Branlette espagnole
La branlette espagnole ou cravate de notaire est un acte sexuel humain consistant à stimuler le pénis d'un des partenaires en le plaçant dans le sillon intermammaire de l'autre partenaire, c'est-à-dire entre ses seins.
Positions
[modifier | modifier le code]Plusieurs positions sont possibles pour réaliser une branlette espagnole : soit la femme est allongée, et son partenaire s'assoit sur elle en plaçant son pénis entre ses seins et en effectuant lui-même des va-et-vient, soit la femme se met à califourchon au-dessus de l'homme et le masturbe avec sa poitrine, soit la femme peut être assise et l'homme avec le pénis contre sa poitrine[1]. La stimulation du pénis peut mener jusqu'à l'éjaculation[1].
Santé
[modifier | modifier le code]Le coït intermammaire est une pratique sexuelle sans risque puisqu'il n'y a pas de contact entre les muqueuses génitales des deux partenaires, contrairement à une pénétration vaginale. La branlette espagnole est ainsi utilisée par certaines travailleuses du sexe comme pratique alternative à la pénétration lorsque leur client refuse d'utiliser un préservatif[2],[3].
Terminologie
[modifier | modifier le code]En français, la branlette espagnole est également appelée « cravate de notaire », car autrefois, seuls certains notables, dont les notaires, portaient une cravate au quotidien[4],[5],[6]. Par ailleurs, cette pratique porte le nom savant de « mazophallation »[7] ou plus rarement de « cinépimastie »[8],[9]. Elle peut également être nommée « coït intermammaire »[1]. En québécois on peut aussi trouver « crosse-tette »[10].
En anglais, l'une des expressions argotiques pour désigner cette pratique est « French fuck » (littéralement « baise à la française »), et remonte aux années [11],[12]. Elle est également appelée tittie fuck[11] ou tit fuck (littéralement « baise des seins »), tant comme nom que comme verbe[13].
En russe, la pratique s'appelle également « branlette espagnole ». En néerlandais, c'est « cravate espagnole » (spaanse plastron) et en polonais « amour espagnol » (miłość hiszpańska)[14].
En Espagne, la pratique est appelée « Cubano » en référence à Cuba. En Colombie et au Venezuela, elle porte le nom de « branlette russe » (paja rusa), tandis qu'en Argentine, elle est appelée « faire une turque » (hacer una turca). En Suède, son nom « le florentin » (ett florentinskt) s'inspire de la ville italienne de Florence[14].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Pierre-Marie Brémond, Le plaisir en amour, Paris, Balland, coll. « Les Guides pratiques de la vie moderne », (1re éd. 1974), 219 p. (ISBN 2-7158-0269-2 et 978-2-402-29445-4), p. 126 [lire en ligne].
- (en) R. Barri Flowers, Prostitution in the Digital Age : Selling Sex from the Suite to the Street, Bloomsbury Publishing USA, , X-238 p. (ISBN 978-0-313-38460-8 et 978-0-313-38461-5), p. 79 [lire en ligne].
- (en) Austen Woods, chap. 7 « Safe sex and parlour work : Condom use by women parlour workers in and out of work », dans Peter Davis (dir.), Intimate Details & Vital Statistics : AIDS, Sexuality and the Social Order in New Zealand, Auckland, Auckland University Press, , XIV-234 p. (ISBN 1-86940-139-5), p. 125–127 [lire en ligne].
- Charles Bernet et Pierre Rézeau, On va le dire comme ça : Dictionnaire des expressions quotidiennes, Paris, Balland, , 766 p. (ISBN 978-2-35315-044-1), p. 210.
- Erick Brazovski, Précis de conversation amoureuse, Rennes, La Part commune, , 129 p. (ISBN 2-84418-027-2), p. 47 [lire en ligne].
- Jean-Luc Moultonde, ABCQ2004, Paris, Le Manuscrit, , 254 p. (ISBN 2-7481-4170-9 et 2-7481-4171-7), p. 67 [lire en ligne].
- Virginie Le Floch, « La cravate de notaire : un plaisir maximum sans pénétration », sur Le Journal des femmes, (consulté le ).
- Julien Teppe, Vocabulaire de la vie amoureuse (recueil de textes remaniés extraits de la chronique « La Grammaire galante » dans la revue La Vie parisienne), Paris, Le Pavillon-Roger Maria, , 222 p. (ISBN 978-2-307-28873-2, BNF 34570464), p. 203 [lire en ligne].
- Pascal Bruckner, « Délivrez-nous du sexe », Le Débat, no 10, , p. 89–105 (98) (DOI 10.3917/deba.010.0089, lire en ligne) citant le numéro d' d'Union.
- Terme remarqué notamment pour son utilisation dans la série télévisée Série noire en : Sophie Durocher, « «Crosse-tette» à Radio-Canada », Le Journal de Montréal, ; Marc Cassivi, « Nuage noir », La Presse, ; Philippe Melbourne Dufour et André Péloquin, « «Série Noire»: petit guide de survie pour les non-initiés », Le Journal de Québec, ; Stéphane Baillargeon, « L'année Anne-Élisabeth Bossé », Le Devoir, ; Gabrielle Caron, « Anne-Élisabeth Bossé en 5 rôles marquants », C'est juste de la TV, ICI ARTV, .
- (en) Julie Coleman, Love, Sex, and Marriage : A Historical Thesaurus, Amsterdam et Atlanta, Rodopi (en), coll. « Costerus New Series » (no 118), , XVII-599 p. (ISBN 90-420-0433-9), p. 209 [lire en ligne].
- (en) Mark Morton, The Lover's Tongue : A Merry Romp Through the Language of Love and Sex, Toronto, Insomniac Press (en), , 235 p. (ISBN 1-894663-51-9), p. 187 [lire en ligne].
- (en) Tom Dalzell, The Routledge Dictionary of Modern American Slang and Unconventional English, Londres et New York, Routledge, , 2e éd. (1re éd. 2009), VIII-892 p. (ISBN 978-1-138-77965-5, 978-1-138-72208-8, 978-1-315-19582-7 et 978-1-351-76520-6, lire en ligne).
- Antonio Fischetti, Sac à dos et libido : Les pays racontés par leur sexualité, Paris, JC Lattès, , 206 p. (ISBN 978-2-7096-6948-1 et 978-2-7096-6925-2, lire en ligne).