Matthew Rankin
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Matthew Rankin (né le [1] à Winnipeg) est un cinéaste canadien vivant à Montréal.
Biographie
[modifier | modifier le code]Durant son enfance, Matthew Rankin est marqué par le court métrage d'animation The Big Snit, de Richard Condie[2], qui travaille alors au studio de l'Office national du film du Canada à Winnipeg[3]. À l'adolescence, il tourne de courtes animations pour la série américaine pour enfants Sesame Street[4] tout en devenant membre du Winnipeg Film Group (en)[5].
Jeune adulte, il étudie l'histoire du Québec à l'Université McGill et à l'Université Laval[6], où il fait une maîtrise sous la direction de Jocelyn Létourneau[7]. En 2004, il est diplômé du programme cinéma de l'Institut national de l'image et du son[4].
Il fait partie des membres fondateurs du collectif d'artistes winnipegois L'Atelier national du Manitoba (en), mis sur pied en 2005 et disparu en 2008[8],[9].
Par la suite, il réalise notamment les courts métrages Negativipeg (2010[10]), Tabula rasa (2012), Mynarski chute mortelle (2014) et Tesla : Lumière mondiale (2017[11],[12],[13]). Son premier long métrage, Le Vingtième Siècle (2019), une évocation libre de la vie du premier ministre canadien William Lyon Mackenzie King[14], remporte le prix FIPRESCI à la Berlinale 2020.
Son long métrage Une langue universelle est sélectionné à la Quinzaine des cinéastes du Festival de Cannes en mai 2024[15] où il remporte le prix du public[16].
Œuvre
[modifier | modifier le code]Les deux premières réalisations auxquelles il participe, Kubasa in a Glass (2006) et Death by Popcorn (2006), sont des vidéo-collages humoristiques conçus à partir d'archives télévisuelles trouvées[17],[18],[19]. Il enchaîne ensuite avec I Dream of Driftwood (2006), documentaire expérimental ironique sur des immeubles résidentiels de Winnipeg[20]. Si le documentaire d'animation expérimentale Cattle Call (2008), sur les encans de bétail, est dans le prolongement de cette veine[21], il commence à aborder la fiction avec Où est Maurice ? (2006)[22].
Son œuvre entremêle des aspects du cinéma d'animation et du cinéma expérimental[23]. La ville de Winnipeg y tient souvent lieu de motif obsessionnel, au même titre que son compatriote, le cinéaste Guy Maddin[24].
L'intérêt que porte Matthew Rankin à l'histoire l'amène à plusieurs reprises à porter à l'écran des personnages historiques placés dans un contexte non réaliste. Il privilégie des techniques de travail et de tournage traditionnelles, s'abstenant de recourir au numérique. L'esthétique singulière de son œuvre le rapproche d'autres cinéastes winnipegois tels que Guy Maddin et Deco Dawson (en)[2].
Prix et hommages
[modifier | modifier le code]Ses films sont remarqués dans de nombreux festivals et remises de prix. Ainsi, Tabula Rasa et Mynarski chute mortelle sont nommés dans la catégorie du meilleur court ou moyen métrage de fiction au gala des prix Jutra[25],[26]. Mynarski chute mortelle[27] et Tesla : Lumière mondiale[28] sont nommés dans la catégorie du court métrage dramatique aux Prix Écrans canadiens. Le cinéaste remporte le Prix du meilleur film canadien au Festival international d'animation d'Ottawa[29] et le Prix Off-Limits du Festival international d'animation d'Annecy[30] pour Mynarski chute mortelle.
En 2015, le diffuseur Antitube lui consacre une rétrospective dans le cadre du Festival de cinéma de la ville de Québec[31].
En 2024, son film Une langue universelle remporte le Prix du public à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes[16].
