Aller au contenu

Bataille de Craon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Bataille de Craon

Informations générales
Date
Lieu Craon
Issue Victoire espagnole et de la ligue
Belligérants
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Angleterre Royaume d'Angleterre
Ligue catholique
Espagne
Commandants
Henri de Montpensier
François de Bourbon-Conti
John Norreys
Philippe-Emmanuel de Lorraine
Pierre Le Cornu
Urbain de Laval Boisdauphin
Juan d'Aguila
Forces en présence
6 500 fantassins
1 000 cavaliers
12 canons
2 000 espagnols
500 bretons
800 cavaliers
Pertes
1 500 morts
centaines de prisonniers
12 canons
24 morts et blessés

Huitième guerre de Religion (1585–1598)

Batailles

Guerres de Religion en France


Prélude


Première guerre de Religion (1562-1563)


Deuxième guerre de Religion (1567-1568)


Troisième guerre de Religion (1568-1570)


Quatrième guerre de Religion (1572-1573)


Cinquième guerre de Religion (1574-1576)


Sixième guerre de Religion (1577)


Septième guerre de Religion (1579-1580)


Huitième guerre de Religion (1585-1598)
Guerre des Trois Henri


Rébellions huguenotes (1621-1629)


Révocation de l'édit de Nantes (1685)

Coordonnées 47° 50′ 53″ nord, 0° 56′ 59″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Craon
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Bataille de Craon
Géolocalisation sur la carte : Mayenne
(Voir situation sur carte : Mayenne)
Bataille de Craon

La bataille de Craon a lieu le dans le cadre des guerres de Religion. Elle oppose l’armée royale commandée par le prince de Conti à l’armée ligueuse.

Lors de la huitième guerre de Religion, la ville de Craon est assiégée par l’armée royale. Les ligueurs étaient assiégés dans la ville, où commandait Pierre Le Cornu, par l'armée du prince de Conti et du duc de Montpensier. Le duc de Mercœur dirigea de ce côté les forces dont il disposait et qui étaient recrutées surtout en Bretagne. La ville est dégagée par les Espagnols, débarqués en Bretagne le [1].

Circonstances

[modifier | modifier le code]

Le chef de la Ligue pour la région est Mercœur, gouverneur de la Bretagne, il a pour principal lieutenant Urbain de Laval Boisdauphin, marquis de Sablé, qu’il crée maréchal de Boisdauphin. En 1589, le maréchal de Bois-Dauphin se replie alors sur Craon, dernière place avant la Bretagne, où il nomme commandant Pierre Le Cornu, seigneur du Plessis de Cosmes, qui en fait une place forte.

En 1590, Mercœur, gouverneur de Bretagne, se révolte contre l’accession au trône du protestant Henri de Navarre. Le duc de Mercœur se met à la tête de la Ligue de Bretagne, songeant même à rétablir la souveraineté de cet ancien duché, sa femme étant descendante de Jeanne de Penthièvre. Il se proclame également Protecteur de l’Église catholique et romaine dans cette province.

Il obtient l’aide du roi très catholique Philippe II d'Espagne. Ce dernier lui envoie sept mille Espagnols qui débarquent au Blavet (futur Port-Louis), sous le commandement de Don Juan d’Aguila[2].

Le , Henri IV voulant soumettre Craon, ses cousins Henri de Bourbon, duc de Montpensier, et François de Bourbon, prince de Conti, se réunissent secrètement à Laval pour organiser une attaque. Le , Montpensier arrive avec ses armées dont 1 200 Anglais et 800 Allemands à Craon et met le siège. Le , Mercœur et Boisdauphin arrivent à leur tour avec leurs armées et les troupes du bandit-chef de guerre Guy Éder de La Fontenelle, pour défendre Craon.

La défense de Craon par Pierre Le Cornu contre l'armée de Dombes et de Conti, en 1592, est héroïque. Un des derniers avec une poignée de soldats aguerris et quelques volontaires, il tient contre Henri IV et fait flotter le drapeau de l'Union dans l'Anjou et le Maine.

L'armée royale s'étant emparée de l'abbaye et du faubourg de Saint-Clément, essaya d'y mettre le feu. Ils en furent empêchés et furent repoussés avec perte par une vigoureuse sortie. 40 jours s'écoulèrent avant que l'artillerie fût prête à battre les murailles.

