (d) en 2011[1].

Étymologie

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Le nom de genre Pissarrachampsa signifie « crocodile du pissara », le nom local des grès dans lesquels le fossile holotype a été découvert.

Découverte et datation

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L'holotype a été découvert près de Gurinhatã dans l'État du Minas Gerais au Brésil. Il est constitué d'un crâne presque complet. Sur le même site, un autre crâne partiel avec sa mandibule a été trouvé, ainsi que des éléments post-crâniens, pattes arrière et quelques vertèbres, qui n'ont été vraiment décrites qu'en 2016[4]. Dans le même niveau stratigraphique des fossiles d’œufs ont été découverts et attribués à Pissarrachampsa en 2016[5],[6].

Les restes de ces animaux proviennent de la formation géologique d'Adamantina du Crétacé supérieur dont l'âge plus précis est discuté entre le Turonien et le Maastrichtien. Selon Judd A. Case en 2017[7], la formation daterait du Maastrichtien (au sommet du Crétacé supérieur), soit il y a environ entre 72,1 et 66,0 millions d'années.

Cette formation a livré de nombreuses espèces de Crocodyliformes dont plusieurs Baurusuchidae et Sphagesauridae.

Description

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Silhouette de Pissarrachampsa sera[4]
avec la position des os retrouvés.
La barre horizontale mesure 80 centimètres.
Crâne de Pissarrachampsa sera.
Vertèbres de Pissarrachampsa sera.
La barre horizontale mesure 5 centimètres.

La taille de Pissarrachampsa est estimée entre 2,70 et 3,50 mètres, pour une masse de 81 à 163 kg[4].

Comme les autres baurusuchidés, il a un crâne haut, large à l'arrière et se rétrécissant vers l'avant à partir des yeux, ce qui lui donne une forme globale en triangle en vue de dessus. Son museau n’est cependant pas aussi étroit que chez les autres baurusuchidés. Avec environ 70% de la longueur du crâne entier, le museau est également court comparé à celui des autres Crocodyliformes. Comme les autres baurusuchidés, il possède une grande dent en forme de canine dans sa mâchoire supérieure. Elle est accompagnée de quatre autres dents implantées dans le maxillaire. Un diastème est placé derrière la dernière des dents maxillaires. Un large diastème entre les os maxillaires et les prémaxillaires laisse un espace pour une dent de grande taille de la mâchoire inférieure lorsque la bouche est fermée[1].

Les narines sont positionnées à la pointe du museau et tournées vers l'avant. Les fenêtres supratemporales, deux grands trous sur le sommet du crâne, ont presque la même taille que les orbites et ont une forme approximativement triangulaire. Leurs épais rebords antérieurs et médians constituent une caractéristique diagnostique (autapomorphie) de Pissarrachampsa . À l'arrière du crâne et sur ses côtés, l'os carré montre quatre dépressions (fenestrae)[1].

Paléobiologie

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Des œufs attribués à Pissarrachampsa ont été retrouvés sur le même site que les restes fossiles. Ses nids sont regroupés sur des aires de nidification, et ne contiennent chacun que 4 ou 5 œufs, une caractéristique qu'il partage avec trois autres genres de notosuchiens/ziphosuchiens du Crétacé sud-américain : Baurusuchus, Yacarerani et Mariliasuchus. C'est une différence avec d'autres groupes proches comme les Dryosauridae, les Atoposauridae et le groupe des crocodiles modernes qui pondent une grande quantité d’œufs. Ceci pourrait indiquer que ces notoscuchiens, qui ont une vie plus terrestre que les crocodiles actuels, prenaient plus de soin pour élever leur progéniture[5],[6].

Classification

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P.L. Godoy et ses collègues en 2014 réalisent une analyse phylogénétique des Baurusuchidae lors de la description d'une nouvelle espèce de cette famille Aplestosuchus sordidus. Ils confirment l'attribution de Pissarrachampsa à cette famille ainsi qu'à la sous-famille des Pissarrachampsinae, créée par Montefeltro et ses collègues en 2011, pour y placer leur nouveau genre Pissarrachampus[1]. Ci-après le cladogramme de P.L. Godoy et ses collègues en 2014[8] :



Notosuchus terrestris




Mariliasuchus amarali




Armadillosuchus arrudai


 Baurusuchidae 

Cynodontosuchus rothi




Gondwanasuchus scabrosus



 Pissarrachampsinae 

Campinasuchus dinizi




Pissarrachampsa sera



Wargosuchus australis




 Baurusuchinae 


Aplestosuchus sordidus



« Baurusuchus » albertoi





Stratiotosuchus maxhechti




Baurusuchus salgadoensis



Baurusuchus pachecoi











En 2014 également, Diego Pol et ses collègues compilent plusieurs études phylogénétiques antérieures et reprennent l'analyse pour aboutir à une matrice incluant 109 Crocodyliformes et genres proches dont 412 caractères morphologiques sont étudiés. Ils classent Pissarrachampsa comme un baurusuchidé proche des genres Cynodontosuchus et Stratiotosuchus[3].

Publication originale

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Notes et références

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  1. a b c d e et f Montefeltro, Larsson et Langer 2011, p. e21916
  2. (en) M. Bronzati, F. C. Montefeltro et M. C. Langer, « A species-level supertree of Crocodyliformes », Historical Biology,‎ , p. 1 (DOI 10.1080/08912963.2012.662680)
  3. a et b (en) D. Pol, P. M. Nascimento, A. B. Carvalho, C. Riccomini, R. A. Pires-Domingues et H. Zaher, « A New Notosuchian from the Late Cretaceous of Brazil and the Phylogeny of Advanced Notosuchians », PLoS ONE, vol. 9, no 4,‎ , e93105 (PMID 24695105, PMCID 3973723, DOI 10.1371/journal.pone.0093105)
  4. a b et c (en) Godoy PL, Bronzati M, Eltink E, Marsola JCA, Cidade GM, Langer MC, Montefeltro FC. (2016), Postcranial anatomy of Pissarrachampsa sera (Crocodyliformes, Baurusuchidae) from the Late Cretaceous of Brazil: insights on lifestyle and phylogenetic significance. PeerJ 4:e2075. DOI 10.7717/peerj.2075 [1]
  5. a et b (en) Marsola, J., Batezelli, A., Montefeltro, F., Grellet-Tinner, G., Langer, M. 2016. Palaeoenvironmental characterization of a crocodilian nesting site from the Late Cretaceous of Brazil and the evolution of crocodyliform nesting strategies. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology. doi: 10.1016/j.palaeo.2016.06.020
  6. a et b (en) « Paleontologists Uncover Ancient Crocodile Nesting Ground in Brazil » (consulté le )
  7. (en) « Age of the Adamantina formation, upper Bauru group, Late Cretaceous, Brazil »
  8. (en) Godoy PL, Montefeltro FC, Norell MA, Langer MC, « An Additional Baurusuchid from the Cretaceous of Brazil with Evidence of Interspecific Predation among Crocodyliformes », PLoS ONE, vol. 9, no 5,‎ , p. 1–12 (PMID 24809508, PMCID 4014547, DOI 10.1371/journal.pone.0097138)

Références taxinomiques

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(en) Référence Paleobiology Database : Pissarrachampsa Montefeltro et al., 2011

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Articles connexes

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