Gouvernement de Mars
Le terme gouvernement de mars (Märzregierung ou Märzkabinette en allemand) désigne les gouvernements libéraux mis en place dans la plupart des États allemands en par les souverains contraints par la révolution de mars de faire des concessions pour contenter le peuple.
Les souverains des États membres de la Confédération germanique remplace donc leurs gouvernements conservateurs, ou des membres de celui-ci, par des cabinets constitués de membres de l'opposition libérale, dont les membres font partie de la bourgeoisie, qui était jusque-là réprimé par les décrets de Karlsbad. Ces libéraux modérés ne soutiennent pas les méthodes révolutionnaire et veulent un retour à l'ordre au plus vite. Un de leurs principaux objectifs est de donner à leurs États respectifs une constitution[1].
Les parlements qui ont été mis en place dans cette période légifèrent, la tâche des gouvernements est de mettre en vigueur ces décisions. Comme le souligne Wolfram Siemann, cela a pour conséquence les gouvernements de mars se trouvent en fait pris en sandwich, quand ils doivent mâter les révolutions ou à interdire les associations politique pour maintenir l'ordre. Or les princes ne soutiennent pas avec honnêteté ces nouveaux gouvernements, comme l'écrit le roi de royaume de Wurtemberg Guillaume à son ambassadeur russe Gorcakov : « En changeant le gouvernement, je gagne du temps et évite des bains de sang[2] »[1]. Ils n'ont donc ni réellement l'appui des souverains et perdent celui du peuple.
Ces gouvernements sont retirés à la fin de l'année 1848 ou au milieu de l'année 1849 à mesure que la contre-révolution avançait et que les princes se sentaient suffisamment fort sur le plan intérieur pour imposer de nouveau leurs vues au travers de gouvernements conservateurs. Le dernier en place est le gouvernement de Stüve à Hanovre qui quitte le pouvoir le [1].
Ci-dessous une liste non exhaustive des États ayant mis en place un gouvernement de mars avec les hommes politiques libéraux les plus connus entrés dans ces cabinets:
- Le royaume de Prusse avec Ludolf Camphausen en ministre-président et David Hansemann aux finances. Convoqué le [3].
- Le royaume de Hanovre avec Johann Carl Bertram Stüve (de) au poste de ministre de l'Intérieur.
- Le royaume de Saxe avec Karl Braun au poste de ministre-président.
- Le royaume de Wurtemberg avec Friedrich Römer en ministre de la justice et numéro 1 du gouvernement de facto, Adolf von Goppelt (de) aux finances, Paul Pfizer (de) au ministère de l'éducation et des cultes. Convoqué le [3],[4].
- Le Grand-duché de Bade avec notamment Karl Georg Hoffmann (de) en ministre des finances. Convoqué le [3].
- Le Landgraviat de Hesse-Darmstadt avec Heinrich von Gagern au poste de ministre-président, puis Heinrich Karl Jaup (de) au même poste en plus de celui de ministre de l'Intérieur.
- Le Duché de Nassau avec August Hergenhahn en ministre-président.
- La Principauté de Schwarzbourg-Sondershausen avec Friedrich Chop (de) en chef du conseil du roi.
- Le Grand-duché d'Oldenbourg avec Johann Heinrich Jakob Schloifer (de)
Références
[modifier | modifier le code]- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Märzregierung » (voir la liste des auteurs).
- Siemann 1985, p. 76
- « Durch die Ernennung des neuen Ministeriums gewinne ich Zeit und vermeide blutige Szenen »
- Mommsen 2000, p. 127
- Seul Römer est sourcé dans Mommsen
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (de) Wolfgang J. Mommsen, 1848 - Die ungewollte Revolution, Francfort-sur-le-main, Fischer Taschenbuch, , 333 p. (ISBN 3-596-13899-X)
- (de) Eva Maria Werner, Die Märzministerien. Regierungen der Revolution von 1848/49 in den Staaten des Deutschen Bundes, Gœttingue,
- (de) Wolfram Siemann, Die deutsche Revolution von 1848/49, Francfort-sur-le-main, Suhrkamp, , 255 p. (ISBN 3-518-11266-X), p. 76