Le , la bataille s’engage, Mercœur et Boisdauphin chargent les princes, les assiégés emmenés par Le Cornu font des sorties et finissent par emporter une brillante victoire.

Le temps pressait cependant ; averti par un des membres de la conférence de Laval, Pierre Le Cornu, Mercœur approchait. Il était à Châtelais, à trois lieues de Craon, que les princes n'avaient encore aucun avis de sa marche.

Quand ils l'apprirent, il s'agit bien moins dans le conseil des moyens de continuer le siège, que de ceux de sauver le matériel et l'armée. On voulut envoyer l'artillerie à Château-Gontier ; mais les recrues normandes avaient si bien rançonné tout le pays d'alentour, qu'il fut impossible de se procurer assez de bœufs. On noya une pièce dans la rivière, on enfouit les boulets et on sauva le reste comme on put. Mercœur cependant, après s'être rendu maître du château de Bouche-d'Usure, dont le commandant Thorigny fut contraint de se sauver à la nage, parut sur les bords de l'Oudon.

Son projet n'était pas d'en venir aux mains avec l'armée ennemie, mais seulement de délivrer une place qu'il lui importait de conserver. Pourtant, la certitude qu'il acquit du désordre dans lequel les troupes des deux princes se repliaient vers Château-Gontier, l'engagea à les serrer de plus près. Laval-Bois-Dauphin prit en flanc l'avant-garde commandée par le prince de Dombes. Le prince se défendit avec, mais il ne put entraîner ses troupes effrayées. Bientôt d'ailleurs les balles manquèrent ; on chargea les arquebuses avec les boutons des pourpoints. Il fallut céder. Les deux princes se retrouvèrent à Château-Gontier, où ils étaient parvenus par des chemins différents. Ils laissaient 600 hommes sur le champ de bataille. Toute l'artillerie et 35 cornettes ou enseignes demeuraient aux mains du vainqueur.

Le , la victoire des catholiques à Craon fut le propre triomphe de Pierre Le Cornu. À cette époque, tous les chefs s'étaient soumis à Henri IV converti au catholicisme mais Pierre Le Cornu conservait toujours sa position à Craon, « continuant ses courses et faisant des prisonniers comme au bon temps de la guerre, sans s'inquiéter s'ils avalent des lettres de sauvegarde ».

Les Espagnols capturent toute l'artillerie, les chariots de munitions, drapeaux, équipements et provisions adverses. Aucun quartier ne fut accordé aux Anglais, en représailles pour leur cruauté envers les naufragés espagnols de la Grande Armada.

On retrouve plusieurs gentilshommes bretons lors de la bataille comme René de Grézille, Pierre Quintin ou encore Pierre Le Roux[3].

Après la bataille de Craon, Laval est tombé au pouvoir des ligueurs. Le , Conti se replie sur Château-Gontier, le lendemain il est à Sablé. Mercœur et Bois Dauphin, à la suite des princes, entrent dans Laval et Château-Gontier. Boisdauphin prend le commandement de Laval, Louis de Champagné redevient gouverneur de Château-Gontier.

Conséquences

[modifier | modifier le code]

Henri IV de France, après être monté sur le trône, fait détruire dans le comté de Laval un grand nombre de maisons de campagne et châteaux garnis de murs et fossés, petits forts qui auraient pu servir encore de retraite à quelques restes de la Ligue. Les murailles de la ville de Craon qui lui avaient résisté pendant longtemps, et devant lesquelles ses généraux avaient reçu un échec, furent rasées.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Œuvres sur la bataille de Craon

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Fayard, , 596 p. (ISBN 978-2-21300-826-4, OCLC 299354152, présentation en ligne)., p. 382.
  2. Jérôme d'Arradon qui s'était vu confier par Mercœur le commandement d'Hennebont et de Blavet réalisa vite que les Espagnols se conduisaient en conquérants et ne reconnaissaient pas d'autre autorité que celle de leur roi, Philippe II.
  3. Écuyer, seigneur de la Banessière ; Julien Le Roux, son frère était seigneur de la Chatière et demeurait en la paroisse de Saint-Symphorien, évêché de Rennes ; blessé dans l'action d'un coup d'épée sur la tête, il put cependant venir jusqu'à Laval, où ses blessures le forcèrent de s'arrêter à l'aumônerie Saint-Julien. Il y fit son testament le 28 mai et mourut quelques jours après.