Aller au contenu

Ordelaffi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Blason des Ordelaffi.

Les Ordelaffi sont une famille italienne qui tint, avec des interruptions, la ville de Forlì en Émilie-Romagne entre la fin du XIIIe siècle et les débuts du XVIe siècle.

La famille prit le pouvoir dans la ville de Forlì, place forte des Gibelins, à la fin du XIIIe siècle. Le domaine, qui s’étend à Castrocaro, Forlimpopoli et à Cesena, resta dans leurs mains jusqu'en 1359 puis de nouveau de 1376 à 1480, avec un retour éphémère en 1503-1504.

La famille est probablement d'origine germanique ou de Vénétie. Dans les archives de la ville un Ordelaffi est cité pour la première fois au milieu du XIIe siècle.

Les seigneurs de Forlì sont cités dans la Divine Comédie de Dante Alighieri (Enfer, Chant XXVII (it)) :

« La terre qui soutint jadis la longue épreuve
et de Français fit un monceau sanglant
se trouve encore sous les griffes vertes. »

— Traduction Jacqueline Risset[1]

Dans la citation les « griffes vertes » sont celles du lion rampant des armes familiales des Ordelaffi : « Fascé de six pièces de sinople et d'or, au chef du second chargé d'un lion issant du premier. »

Peu après l'expulsion des Guelfes blancs de Florence, les forces militaires des exilés furent confiées au seigneur de Forlì, Scarpetta Ordelaffi. Entre 1302 et 1303, Dante s'était probablement joint à lui pour l'aider à rédiger les documents transcrits et conservés par le chancelier Pellegrino Calvi[2]. Flavio Biondo a sans doute vu ces documents dans les archives de la famille Ordelaffi[3].

À la mort de Pino III en 1480, sa dernière épouse, Lucrezia Pico della Mirandola, sœur du philosophe humaniste, a quitté la ville emportant les précieuses archives contenant les documents dantesques de Forlì. Ces documents n'ont été retrouvés ni à Mirandola ni à Piombino. Elle a pu les vendre, lors de son départ pour Piombino en Toscane à l'occasion de son remariage avec Gherardo degli Appiani (it), aux émissaires du pape Sixte IV auquel ils pouvaient servir dans les différends sur les possessions de la Romagne. Il est possible que les archives des Ordelaffi aient été fusionnées dans les 85 kilomètres linéaires des Archives apostoliques du Vatican[3].

Liste des chefs de la famille et seigneurs de Forlì

[modifier | modifier le code]

Avec la mort d'Antonio Maria, la branche principale de la famille s'éteignit ainsi que la domination des Ordelaffi sur Forlì qui revint aux États pontificaux jusqu'en 1797.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Dante Alighieri (trad. Jacqueline Risset), Divine Comédie - Enfer, Chant XXVII (it), Paris, Flammarion, , 352 p. (ISBN 2-08-211525-9, BNF 34842014), p. 247.
  2. (it) « Vita di Dante/Libro II/Capitolo X », sur it.wikisource.org, p. 261.
  3. a et b (it) Alberto Casadei (it), « Dante, operazione «Autografo». Dove cercarlo (e perché adesso) », Corriere della Sera,‎ (lire en ligne).

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (it) Augusto Vasina, « Ordelaffi », dans Encyclopédie Treccani - Enciclopedia Dantesca, (lire en ligne)
  • (it) Giuseppe Pecci, Gli Ordelaffi, Fratelli Lega Editori, Faenza 1974.
  • (it) Sergio Spada, "Magnifico Signore - Pino III Ordelaffi, l'ultimo signore di Forlì", Ed.Balestra, Forlì, 1999