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Archibald Wavell

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Archibald Wavell
Illustration.
Fonctions
Vice-roi et gouverneur général des Indes

(3 ans, 4 mois et 20 jours)
Monarque George VI
Prédécesseur Victor Hope
Successeur Louis Mountbatten
Biographie
Nom de naissance Archibald Percival Wavell
Date de naissance
Lieu de naissance Colchester (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande)
Date de décès (à 67 ans)
Lieu de décès Londres (Royaume-Uni)
Nationalité Britannique
Conjoint Eugenie Marie Quirk
Enfants 4
Diplômé de Collège royal militaire de Sandhurst
Profession Militaire
Administrateur colonial
Distinctions Ordre du Bain
Ordre de l'Étoile d'Inde

Archibald Wavell
Vice-rois et gouverneurs généraux des Indes

Archibald « Archie » Percival Wavell, 1er comte Wavell, né le à Colchester et mort le , est un officier de l'infanterie britannique ayant occupé des postes à l'état-major de guerre, commandant en chef de l'armée britannique au Moyen-Orient au début de la Seconde Guerre mondiale.

Désavoué par Winston Churchill pour la gestion de la crise irakienne et de la conquête syrienne en juin 1941, le général, lettré, poète et écrivain apprécié, est relégué à la tête de l'armée des Indes durant l'été 1941. Mais l'agression japonaise dans le Pacifique du Sud-Ouest le propulse commandant en chef des forces alliées du Sud-Est asiatique où, dépourvu de moyens, il ne peut enrayer l'immense débâcle américaine, anglaise, australienne et hollandaise du premier semestre 1942.

Après sa mise à la retraite militaire par Churchill, préparée par une avalanche d'honneurs et notamment les titres de field marshall, ou maréchal de l'Empire britannique, en , puis de premier vicomte de Cyrénaïque et de Winchester six mois plus tard, Wavell occupe un poste d'intendance prestigieux en tant que vice-roi des Indes de septembre 1943 à 1947, année critique au cours de laquelle il est relevé par Lord Mountbatten. Il est nommé 1er comte Wavell, comte de Keren et de Winchester en 1947 après son retrait de l'administration civile et son retour en Angleterre.

Wavell est né à Colchester mais passe une grande partie de son enfance en Inde où son père, officier militaire de carrière, réside. Son père est le général de division (Major-General) Archibald Graham Wavell CBE.

Fils et petit-fils de général, sa famille prétend descendre d'un compagnon de Guillaume le Conquérant ; à l'origine son nom de famille s'écrit « de Vauville », signalant des ancêtres Normands et se rapprochant de la prononciation du patronyme éludé en ancien français.

Après des études à la Summer Fields School (Oxford) puis au Winchester College, il entre en 1900 à l'Académie royale militaire de Sandhurst.

Le sous-lieutenant (Mle 6749) choisit l'infanterie. il est muté parmi les Royal Highlanders du régiment écossais d'infanterie des Black Watch le [1]. Avec le 2e Bataillon des Black Watch, il participe à la seconde guerre des Boers ( - ) en 1901, puis sert en Inde de 1903 à 1908 aux campagnes de Bazar Valley et North West Frontier.

Lieutenant depuis le , il suit, malgré son jeune âge, les cours de l'École supérieure de guerre de Camberley en 1909-1910.

En 1911, il part en Russie en tant qu'observateur militaire et apprend la langue. Archibald Wavell devient officier d’état-major, directeur des opérations militaires à la Section russe du ministère de la Guerre, entre 1912 et 1914. Il est capitaine, promu le , quand la Première Guerre mondiale éclate. Il prend, alors, par nécessité des fonctions d'officier instructeur avant d'être envoyé au front en première ligne.

Il est gravement blessé lors de la bataille d'Ypres (Belgique) en 1915, où il perd la vision de l’œil gauche. Il est l'un des tout premiers récipiendaires de la croix militaire (MC), le [2].

Il est nommé commandant le . Après sa convalescence, promu lieutenant-colonel à titre temporaire, il est attaché militaire près le grand-duc Nicolas (Nicolas Nikolaïevitch Romanov), commandant en chef et gouverneur du Caucase, en 1916-1917.

