Contes du lundi
Contes du lundi est un recueil de nouvelles en trois parties de l'écrivain français Alphonse Daudet. Publié en 1873 aux éditions Alphonse Lemerre et inspiré des événements de la guerre franco-prussienne, il dresse des tableaux réalistes de la vie de l'époque : le peuple de Paris soumis aux privations, les événements de la Commune et la répression des Versaillais. Alphonse Daudet exalte aussi la tristesse de la perte de l'Alsace-Lorraine à travers La Dernière Classe, le récit le plus connu de cet ouvrage.
Table des matières
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Citations littéraires
[modifier | modifier le code]Pierre Nord évoque La Dernière classe dans Terre d'angoisse (1937) pour souligner la dimension patriotique de ce conte. Lors de la Première Guerre mondiale, un officier allemand chargé de l'inspection des écoles dans le nord de la France, alors occupé par les Allemands, assiste à une lecture de ce texte qui fait pleurer tous les élèves[4].
Commentaires
[modifier | modifier le code]Les Contes du lundi sont également imprégnés de l’Algérie et des retombées africaines des événements de France. S’y esquissent déjà la déportation des communards en Nouvelle-Calédonie (où ils seront rejoints par les révoltés kabyles), dans Monologue à bord, et même l’immigration des Alsaciens en Algérie, avec Le Caravansérail, tenu par une Alsacienne, « à cent lieues d’Alger », auberge qui fut le repos des guerriers de la conquête avant que ces derniers ne trouvent à Wissembourg, le repos éternel et que le caravansérail ne soit incendié par des Arabes révoltés.
Dans Un décoré du 15 août, un agha du Chélif monte à Paris tenter d’obtenir la Légion d’honneur que le bureau arabe lui a promis. À Paris encore, Kadour, Le Turco de la commune, meurt sur les barricades de la Commune et sous les balles Versaillaises qu’il croyait « Brussiennes ». Dans Le zouave, le père du déserteur part à Sidi Bel Abbès consacrer à la France les cinq ans dus par son fils.
Alors que dans Tartarin de Tarascon, Daudet ramenait des sites d’Algérie à de banals paysages de France (« au lieu du caravansérail que j'imaginais, je trouvai une ancienne auberge de l’Île-de-France »), c'est ici l'inverse : Nogent, avec la diversité des soldats, zouaves, artilleurs, apparaît à Daudet comme « une petite ville d’Algérie. » Et à la Fouilleuse, une ferme au pied du mont Valérien, « ce grand paysage mélancolique […] a quelque chose des plaines du Chélif ou de la Mitidja ».
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Contes du lundi, édition complète de 1890 lire en ligne sur Gallica
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Uniquement à partir de la deuxième édition (Lemerre, 1879).
- Fusionnée à partir de la deuxième édition (Lemerre, 1879) avec la section suivante sous le titre Caprices et Souvenirs.
- Uniquement à partir de l'édition Charpentier, 1890. Initialement publié dans les Lettres de mon moulin (1870).
- « Une seule fois, j'ai pu assister à un cours ; le maître lisait un conte, La dernière classe ; il s'agissait de l'ultime leçon faite en français dans un village d'Alsace, après l'annexion de 1871 ; tout le monde s'est mis à pleurer ; j'ai dû partir ; je n'avais pas très bien compris, et l'émotion me gagnait. C'est un scandale. » Pierre Nord (1900-1985), Terre d'angoisse (1937), chapitre III de la première partie : « Bagatelle » ; page 39 de la réédition du Livre de Poche (1968).