Dance-rock
Origines stylistiques | Disco[1], punk rock[2], post-punk[3],[4], post-disco[3],[4] |
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Origines culturelles | Milieu des années 1970[5] |
Instruments typiques | Synthétiseur, boîtes à rythmes, guitare, basse, batterie |
Popularité | Années 1980 et 1990 |
Genres associés
Le dance-rock (ou dance-oriented rock)[6] est un genre musical qui incorpore des éléments de rock et de dance[5].
Définition et caractéristiques
[modifier | modifier le code]Dans son livre Christgau's Record Guide: The '80s (1990), le critique musical américain Robert Christgau décrit une « fusion post-punk/post-disco » comme l'un des genres musicaux clés des années 1980[3],[4]. Il appelle cette fusion « dance-oriented rock » (ou DOR)[3],[4], un terme employé par les disc jockeys des années 1980[4].
Le site musical AllMusic décrit quant à lui le dance-rock comme un genre des années 1980 et 1990 influencé plus ou moins directement par le funk, le disco et la Philly soul[5]. Il regroupe des artistes tels que Gang of Four et A Certain Ratio, plutôt orientés funk, mais aussi Robert Palmer ou Hall and Oates, qui sont quant à eux plus orientés pop[5]. Les artistes de dance-rock utilisent des synthétiseurs et des boîtes à rythmes ou la formule guitare-basse-batterie, comme la plupart des autres groupes de rock des années 1980[5]. Les chansons de ces groupes sont cependant interprétées de façon à pouvoir être danser dessus, notamment à travers des refrains ou des accroches simples et répétitifs, mais aussi via la publication de maxi 45 tours distribués en marque blanche avec des remixes dance en face B[5].
Histoire
[modifier | modifier le code]Au milieu des années 1970, des artistes tels que les Rolling Stones, David Bowie, Rod Stewart et Queen incorporent des sonorités et rythmes funk ou disco au niveau de leur musique[5]. À mesure que la décennie progresse, le disco perd en popularité[7] ; le rock reprend le dessus en 1979 tandis que la new wave se popularise[8].
Au début des années 1980, les magazines spécialisés dans l'industrie musicale commencent à évoquer le terme de « dance-oriented rock », du fait que des groupes comme Blondie ou Talking Heads voient certaines de leur chansons apparaître sur les playlists de discothèques[2]. Rock Lobster et Planet Claire des B-52's rencontrent d'ailleurs un franc succès dans les boîtes de nuits américaines[6]. Duran Duran, INXS, Pet Shop Boys, ABC, Eurythmics, The B-52's, Depeche Mode et New Order, qui associent tous rock et musique dance au niveau de leur musique, figurent alors parmi les artistes alternatifs les plus populaires des années 1980[5].
À la fin de la décennie, le groupe indépendant Primal Scream décide d'opter pour un son dance-rock influencé par l'acid house[9]. Le changement de genre musical profite au groupe, puisque le single Loaded (1990) atteint la 16e place des classements singles britanniques[10], tandis que l'album sur lequel il figure, Screamadelica (1991), est un succès commercial très bien accueilli par la presse musicale[9]. Come Together, Higher Than the Sun et Don't Fight It, Feel It, d'autres singles également orientés dance-rock, sont publiés dans les 18 mois qui suivent la parution de Loaded[11].
En 1991, les singles des groupes EMF et Jesus Jones rencontrent le succès aux États-Unis[12]. Unbelievable d'EMF connaît d'abord le succès au Royaume-Uni à la fin de l'année 1990[13]. Le de l'année suivante, le single atteint la 1re place du Billboard Hot 100[14]. L'album Schubert Dip, également un succès commercial, atteint quant à lui la 12e place du Billboard 200[13],[15]. Un autre single issu de l'album, Lies, se classe à la 18e place du Billboard Hot 100 le 23 novembre[13],[14]. Le groupe Jesus Jones rencontre le succès avec les singles Right Here, Right Now et Real Real Real, classés respectivement 2e et 4e dans le Billboard Hot 100[16]. L'album Doubt atteint la première place des classements albums alternatifs et y reste six semaines consécutives, tandis qu'il se classe 1er au Royaume-Uni[17]. Il atteint également la 25e place du Billboard 200[15]. Toujours en 1991, U2 publie Achtung Baby, un album clé dans l'histoire du dance-rock selon AllMusic, qui reflète alors l'intérêt du groupe pour la musique dance[5].
