Dense Inert Metal Explosive
La Dense Inert Metal Explosive (DIME) est, en 2009, une munition expérimentale à base d'une enveloppe en fibres de carbone contenant un explosif mélangé à un alliage de poudre de tungstène avec également du cobalt, du nickel ou du fer[1]. Sa production à usage militaire a débuté au début des années 2000.
Il est emporté par la bombe GBU-39 d'une masse totale de 113 kg contenant 17 kg d'explosif. Il possède un grand pouvoir létal mais son effet se dissipe au-delà de 10 mètres grâce à l'inertie du tungstène dont le rôle est de remplacer les éclats habituellement générés par l'enveloppe qui, dans le cas des DIME en fibre de carbone, se pulvérise à l'explosion. Le souffle de l'explosion a un rayon d'action limité afin d'éviter les dommages collatéraux[1],[2].
Composition
[modifier | modifier le code]Ce type d'armes se compose de deux éléments principaux, le vecteur et l’explosif :
- Le vecteur doit être aussi précis que possible : la solution trouvée est la roquette ou le missile à guidage GPS de très haute précision (un écart circulaire probable quelques mètres) ou le guidage laser (quelques décimètres).
- L'explosif est très puissant. Y est incorporé une poudre très dense d'un alliage de métaux lourds et de tungstène (HMTA pour heavy metal - tungsten alloy) et d'autres métaux, tels que cobalt, nickel ou fer à haute densité)[3].
Deux types d'alliage HMTA existent[3] :
- rWNiCo : tungstène (91-93 %), nickel (3-5 %) et cobalt (2-4 %) ;
- rWNiFe : tungstène (91-93 %), nickel (3-5 %) et fer (2-4 %).
Effet sur la santé
[modifier | modifier le code]Les bombes de ce type créent des dommages très importants sur la matière vivante et les tissus mous (derme, muscles et os, constitués essentiellement d’eau) dans un rayon inférieur à 10 mètres, et peu ou pas au-delà. Les blessures provoquées sont quasiment incurables et conduisent généralement à l'amputation. Effet connexe, la contamination de l’organisme par ces métaux lourds favorise l’apparition de cancer chez les survivants. Les particules induisent à court terme des transformations néoplasiques des ostéoblastes chez l'homme[3]. Une étude du Département américain de la santé sur les rats a indiqué en 2005 que l'HMTA induisait à court terme des rhabdomyosarcomes[4].
Utilisation
[modifier | modifier le code]Les armes DIME sont particulièrement utiles dans le cadre d'une guerre asymétrique, puisqu'elles permettent à une armée de frapper des cibles limitées, y compris dans des zones de forte densité.
Ce nouvel armement aurait été expérimenté par Israël au Sud-Liban et à Gaza durant l'été 2006 pendant l'opération Pluie d'été[5], ainsi qu'en 2009 durant l'opération Plomb durci[1]. Selon plusieurs médecins[6] en activité à Gaza, qui ont observé sur les victimes des lésions identiques à celles constatées lors des opérations précitées, ces armes seraient également utilisées dans le cadre de l'Opération Bordure protectrice qui est menée en 2014.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Sophie Shihab, « Des médecins évoquent l'usage "d'un nouveau type d'arme" à Gaza », Le Monde, .
- Jean-Dominique Merchet, « DIME : de quoi s'agit-il ? »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Libération, (consulté le ).
- Neoplastic transformation of human osteoblast cells to the tumorigenic phenotype by heavy metal–tungsten alloy particles: induction of genotoxic effects in Carcinogenesis, Vol. 22, No. 1, 115-125, January 2001
- « Embedded Weapons-Grade Tungsten Alloy Shrapnel Rapidly Induces Metastatic High Grade Rhabdomyosarcomas in F344 Rats », National Institute of Environmental Health Sciences,
- Michel Bôle-Richard, « Tsahal utiliserait à Gaza un nouveau type d'armes, le DIME américain », Le Monde, .
- « Israël utiliserait le DIME, une arme particulièrement effroyable »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), L'Humanité, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) « Dense Inert Metal Explosive (DIME) », sur « globalsecurity.org »