À partir de , il sert comme général de brigade à l'état-major en Palestine sous le commandement du général Edmund Allenby, puis en Égypte jusqu'à la fin de la guerre. Il est nommé compagnon de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges (CMG) le pour son action en Égypte[3].

Wavell reçoit trois citations (Mentioned in Despatch) pendant la Première Guerre mondiale (22/06/1915, 04/01/1917 et 22/01/1919).

Il est officier d’état-major au Conseil suprême des Forces alliées à Versailles, France, en 1918. Son avis ultérieur stigmatise ce traité de paix qui met fin à la guerre pour conclure « la der des der »[réf. nécessaire]. Il réincorpore le 2e Bataillon des Black Watch en Allemagne (occupation de la Silésie) jusqu’en .

Après avoir accepté de revenir au simple grade de commandant, il est nommé colonel le . L'entre-deux-guerres est une période particulière, l'officier d'état-major et l'officier supérieur d'infanterie doivent attendre de rares postes vacants. Ce fin lettré, amoureux de poésie et de littérature historique, est même mis en demi-solde en 1926 et en 1934. Il en profite pour écrire ses souvenirs de guerre. Mais l'ascension vers les hautes fonctions à responsabilités se poursuit indéniablement : il est nommé à la tête de la 6e brigade d’infanterie (Hampshire) en 1930, aide de camp du roi George V de à , général de division le – le plus jeune de l’armée, compagnon de l’ordre du Bain (CB) le , commandant de la 2e division d’infanterie (Hampshire) le .

En 1936, ses compétences littéraires et linguistiques le portent à la direction de la délégation militaire britannique chargée d'observer les manœuvres de l’Armée rouge, à Minsk, en Russie soviétique. D’ à , il est commandant en chef en Palestine et en Transjordanie. Général de corps d’armée le , il est commandant en chef de la Zone Sud (Southern Command). Il est nommé chevalier commandeur de l’ordre du Bain (KCB) le [4].

Seconde Guerre mondiale

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Au début du conflit mondial en 1939, Wavell fait déjà fonction de commandant en chef au Moyen-Orient alors qu'il n'est promu général d'armée que le .

La Méditerranée orientale et le Moyen-Orient

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Le commandant en chef des forces britanniques du Proche-Orient, soit l'ensemble formé par l'Égypte, le Soudan, la Palestine, la Transjordanie, Chypre, la Somalie britannique, Aden, l'Irak et territoires du golfe Persique) du au ne peut empêcher la pénétration italienne en Égypte. Il préfère regrouper ses forces et préparer des offensives judicieusement choisies. Le maréchal italien Rodolfo Graziani commet l'erreur de multiplier les fronts. Le général Wavell prépare une vigoureuse contre-attaque face aux Italiens en Cyrénaïque (Libye) et en Abyssinie (Éthiopie).

La Cyrénaïque est reconquise de à , les troupes anglaises commandées par le général concentrant ses forces d'infanterie sous la protection d'une artillerie efficace repoussent les forces italiennes jusqu'à El Agheila à la frontière de la Tripolitaine atteint le . L'offensive de l'hiver 1940-1941 est illustrée par la prise de Tobrouk et de Benghazi, elle fait plus de 120 000 prisonniers italiens en désarroi. Le vainqueur est promu Chevalier Grand-Croix de l'Ordre du Bain (GCB) le [5] en récompense de ses victoires militaires au Moyen-Orient face à un ennemi largement supérieur en effectif. Au printemps 1941, la liquidation de l'empire italien d'Afrique orientale est menée tambour battant par l'autre armée préparée par Wavell.

Mais au même moment, les Italiens et les Allemands lancent une attaque sur la Grèce. Wavell reçoit l'ordre d'arrêter l'avancée en Libye et d'envoyer des troupes en Grèce. Il n'est pas d'accord avec cette stratégie d'expansion incertaine de la ligne de front mais suit les ordres. Surviennent alors les désastres d'avril et de en Méditerranée orientale. Les Allemands saisissent l'occasion de l'affaiblissement britannique pour renforcer le contingent italien en Afrique du Nord et l'aventureuse intervention britannique montre son incapacité à défendre la partie continentale de la Grèce. Les troupes britanniques dépourvues de têtes de pont solides sont forcées de se replier en Crète avec de lourdes pertes.

