Matthew Flinders
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 40 ans) Londres |
Sépulture | |
Nationalité | |
Formation |
The Thomas Cowley High School (en) |
Activités | |
Famille |
grand-père de l'égyptologue William Matthew Flinders Petrie |
Père |
Matthew Flinders (d) |
Mère |
Susannah Ward (d) |
Conjoint |
Ann Chappelle (d) |
Enfant |
Anne Flinders (d) |
Propriétaire de | |
---|---|
Arme | |
Grade militaire | |
Abréviation en botanique |
Flinders |
A Voyage to Terra Australis (d) |
Matthew Flinders ( à Donington – à Londres) était un navigateur et explorateur britannique. Il était l'un des plus remarquables navigateurs et cartographes de son époque.
Dans une carrière qui dura guère plus de vingt ans, il voyagea avec le capitaine William Bligh, fit le tour de l'Australie, encourageant le choix de ce nom pour désigner ce nouveau continent, survécut à un naufrage et fut fait prisonnier comme espion, découvrit et corrigea les effets des métaux ferreux sur les compas de navigation, écrivit un livre majeur sur la découverte de l'Australie : A Voyage To Terra Australis.
L'égyptologue William Matthew Flinders Petrie est son petit-fils.
Biographie
[modifier | modifier le code]Il naît à Donington, dans le Lincolnshire. Très jeune il se passionne pour les grandes découvertes à la lecture de Robinson Crusoé et, à l'âge de 15 ans, il s'engage dans la Royal Navy, servant comme matelot sur le Bellerophon sous les ordres du capitaine Pasley qui le recommande au capitaine Bligh avec lequel il navigue sur le Providence, transportant des fruits à pain entre Tahiti et la Jamaïque.
Plus tard, Flinders va jusqu'en Australie sur le Reliance, se montrant fin navigateur et cartographe et, en 1795, il explore la côte autour de Sydney dans un petit bateau appelé Tom Thumb (Tom Pouce). En 1798, avec George Bass, il fait le tour de la Tasmanie prouvant ainsi qu'il s'agissait bien d'une île[1]. Le passage entre le continent et la Tasmanie est appelé détroit de Bass alors que la plus grande des îles de l'archipel Furneaux est appelée Flinders Island.
Le , il accoste dans la baie Moreton entre Redcliffe et Brighton. Il pose pied à Pumicestone Passage, Redcliffe et Coochiemudlo Island et remonte jusqu'à Clontarf. C'est lui qui pendant ce voyage donne son nom à Redcliffe (Red Cliffs signifie « falaises rouges »).
Flinders épouse Ann Chappell, le , mais il est contraint de quitter rapidement sa jeune épouse car le gouvernement britannique le renvoie en Australie. Il part en juillet aux commandes de l'Investigator pour faire une carte détaillée des contours de l'Australie, la côte sud étant inconnue à l'époque. Entre et , Flinders fait le tour de l'Australie, traçant la plupart des cartes côtières demandées, y compris la grande baie australienne et le golfe de Carpentarie.
Parti d'Angleterre en juillet, il atteint Cap Leeuwin le et commence son relevé en allant vers l'est, atteignant Fowlers Bay le .
Le , Flinders, naviguant vers l'est, rencontre l'explorateur français Nicolas Baudin qui navigue lui vers l'ouest à bord du Géographe. Les deux hommes avaient été envoyés par leurs gouvernements respectifs de façon indépendante pour faire le relevé des côtes sud de l'Australie, appelée à l'époque Nouvelle-Hollande. Ils échangent les détails de leurs découvertes et font voile ensemble vers Port Jackson pour se réapprovisionner. Par la suite, Flinders appelle leur lieu de rencontre, près de Kangaroo Island, Encounter Bay.
En , la coque de l’Investigator est tellement abîmée que Flinders est obligé d'arrêter ses relevés de la côte nord pour rentrer à Port Jackson par la côte ouest et sud, fermant ainsi son tour complet de l'Australie.
Flinders embarque pour l'Angleterre à bord du Porpoise, afin de ramener un nouveau vaisseau et finir ses relevés, mais son navire heurte un récif dans la grande barrière de corail. Flinders réussit à ramener le navire accidenté à Port Jackson, à 700 miles de là, et organise le sauvetage de l'équipage qu'il avait laissé sur Wreck Reef.
