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Majdal Shams

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Majdal Shams
Majdal Shams en 2009
Noms officiels
(ar) مجدل شمس
(he) מג'דל שמסVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom local
(ar) مجدل شمسVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
État souverain
Conseil régional
District
Territoire disputé
Sous-district
sous-district du Golan (en)
Superficie
15,36 km2Voir et modifier les données sur Wikidata
Altitude
1 200 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
11 405 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Densité
742,5 hab./km2 ()
Fonctionnement
Statut
Histoire
Fondation
Identifiants
Site web
Géolocalisation sur la carte : plateau du Golan
(Voir situation sur carte : plateau du Golan)
Géolocalisation sur la carte : Syrie
(Voir situation sur carte : Syrie)

Majdal Shams (en arabe : مجدل شمس ; en hébreu : מג'דל שמס) est une ville du plateau du Golan, au sud du mont Hermon. Avec ses 11 000 habitants, en majorité des Druzes (courant inspiré de l'islam). Elle est la ville la plus peuplée du plateau devant la ville majoritairement juive de Katzrin, capitale du sous-district.

La région, à majorité druze, est intégrée à la Syrie durant le mandat accordé à la France par la Société des nations à la fin de la Première guerre mondiale[1]. Désignée de manière informelle comme la capitale du Golan, la ville est connue pour avoir résisté aux appels du pied d’Israël pour naturaliser ses habitants après l'invasion israélienne du territoire à la fin de la Guerre des Six Jours, avant d’en déclarer l’annexion en 1981[1]. Israël a très tôt offert la nationalité aux habitants du Golan occupé dans le but de légitimer son annexion du territoire, illégale au regard du droit international[1]. Emportés dans une guerre dont ils ne veulent pas, les Druzes du Golan se divisent entre une minorité[2] qui accepte la nationalité israélienne, et ceux qui la refusent[1],[3]. Au compte-goutte (environ 200 par an depuis les années 2020[4]), certains acceptent la situation de fait en demandant la nationalité israélienne[1], notamment pour pouvoir étudier[5] et pour voyager plus facilement[5] (avant la guerre civile syrienne, les jeunes pouvaient aller étudier à Damas, ou aller s'y marier[6], sans possibilité de retour, désormais il n'y a plus aucun à la Syrie depuis le Golan annexé)[3]. Parallèlement, après la guerre du Kippour de 1973, un nombre croissant de colons israéliens s'y installent, allant jusqu'à dépasser cinquante ans plus tard (juin 2023) la population druze[1].

Le 27 juillet 2024, une roquette a été tirée par le Hezbollah sur Majdal Shams provoquant la mort de douze enfants druzes[1]. Une enquête de Tsahal est aussi en cours pour en détailler les aspects. La roquette, de fabrication iranienne, contenait 50 kg d'explosifs[7].

Le nom Majdal Shams est d'origine araméenne, signifiant « tour du soleil », peut-être en référence à l'altitude de la ville. Une autre hypothèse suggère que la ville s'appelait à l'origine Majdal al-Sham (Majdal de Damas) pour la distinguer des villes d'Al-Majdal sur la côte méditerranéenne et d'Al-Majdal sur la mer de Galilée.

Le village est le cadre du film La Fiancée syrienne, d'Eran Riklis, sorti en 2004.

Statut politique

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La ville de Majdal Shams appartient à la région du Golan, territoire syrien occupé par Israël durant la guerre des Six jours puis annexée[8] via la « loi du plateau du Golan » adoptée par la Knesset en 1981, non reconnue par la communauté internationale.

Les habitants conservant la nationalité syrienne après l'occupation du plateau du Golan conquis par Israël lors de 1967 ont des cartes de résident permanent[8], ils ne servent pas dans l'armée israélienne et ne peuvent pas voyager vers la Syrie, ce qui les met de facto dans une situation proche de l'apatridie[3].

Notes et références

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  1. a b c d e f et g Laure-Maïssa Farjallah, « Majdel Shams, un bout de Golan annexé entre Israël et la Syrie », L'Orient le Jour,‎ (lire en ligne)
  2. (en) Nadeen Ebrahim, « What is the Golan Heights and who are the Druze? », sur CNN, (consulté le )
  3. a b et c (en) « Syrians in Golan 'paradise' caught between occupation and war », sur Middle East Eye (consulté le )
  4. « As ties to Syria fade, Golan Druze increasingly turning to Israel for citizenship », The Times of Israel,‎ (lire en ligne)
  5. a et b (en) « Passport woes: Arab residents of Golan Heights reject Israeli citizenship », sur Arab News, (consulté le )
  6. « Les noces tristes de la fiancée syrienne - Le Temps », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  7. Olivier Mongin, « Décaporaliser le PS ou de qui Hamon est-il le porte-parole ? », Esprit, vol. Février, no 2,‎ , p. 198–199 (ISSN 0014-0759, DOI 10.3917/espri.0902.0198, lire en ligne, consulté le )
  8. a et b « Israël : 11 morts après un tir de roquette du Liban sur le Golan », sur France 24, (consulté le )