Aller au contenu

Jacques Dewatre

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jacques Dewatre
Préfet Jacques Dewatre
Fonctions
Ambassadeur de France en Éthiopie
-
Directeur général de la Sécurité extérieure
-
Préfet des Yvelines
-
Préfet de La Réunion
-
Hubert Fournier (d)
Préfet de Saône-et-Loire
-
Yves Mourès (d)
Jean-Claude Roure (d)
Préfet de la Guyane
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 85 ans)
ClamartVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jacques Marie Jean René DewatreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Membre de
Distinctions

Jacques Dewatre, né le à Limoges et mort le à Clamart[1], est un ancien officier, haut fonctionnaire et diplomate français.

Jacques Dewatre a été directeur général de la Sécurité extérieure du au .

Enfance et études

[modifier | modifier le code]

Jacques Dewatre est le fils de Charles Dewatre, colonel commandant le 5e régiment de tirailleurs marocains blessé mortellement à Blodelsheim (Haut-Rhin) le 8 février 1945, et d’Hélène Francez (1905-1981), femme au foyer [2]. La famille Dewatre est d’origine calaisienne depuis le début du XVIIIe siècle[3].

Jacques Dewatre naît à Limoges et, au gré des affectations de son père, officier de l’Armée d’Afrique, il passe sa jeunesse à Angers, à Paris et surtout à Rabat (1940-1945)[2]. Après le décès de ce dernier, la famille est rapatriée à Limoges, où Jacques Dewatre poursuit sa scolarité au collège Ozanam (1945-1950).

Envoyé comme pensionnaire au collège des Jésuite de collège Saint-Joseph de Poitiers (1950-1956), il y passe ses deux baccalauréats[4]. Ensuite, il présente le concours de l'École spéciale militaire comme élève à la corniche du lycée privé Sainte-Geneviève[4]. Là il se lie d’amitié avec son camarade Philippe Rondot.

Jacques Dewatre est admis à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr au sein de la promotion Maréchal Bugeaud (1958-1960). En janvier 1968, il est diplômé de la 32e promotion de l’École d’état-major (Paris)[5].

En parallèle de ses fonctions militaires, il prépare une licence de droit à la Faculté de Droit et sort diplômé en 1967[6]. Pendant l’année 1982-1983, il est auditeur de la 35e session nationale de l’Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN)[4].

Carrière militaire

[modifier | modifier le code]

A partir de l'été 1958, il effectue pendant ses études deux voyages d’information en Algérie : au sein de la Compagnie méhariste de l’Erg Oriental (El Oued) en 1958, puis puis comme chef de peloton méhariste à la Compagnie méhariste du Tinrhert (In Salah) et à celle du Tidikelt Hoggar (Tamanrasset) en 1959[7]. A l’issue de son temps à Coëtquidan, il sert comme chef de section au 7e régiment de tirailleurs algériens puis comme adjoint du Commando de chasse V36, dans les Aurès (1961-1962). De retour en métropole, il termine sa formation d’officier d’infanterie puis rejoint le 11e bataillon parachutiste de choc à Perpignan comme chef de section commando (1962-1963). Bientôt, il est envoyé effectuer le Special Forces Qualification Course au 10th Special Forces Group (USA) à Bad Tölz et à Fort Bragg[8].

A la dissolution de la 11e demi-brigade parachutiste de choc, il est nommé chef de stage puis adjoint de l’annexe du Centre national d'entraînement commando à Collioure. Après un temps de chef de section EOR à l’École d’application de l’infanterie à Montpellier (1965-1967), il est envoyé en 1968 commander une compagnie mécanisée au 24e Groupe de Chasseurs mécanisés basé à Tübingen (Allemagne).

Muté à l’ETAP en qualité d’instructeur puis adjoint de l’Instruction combat aéroporté, puis comme aide-de-camp du délégué ministériel pour l’armement (1973-1974), il quitte l'armée avec le grade de commandant pour intégrer le corps préfectoral en août 1974[9].