Par ailleurs, en mai 1941 alors que Wavell se débat pour reconcentrer ses forces et éviter une débâcle désastreuse, des factions pro-Axe opèrent un coup d'État en Irak menant à la brève guerre anglo-irakienne en 1941[6]. Churchill commande à tout prix une intervention dans une zone qu'il considère comme hautement stratégique pour ses puits pétrolifères. Wawell temporise un engagement de ses effectifs disponibles, mais passe l'impératif de rétablir l'ordre à l'armée des Indes inemployée. En , subissant une colère de Churchill, il envoie finalement une armée depuis la Palestine qui, jointe à l'armée venue des Indes, reprend le contrôle avant de contrôler avec l'appui de l'Armée Rouge la Perse.

Wavell sent le danger d'intervenir face aux Français ralliés à l'état autoritaire vichyste occupant la Syrie et le Liban. L'ordre politique le lui enjoint comme une opération de routine. Mais il est contraint par ordre politique réitéré d'envoyer un corps d'intervention qui se heurte d'emblée à une grande résistance.

Wavell exprime des réserves à engager une offensive contre l'Afrika Korps du général Rommel qui exprime une admiration en annotant les écrits militaire de Wavell. Les Allemands menacent les positions britanniques qui savent amorcer un prudent et lent retrait dans l'immense espace ouvert, retrait stratégique qui peut perdurer jusqu'à El-Alamein à la porte de l'Égypte populeuse.

La gestion de la crise irakienne a suscité un courroux doublé d'une méfiance haineuse de Churchill. Les combats violents au Liban et en Syrie menés par un corps britannique qui ne progresse pas d'un pouce entraînent la disgrâce de ce chef, vu comme inconstant et hésitant par le premier ministre britannique inconscient des réalités du terrain égyptien. La sanction politique tombe : Wavell est remplacé par le général Claude Auchinleck le . Ce dernier à l'instar de Bernard Montgomery rendra hommage à sa gestion militaire efficace, méticuleuse et judicieuse.

L'immense théâtre d'opérations du Sud-Est asiatique

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Le , Winston Churchill nomme le désavoué commandant en chef en Inde, poste qui n'a que peu d'intérêt et encore moins de levier d'action dans le conflit mondial en développement. Mais le bombardement de Pearl Harbor et l'ouverture subite d'un front nippon en rendent crucial le poste de commandement qu'il occupe jusqu’en .

Wavell, officier supérieur d'expérience, est nommé commandant en chef des forces alliées (Américains, Britanniques, Australiens, Hollandais) du Sud-Est asiatique en 1942. Il manque de moyens aériens et ne peut empêcher les Japonais d'envahir la Malaisie, la Birmanie et les Indes hollandaises (Indonésie). Les troupes anglaises abandonnent délibérément du terrain et c'est la mousson qui stoppe et enlise la fulgurante avance japonaise. L'essentiel est préservé, assure Wawell. Les Indes anglaises organisent la résistance avec efficacité dans le calme.

Le gouvernement britannique le promeut maréchal au . Il repart préparer la reconquête de la Birmanie mais ses troupes, commandées par Sir William Slim, futur maréchal, échouent au printemps 1943. Wavell appuie le général Orde Charles Wingate dans son projet de création des forces spéciales Chindits.

Il est créé vicomte Wavell (mais utilise le style vicomte de Cyrénaïque et de Winchester) le [7].

L'Empire des Indes

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Churchill n'apprécie pas les compétences militaires de Wavell en matière de commandement, et la mésentente entre les deux hommes est désormais notoire depuis . Le Premier ministre a pourtant besoin d'anciens militaires expérimentés à des postes de gestion pour poursuivre la guerre, il lui confie donc le poste d'administration civile et politique de vice-roi des Indes le .