En 2004, plusieurs groupes mêlant dance et rock comme Scissor Sisters, Franz Ferdinand, Interpol et The Killers rencontrent le succès au niveau international[18]. Leurs chansons passent régulièrement dans les boîtes de nuit, à la télévision et à la radio[18]. Plusieurs artistes de dance-rock sont nommés pour la 47e cérémonie des Grammy Awards en décembre de cette année[18].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Hoffmann 2006.
- Frith, Straw et Street 2001.
- Christgau 1990.
- Campbell 2013.
- (en) N/A, « Pop/Rock » Dance » Dance-Rock » (fiche genre/style de musique), sur AllMusic (consulté le )
- (en) « Fusion Music Creating New Club Excitement », Billboard, , p. 57 (ISSN 0006-2510, lire en ligne).
- (en) Brian Chin, « Disco Partisans Vow They'll Survive », Record World, , p. 1, 49 (ISSN 0034-1622, lire en ligne).
- (en) Roman Kozak, « Quarter Century of Domination Unabated », Billboard, , p. 5 (ISSN 0006-2510, lire en ligne).
- Henderson et Stacey 2013.
- Rees et Crampton 1999, p. 794.
- Buckley 2003, p. 816.
- (en) Jonathan Bernstein, Mark Blackwell et Jim Greer, « The Year in Music », Spin, vol. 7, no 9, , p. 41 (ISSN 0886-3032, lire en ligne).
- (en) Jason Ankeny, « EMF » (biographie de l'artiste), sur AllMusic (consulté le )
- (en) « The Hot 100 », Billboard, (lire en ligne).
- (en) « Top Pop Albums », Billboard, vol. 103, no 25, , p. 78 (lire en ligne).
- George-Warren et Romanowski 2001, p. 494.
- Larkin 2011, « Jesus Jones ».
- (en) Michael Paoletta, « Mash-Ups, Dance-Rock Lead Breakthroughs », Billboard, , p. 38 (ISSN 0006-2510, lire en ligne).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Peter Buckley, The Rough Guide to Rock, Londres, Rough Guides, , 3e éd., 1138 p. (ISBN 1-85828-457-0, lire en ligne)
- (en) Michael Campbell (dir.), Popular Music in America: And the Beat Goes On, Schirmer Cengage Learning, , 4e éd. (ISBN 978-0-8400-2976-8, lire en ligne), « Chapter 77: Beyond Rock », p. 335–336
- (en) Robert Christgau, Christgau's Record Guide: The '80s, Pantheon Books, (ISBN 0-679-73015-X, lire en ligne), Postpunk-Postdisco Fusion
- (en) Simon Frith (dir.), Will Straw (dir.) et John Street (dir.), The Cambridge Companion to Pop and Rock. Cambridge Companions to Music, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-55660-0, lire en ligne), « 7: Dance music », p. 158–175
- (en) Holly George-Warren (dir.) et Patricia Romanowski (dir.), The Rolling Stone Encyclopedia of Rock & Roll : Revised and Updated for the 21st Century, New York, Fireside (Simon & Schuster), , 3e éd. (1re éd. 1983), 1114 p. (ISBN 978-0-7432-0120-9 et 0-7432-0120-5, lire en ligne)
- (en) Lol Henderson (dir.) et Lee Stacey (dir.), Encyclopedia of Music in the 20th Century, Routledge, (ISBN 1-5795-8079-3, lire en ligne), « Primal Scream »
- (en) Frank Hoffmann, Rhythm and Blues, Rap, and Hip-hop, Facts on File, (ISBN 0-8160-5315-4), « Disco », p. 60–62
- (en) Colin Larkin (dir.), The Encyclopedia of Popular Music, Omnibus Press, , 5e éd. (ISBN 978-0-85712-595-8, lire en ligne)
- (en) Dafydd Rees et Luke Crampton, Q Rock Stars Encyclopedia, DK, , New Revised Edition éd. (ISBN 0-7513-1113-8, lire en ligne)