Aller au contenu

Pierre-Louis Dagoty

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Pierre-Louis Dagoty
Attribué à Pierre-Louis Dagoty, Autoportrait présumé, localisation inconnue.[réf. nécessaire]
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Dagoty (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Distinction
Vue de la sépulture.

Pierre-Louis Dagoty né le à Paris, ville où il est mort le , est un peintre sur porcelaine français.

Illustration de l'âge d'or de la porcelaine de Paris au début du XIXe siècle, la production de la manufacture de Dagoty se caractérise par l'élégance des formes, l'emploi des couleurs et une grande richesse. L'impératrice Joséphine couronna l'entreprise en lui accordant le titre envié de « manufacture de S.M. l'Impératrice » comme la reine Marie-Antoinette l'avait fait ailleurs en son temps.

Boutique de M. Dagoty, boulevard Poissonnière no 4, gravure éditée sous le Premier Empire.
Tombe de Pierre-Louis Dagoty, Paris, cimetière du Père-Lachaise.

Pierre-Louis Dagoty est né le à Paris, dans une famille de peintres et de sculpteurs[1], dont les plus connus sont : son père, Jean-Baptiste, André Dagoty, dit « Gautier l'aîné » (1740-1786), qui fut un des nombreux peintres de la reine Marie-Antoinette ; mais aussi Jacques Gautier d'Agoty (1711-1786) qui fut un graveur de renom et contribua au succès des premières planches en couleurs (cinq couleurs), dans le dernier tiers du XVIIIe siècle[2].

Pierre-Louis Dagoty, devenu orphelin à l'âge de 14 ans, entre en apprentissage avec Étienne (vers 1772 - /18 vendémiaire An IX) à la manufacture de porcelaine Dihl et Guerhard vers 1785. Leur frère Isidore (1784/1786 - avant 1800[1]) les y suit l'âge venu[3] mais meurt trop tôt pour participer à leur entreprise familiale. Avec l'aide de son frère Étienne jusqu'en 1800, date du décès de ce dernier, il reprend en 1798 un petit atelier de porcelaine, et se spécialise dans la peinture fine sur porcelaine. Très rapidement, les produits de la manufacture connaissent une grande notoriété, surtout lorsqu'en , l'impératrice Joséphine lui accorde son soutien. La manufacture prend le nom de : « Manufacture de S.M. l'Impératrice, P.L. Dagoty à Paris » (de 1804 à 1814), puis après la chute du Premier Empire, « Manufacture de S.A.R. Madame la Duchesse d'Angoulême. P.L. Dagoty » (de 1815 à 1820). Ces vignettes, peintes « au cul » de chaque objet produit, servent à la promotion de Pierre-Louis, de la Manufacture Dagoty et de ses protecteurs, mais elles montrent aussi que les régimes passent et que la qualité et la notoriété des porcelaines Dagoty ne sont pas prises en défaut, sinon les agréments impériaux ou royaux auraient été retirés immédiatement, comme il était d'usage à cette époque.

En 1810, Pierre-Louis s'associe avec un porcelainier qui possède une fabrique rue de Chevreuse à Paris, François Maurice Honoré. L'association dure jusqu'en 1819.

Après 1820, la production de Dagoty, continue seule, dans ses propres ateliers, à Paris, jusque dans les années 1823 quand Pierre-Louis se retire et revend la manufacture à Dominique Denuelle. Ce dernier donne naissance à la manufacture La Seynie, avec une production qui se délocalise définitivement sur Limoges aux alentours de 1900. Cette période relativement longue, c'est-à-dire de 1798 à 1823, explique la grande production de ces ateliers de qualité.

Il meurt le et est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (8e division)[4].

Les porcelaines Dagoty

[modifier | modifier le code]

Les porcelaines Dagoty avaient une particularité que très peu de porcelainiers savaient faire[réf. nécessaire] — et une des spécialités de la maison Dihl et Gerhard —, à savoir la technique dite de « l'or épais » qui consistait à recouvrir l'intérieur des objets (des tasses, généralement) d'une épaisse couverture d'or, tandis que les décors extérieurs étaient d'une extrême richesse et variété, alternant les coloris foncés, vert Empire, et les décors à plusieurs tons d'or (brillant et/ou mat) qui faisaient de ces porcelaines des objets immédiatement reconnaissables, et qui devinrent très vite les décors de tables princières, comme la Maison de Russie, la Maison de Savoie, et plus tard, la table du président américain James Monroe, qui reçut le service présidentiel, dit « à aile amarante » (en 1817), conservé à Washington à la Maison-Blanche. Plus classiquement, à Paris, les frères Dagoty ouvrirent un magasin de ventes, boulevard Poissonnière, où se pressait toute la bonne société d'alors, car pour les cadeaux de naissance ou autres événements il était de bon ton d'offrir un service Dagoty ou un vase de chez Dihl et Guérhard.[réf. nécessaire]

Une autre particularité de la Maison Dagoty est le catalogue exhaustif (dessiné et peint à la main) de tous les modèles qui furent exécutés par cette fabrique. Un exemplaire complet de ce catalogue est conservé à Paris au cabinet des dessins du musée des Arts décoratifs[5].

Cette production continua pendant des années, même après la chute du Premier Empire. En effet, sous la Restauration, la duchesse d'Angoulême prit la relève du patronage et accorda sa protection à Dagoty.

Collections publiques

[modifier | modifier le code]

Le musée national de Céramique, à Sèvres, conserve plusieurs exemplaires de vases et services Dagoty, ainsi que six panneaux peints, de thème « orientaliste », car les Dagoty ont, au début de leurs activités, réalisé des décors pour des immeubles de la capitale, ainsi que quelques rares vitraux.

Expositions

[modifier | modifier le code]

Une importante exposition fut organisée, en 2006-2007, au château de Malmaison, avec plus de 300 pièces de la Manufacture Dagoty, dont un portrait inédit de Pierre-Louis Dagoty.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Philippe Bouchard, « Branche Dagoty », arbre généalogique de la famille Dagoty, sur bouchard.genealogy.free.fr (consulté en ). Philippe Bouchard est un descendant par son arrière-grand-mère de Jean-Baptiste André Gautier-Dagoty, père de Pierre-Louis Dagoty.
  2. Notamment avec sa série de planches anatomiques qui servirent longtemps dans les écoles de médecine, remarquables pour leur finesse et la qualité des tirages en couleurs.
  3. [Guillebon 1988] Régine Plinval de Guillebon, La manufacture de porcelaine de Guérhard et Dihl, dite du duc d'Angoulême, The French porcelain society (no 4), , 22 p. (lire en ligne [PDF] sur thefrenchporcelainsociety.com), p. 10.
  4. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 239
  5. Cabinet des dessins du musée des Arts décoratifs, cote CD3857.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Régine de Plinval de Guillebon, Dagoty à Paris, la Manufacture de porcelaine de l'Impératrice, Paris, Somogy, 2006. — Régine de Painval de Guillebon est la descendante du miniaturiste Pierre-Adolphe Hall (1739-1793). Documentaliste (entre autres), elle est à l'origine de nombreux écrits et articles aussi bien de vulgarisation que de technique concernant les porcelaines.
  • « Pierre-Louis Dagoty », Encyclopédie Larousse (notice en ligne).

Liens externes

[modifier | modifier le code]