Le récipiendaire, confirmé en , est nommé chevalier grand commandeur de l'ordre de l'Étoile d'Inde (GCSI) et chevalier grand commandeur de l'ordre de l'Empire des Indes (GCIE) fin 1943.

En 1943, le vice-roi essaie d'empêcher les terribles conséquences de la famine au Bengale. Il mobilise les ressources pour distribuer des vivres aux paysans et prend des mesures autoritaires de marché pour restreindre une hausse dramatique des prix des denrées alimentaires de base.

Déjà son approche ouverte des revendications indiennes se réalise au grand déplaisir de Churchill, hostile à toute conciliation sur ce sujet. Mais l'unité indienne importe à Wavell, qui n'ignore pas qu'elle constitue la base indispensable pour une reconquête des territoires occupés par les Japonais.

Après-guerre

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Après la guerre à New Delhi. De gauche à droite : Bernard Montgomery, Wavell et Claude Auchinleck

Le vice-roi des Indes est soulagé de voir Clement Attlee remplacer Churchill en tant que premier ministre du Royaume-Uni en juillet 1945 mais exprime une amertume croissante vis-à-vis de la lenteur des décisions du responsable socialiste chef de l'État, inconscient des évolutions politiques rapides du monde indien. Wavell, débordé par la tâche, demande à plusieurs reprises de pouvoir quitter ce poste d'importance diplomatique cruciale en Inde, mais Londres décline toujours la requête.

Jusqu'à son remplacement par Louis Mountbatten, en 1947, Wavell s'attache à préparer l'indépendance de l'Inde en ouvrant une table de discussion avec les forces politiques. Wavell s'oppose à la partition des Indes car il estime que ni les Indiens, ni les Britanniques ne seraient en mesure de maintenir l'ordre. Il veut être prêt pour toutes les situations et a prévu un plan si la partition effective survient. Lorsque la décision de procéder au partitionnement tombe, Wavell esquisse une première version de la frontière entre l'Inde et le Pakistan pour Cyril Radcliffe. Celui-ci établit la frontière définitive en 1947 (la ligne Radcliffe). Wavell prend sa retraite d'administrateur aux Indes en .

Nommé High Steward of Colchester, l'ancien militaire et administrateur au service de la couronne est créé premier comte Wavell (Earl Wavell) cette même année où il rentre à Londres et siège à la chambre des Lords. Il est colonel honoraire du régiment écossais d'infanterie des Black Watch à partir du . Résidant à Londres, il devient connétable (Constable) de la Tour de Londres le , puis Lieutenant (fonction de police et de représentation du monarque) du Comté de Londres le . Il occupe ses différentes fonctions jusqu'au , date de son décès.

Lors de ses obsèques, l'absence de Churchill est l'objet de commentaires sarcastiques. La tombe dans le vieux cloître du Winchester college est simplement marquée Wavell.

Wavell a donné son nom à un quartier de Brisbane et une avenue de sa ville natale, Colchester en Essex.

Evelyn Waugh a immortalisé Archie sous les traits d'un général déclamant en public sa poésie dans sa nouvelle "Soldats et gentlemen".

Distinctions et honneurs

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Principaux ouvrages

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  • The Palestine Campaigns (1928)
  • Allenby: A Study in Greatness (1940)
  • Other Men's Flowers, recueil de poésie anglaise (1944)
  • The Good Soldier (1948)
  • Soldiers and Soldiering (1953), publié à titre posthume par son fils, le commandant Archibald John Arthur Wavell, 2e et dernier comte Wavell
  • « Les démocraties ont tendance à penser avec leur cœur plutôt qu'avec leur cervelle, et le rôle d'un général est justement d'utiliser sa cervelle pour bâtir ses plans. »[8]

Notes et références

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  1. London Gazette du 7 mai 1901
  2. London Gazette du 22 juin 1915
  3. London Gazette du 31 décembre 1918
  4. London Gazette du 30 décembre 1938
  5. London Gazette du 4 mars 1941
  6. Lire sur ce sujet Au cœur de l'action clandestine. Des Commandos au MI6 de D. Smiley
  7. London Gazette du 23 juillet 1943.
  8. Lettre à Winston Churchill, janvier 1942.

Sources et bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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