Carrière préfectorale

[modifier | modifier le code]

Sous-préfet dans l'Aude (1974-1976), en Savoie (1976-1978), puis en Polynésie française (1978-1981), il est chef de cabinet du ministre de la Coopération et du Développement (1981-1984). Secrétaire général des Yvelines (1984-1985), il est nommé ensuite préfet, directeur des C.R.S. (Compagnies Républicaines de Sécurité) en 1985, directeur de la Défense et de la Sécurité civile, puis préfet de Guyane (1986-1988), de Saône-et-Loire (1988-1991), de La Réunion (1991-1992), et des Yvelines (1992-1993)[6].

Il est directeur général de la Sécurité extérieure du au , ce qui en fait le responsable resté le plus longtemps à ce poste. Il y sert deux présidents de la République et trois Premiers ministres, en traversant deux périodes de cohabitation.

Outre son temps au 11éme Choc, au retour de la guerre d’Algérie, Jacques Dewatre avait appartenu aux réserves du 89e Bataillon des Services (SDECE puis DGSE) à partir de juin 1981. Il avait ainsi été promu lieutenant-colonel de réserve la même année et colonel en 1984[10].

Son oncle et parrain, le général René Dewatre, avait également un passé dans les services secrets[11].

Ambassadeur

[modifier | modifier le code]

En sortant de la DGSE, il est nommé ambassadeur de France en Éthiopie le . Poste qu'il quitte le , ayant atteint la limite d'âge.

Jacques Dewatre est mort en décembre 2021 à l'hôpital d'instruction des armées Percy des suites d'une longue maladie[12].

Informations complémentaires

[modifier | modifier le code]

Il est l’époux de Chantal Rostan d’Ancezune, dont il a eu 6 enfants[13].

Il est le beau-frère de l'amiral Jacques Lanxade, chef d'état-major particulier du président de la République (1989-1991), puis chef d'état-major des armées (1991-1995).

Récompenses et distinctions

[modifier | modifier le code]

Décorations

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Académiciens », sur Académie des sciences dʼoutre-mer (consulté le )
  2. a et b État des services de Marie Philippe Antoine Léon Pierre Charles Dewatre.
  3. Ramuntcho Dewatre, Embarquer pour les sept mers, Chroniques des Dewatre de Calais aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, 2017.
  4. a b et c Discours de réception de Jacques Dewatre, membre libre, le 9 décembre 2016, par Philippe Bonnichon.
  5. « Académiciens », sur Académie des sciences dʼoutre-mer (consulté le )
  6. a et b Notice biographique sur le blog de la Société française d’histoire de la Police : http://www.sfhp.fr/index.php?post/2009/04/17/Notice-biographique-Jacques-Dewatre (consulté le 20 juillet 2023).
  7. Lettre du général Ducournau, directeur du cabinet militaire du ministre résidant en Algérie, 30 janvier 1958. Lettre du général Quénard, Commandant les Territoires du Sud, 12 mars 1958.
  8. Feuillet de campagne officier de Jacques Dewatre, 1963.
  9. Feuillet de campagne officier de Jacques Dewatre, 1961-1976.
  10. Mémoire de proposition pour le grade de commandeur de légion d’honneur concernant le préfet Jacques Dewatre, ministère de la Défense, 1995.
  11. Olivier Forcade, Louis Rivet (1883-1958) une carrière d'officier dans le demi-siècle », Carnets du chef des services secrets, 1936-1944, Nouveau Monde éditions, , p. 814-815.
  12. « Ancien directeur de la DGSE, Jacques Dewatre est décédé », sur LEFIGARO, (consulté le )
  13. Annonce de décès parue dans le carnet du jour du Figaro du 18 décembre 2021.
  14. Décret du 19 avril 2000.
  15. Décret du 14 mai 2010.
  16. Cité à l’ordre de la Brigade OG n°143 du 07.04.1961. Cité à l’ordre du Corps d’Armée OG n°326 du 23.04.1962.
  17. Décision du 1er juillet 1961. Blessé lors d’une embuscade avec sa section.
  18. Arrêté du 10 février 1987.
  19. Arrêté du 18 septembre 1989.
  20. Arrêté du 21 juillet 1987.
  21. Arrêté du 14 novembre 1995.
  22. 1962.
  23. Décret du 9 septembre 1986.
  24. Décision 1er août 1998.
  25. Décret du 11 janvier 1993.
  26. Arrêté du 1er janvier 1992.
  27. Jacques Dewatre, Cap sur d’autres mondes, 2020, pp. 54-55.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]