Filmographie
[modifier | modifier le code]- 2006 : Kubasa in a Glass: The World of the Winnipeg TV Commercial (coréalisateur : Walter Forsberg)
- 2006 : Death by Popcorn: The Tragedy of the Winnipeg Jets (coréalisateurs : Mike Maryniuk, Walter Forsberg)
- 2006 : I Dream of Driftwood
- 2006 : Où est Maurice ? (coréalisateur : Alek Rzeszowski)
- 2007 : Charkhé-Halé Chakhsi: M. Rankin
- 2008 : Barber Gull Rub
- 2008 : Hydro-Lévesque
- 2008 : Cattle Call (coréalisateur : Mike Maryniuk)
- 2010 : Negativipeg
- 2011 : Tabula Rasa
- 2014 : Exodus of the Year
- 2014 : Mynarski chute mortelle
- 2015 : Les Exploits radicaux de Walter Boudreau
- 2015 : Ceci est un message officiel
- 2017 : Tesla : Lumière mondiale
- 2019 : Le Vingtième Siècle (The Twentieth Century)
- 2024 : Une langue universelle (Universal Language)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Matthew Rankin | Semaine de la Critique du Festival de Cannes », sur Semaine de la Critique du Festival de Cannes (consulté le )
- « Tesla : lumière mondiale | Entrevue avec Matthew Rankin, cinéaste d'avant-garde - ONF/blogue », ONF/blogue, (lire en ligne, consulté le )
- Wyndham Wise, « Richard Condie » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. Publié le 28 janvier 2014. (consulté le ).
- « Rankin, Matthew », sur L'inis (consulté le )
- (en) « 15,000 Sparklers Were Harmed in the Making of This Film », TIFF, (lire en ligne, consulté le )
- Zone Arts - ICI.Radio-Canada.ca, « Un court métrage de l'ONF sur Nikola Tesla à la Semaine de la critique à Cannes », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- (en) « Ariane 2.0 — Bibliothèque de l'Université Laval », sur ariane25.bibl.ulaval.ca (consulté le )
- « INCITE » Winnipeg Eats Itself: L'Atelier national du Manitoba's Scheme for Sovereignty, by Solomon Nagler », sur www.incite-online.net (consulté le )
- INCITE: Journal of Experimental Media, « STARVATION YEARS: Album de l'Atelier national du Manitoba, 2005-2008 », sur INCITE: Journal of Experimental Media (consulté le )
- « De nombreux courts métrages canadiens à Sundance », Le devoir, , B7 (lire en ligne)
- « Lumière éblouissante | Marc Cassivi | Festival de Cannes », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
- Helen Faradji - ICI.Radio-Canada.ca, « 3 Québécois à Cannes », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- François Lévesque, « «Tesla: lumière mondiale» concourra à la Semaine de la critique de Cannes », Le Devoir, (ISSN 0319-0722, lire en ligne, consulté le )
- André Duchesne, « Le premier long métrage de Matthew Rankin au FNC », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
- « Matthew Rankin, diplômé de L’inis, sélectionné au festival de Cannes | L'inis » (consulté le )
- « Une langue universelle et Septembre sans attendre, primés à la Quinzaine des Cinéastes », sur Cineuropa - le meilleur du cinéma européen, (consulté le )
- (en) « Do Winnipeggers like their Kubasa in a Glass? - CBC Manitoba », sur www.cbc.ca (consulté le )
- (en-US) « CTV vs L’Atelier national du Manitoba », Cineflyer Winnipeg, (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) « Winnipeg Eats Its Young: Matthew Rankin », Cineflyer Winnipeg, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « I Dream of Driftwood », sur www.winnipegfilmgroup.com (consulté le )
- (en-US) « "Cattle Call" by Matt Rankin and Mike Maryniuk », Cartoon Brew, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Oú est Maurice? », sur www.winnipegfilmgroup.com (consulté le )
- Hortense Chauvin, « Lumière sur Matthew Rankin », Le délit, (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) « Cinema Scope | Electroshock Therapy: Matthew Rankin on The Tesla World Light », sur cinema-scope.com (consulté le )
- « Tabula Rasa », sur gala.quebeccinema.ca (consulté le )
- « Mynarski chute mortelle », sur gala.quebeccinema.ca (consulté le )
- Brent Furdyk, « 2016 Canadian Screen Awards Nominees Announced », ET Canada, (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) « 2018 Film Nominees - Academy.ca », sur Academy.ca (consulté le )
- (en) « Ottawa International Animation Festival », sur Ottawa International Animation Festival (consulté le )
- © CITIA, « Accueil > Festival > Palmarès > Fiche film palmarès », sur www.annecy.org (consulté le )
- « Le FCVQ dévoile la programmation de sa 5e édition - CTVM.info », CTVM.info, (lire en ligne, consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Films de Matthew Rankin en ligne à ONF.ca