Flinders essaie à nouveau de rentrer en Angleterre à bord d'un autre bateau, le Cumberland, mais le bateau est en si mauvais état que Flinders est obligé de faire escale le à l'île de France (aujourd'hui île Maurice) pour le faire réparer. Or, Flinders ignore que l'Angleterre est de nouveau en guerre contre la France, et le gouverneur français de l'île, le général Decaen, retient Flinders comme prisonnier de guerre. Flinders écrit à son gouvernement qui contacte le gouvernement français pour faire valoir les droits de Flinders, et le gouvernement français demande la libération du Britannique. Malgré cela, Decaen refuse de relâcher Flinders qui doit rester prisonnier. Cette situation est due à l'incompréhension et à l'antipathie réciproque entre les deux hommes, de sorte que Flinders reste consigné sur l'île pendant près de sept ans. D'abord incarcéré dans la maison Despeaux, à Port-Louis, avec d'autres prisonniers, il est transféré, le , dans le domaine de Madame d'Arifat à Plaines Williams, Disposant de plus de liberté, il est reçu dans les meilleures familles : Edward Pitot, Barbé-Marbois (le frère de François, le ministre) et Augustin Baudin (le frère de Nicolas). Il reçoit chez lui L'Haridon lorsqu'il quitte l'expédition Baudin.
Le , Decaen consent enfin à le libérer, à condition qu'il ne serve pas contre la France. L'île est prise par les Anglais en . Il rentre en mauvaise santé par suite de son séjour. Il désire rencontrer le journaliste français, qui réside à Londres, Jean-Gabriel Peltier et pour cela dépose une carte de visite le . Il se met aussitôt à écrire son livre A Voyage to Terra Australis. Le , le livre est publié. Le lendemain, Matthew Flinders meurt, il a 40 ans.
L'Ambigu ou Variétés littéraires et politiques annonce la parution du livre dans le volume 46, n° 408, année 1814, p. 253. Ce journal appartient à Jean-Gabriel Peltier, cousin de Nicolas Baudin. La captivité de Flinders est évoqué dans ce journal volume 20, n° 178, où le gouverneur Decaen est qualifié de "sauvage".
Hommage
[modifier | modifier le code]Flinders est considéré comme le principal explorateur de l'Australie, et de nombreux sites, établissements et monuments australiens portent son nom.
Il fut le premier explorateur européen à visiter la chaîne des You Yangs près de Geelong. Le , accompagné de trois de ses hommes, il grimpe sur le point culminant de la chaîne qu'il appela « Station Peak ». Ce nom est ensuite changé en Flinders Peak en son honneur.
L'Australie a émis, dans les années 1960, un billet de 10 shillings à son effigie.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Pierre-Jacques Charliat, Le temps des grands voiliers, tome III de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 290
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) K. A. Austin, The Voyage of the Investigator, 1801-1803, Commander Matthew Flinders, R.N., Adélaïde, Rigby Limited, 1964 ;
- (en) Sidney J. Baker, My Own Destroyer : a biography of Matthew Flinders, explorer and navigator, Sydney, Currawong Publishing Company, 1962
- (en) Miriam Estensen, Matthew Flinders : The Life of Matthew Flinders, Crows Nest, NSW, Allen & Unwin, 2002, (ISBN 1-86508-515-4)
- (en) Tim Flannery, Matthew Flinders' Great Adventures in the Circumnavigation of Australia Terra Australis, Melbourne, Text Publishing Company, 2001, (ISBN 1-876485-92-2)
- (en) Jean Fornasiero, Peter Monteath, John West-Sooby, Encountering Terra Australis: the Australian voyages of Nicholas Baudin and Matthew Flinders, Kent Town, South Australia, Wakefield Press, 2004, (ISBN 1-86254-625-8)
- (en) Geoffrey C. Ingleton: Matthew Flinders : navigator and chartmaker, Guilford (Surrey), Genesis Publications in association with Hedley Australia, 1986
- (en) James D. Mack, Matthew Flinders 1774–1814, Melbourne, Nelson, 1966
- (en) Geoffrey Rawson, Matthew Flinders' Narrative of his Voyage in the Schooner Francis 1798, preceded and followed by notes on Flinders, Bass, the wreck of the Sidney Cove, &c., Londres, Golden Cockerel Press, 1946
- (en) Ernest Scott, The Life of Captain Matthew Flinders, RN, Sydney, Angus & Robertson, 1914
- Tugdual de Langlais, Marie-Etienne Peltier, Capitaine corsaire de la République, Éd. Coiffard, 2017, 240 p. (ISBN 9782919339471).
- (en) Dictionary of Mauritian Biography, Vol I, 1941, p. 19-20.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- The Flinders Papers at the UK National Maritime Museum
- H. M. Cooper, 'Flinders, Matthew (1774 - 1814)', Australian Dictionary of Biography, Volume 1, Melbourne University Press, 1966, p. 389–391.
- Biography at BBC Radio Lincolnshire
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :