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Al-Sarafand

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Al-Sarafand
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Nom local
(ar) الصرفندVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays
Sous-district
Superficie
5,41 km2Voir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
290 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Densité
53,6 hab./km2 ()
Fonctionnement
Statut
Histoire
Remplacé par
Tzrufa (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Dissolution
Localisation sur la carte de la Palestine mandataire
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Al-Sarafand (en arabe : الصرفند) est un village arabe palestinien situé près de la côte méditerranéenne au sud de Haïfa. En 1945, il comptait 290 habitants[1]. Il a été dépeuplé durant la Guerre israélo-arabe de 1948-1949.

Des restes de poterie datant de la fin de la période romaine et de la période byzantine ont été trouvés sur le site[2].

Al-Sarafand était connu des Croisés, mais on ignore la date à laquelle le village a été fondé et l'origine de son nom[3]. Pendant les Croisades, une chapelle et une forteresse ont été construites à cet endroit[4]. Le site a été repris par les forces ayyubides en 1187-1188[5]. Le village apparaît dans le waqf de la tombe (turbe) et de la madrasa d’Amir Qurqamaz en Égypte[6].

Époque ottomane

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En 1596 Sarafand, est, d'après les archives ottomanes, un village du nahiya (sous-district) de Shafa dans le liwa' (district) de Lajjun. Onze familles, toutes musulmanes, y vivent, soit environ 61 personnes. Les villageois paient une taxe à taux fixe de 25% sur les produits agricoles, notamment le blé, l'orge, des cultures estivales telles le maïs, les haricots, les melons et les légumes, ainsi que l'élevage de chèvres ; un total de 8.500 akçe[3],[7].

En 1799, Pierre Jacotin fait apparaître sur sa carte la localité sous le nom de Sarfend[8]. En 1859, le village de Sarafand est décrit comme étant situé sur une éminence entre la plaine et la plage. Le consul Rogers estime que 150 personnes y vivent et y cultivent 16 feddans[9],[10]. Quatre ans plus tard, Victor Guérin y dénombre 400 habitants[11],[12].

L'enquête du Palestine Exploration Fund effectuée en 1873 rapporte qu'il existe un complexe de seize tombes taillées dans la roche au sud du village. Les structures comportent des loculi et des arcosolia[13].

Une liste de population d’environ 1887 indique que Sarafand compte alors environ 270 habitants; tous musulmans[14].

Période du mandat britannique

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D'après le recensement de Palestine de 1922, mené à l'initiative des autorités du mandat britannique, Sarafand compte 204 habitants tous musulmans[15], ce chiffre n'est plus que de 188 en 1931, toujours tous musulmans, répartis en 38 maisons[16].

L'économie du village repose sur l'agriculture, l'élevage et la saliculture[17].

D'après les statistiques de 1945, le village compte une population de 290 habitants et ses terres s'étendent sur 5 409 dunams[1]. La population est entièrement musulmane[18]. Au total, 3 244 dounams de terres sont allouées à la céréaliculture ; les terres irriguées et les vergers occupent 22 dounams[19] et le bâti 6[20].

1948 et suites

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Au cours de la guerre israélo-arabe de 1948, les habitants s'enfuient en plusieurs étapes. La plupart d'entre eux fuient au début du mois de mai en direction d'Al-Tira et, lorsque ce village est dépeuplé, ils partent pour Jénine. Certains reviennent ensuite et restent à al-Sarafand jusqu'à ce que les forces israéliennes - composées des brigades Carmeli et Alexandroni - occupent le village le . À l'époque, des volontaires de l'Armée de libération arabe et des milices locales défendent al-Sarafand[21]. La plupart des habitants se réfugient sur la ligne sud-est du Wadi Ara, où l'armée irakienne est stationnée. Plus tard, ils traversent le Jourdain et depuis lors, la majorité des réfugiés d'Al Sarafand vit en Jordanie. Un seul ancien villageois d'Al Sarafand est resté en Israël. Les maisons du village n'ont pas été immédiatement démolies par les Israéliens et sont restées vides pendant de nombreuses années. Lorsqu'elles ont finalement été détruites, le seul bâtiment épargné a été la mosquée du village[3].

Petersen a inspecté la mosquée du village et les voûtes adjacentes en 1994 et a décrit la mosquée comme « un grand bâtiment rectangulaire ressemblant à un cube dressé sur une terrasse près du sommet de la crête sur laquelle il a été construit. L'entrée dans la mosquée s'effectue par une porte située au centre du mur nord. L'intérieur est divisé en deux longs segments à voûtes croisées reposant sur six grands piliers. Le mur ouest face à la mer est percé de quatre fenêtres. Le mihrab est situé au centre du mur sud et peut être vu à l'extérieur comme une projection rectangulaire. À l'ouest du mihrab se trouvent les restes d'un minbar (désormais détruit). Les sections inférieures du mur font environ 1 m. d'épaisseur, tandis que la partie supérieure des murs sud et nord est considérablement plus fine (30 cm). Bien que le bâtiment actuel ne semble pas être très ancien (fin du XIXe ou début du XXe siècle), il semble incorporer une structure antérieure, apparente sur les murs extérieurs. Au sud de la mosquée se trouve une zone rectangulaire de ruines (environ 30 m sur 40 m) contenant plusieurs salles voûtées. Trois d'entre elles sont toujours accessibles. L'une au nord, près de la mosquée, et deux au sud, près de la falaise de la carrière. Chaque voûte mesure environ 7 m de long ; l'une fait 2,52 m de large et l'autre 3,52 m de large. Une enquête plus intensive pourrait révéler un plan de base de cette structure[22]. »

Restauration de la mosquée

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En 1999, l'Association Aqsa pour la préservation des lieux saints islamiques a pris l'initiative de restaurer la mosquée Al-Sarafand. En , alors que la restauration est sur le point d'être achevée, la mosquée est détruite dans la nuit par un bulldozer. L'auteur de cet acte n'a jamais été identifié. Les membres de l'association ont recouvert les ruines d'une grande tente et ont assuré une garde du site. L'enlèvement de la tente a été négocié avec les autorités israéliennes. Il était convenu que le site soit clôturé pour le protéger, mais cela n’a pas été le cas et les activistes ont alors construit une structure plus permanente. Celle-ci a été démolie par la police en , mais la mosquée en ruine continue d’être utilisée pour les prières du vendredi[3]. Selon le rapport de la Commission Or, mise sur place pour faire la lumière sur les évènements d', au début de la Seconde Intifada au cours desquels 12 arabes israéliens sont morts, les autorités israéliennes n’ont pas accordé d'autorisation pour la reconstruction la mosquée après sa démolition; une décision qui a contribué à détériorer les relations entre les musulmans locaux et les autorités. Le rapport de la Commission Or affirme également que les organisations islamiques telles que l'association responsable de la reconstruction de la mosquée Al-Sarafand, peuvent utiliser des causes religieuses à des fins politiques. La commission souligne que ce type d'incidents constitue un facteur attisant les tensions entre la population musulmane israélienne et les autorités, et cite les incidents survenus lors de la reconstruction de la mosquée de Sarafand comme un exemple de l'évolution des dynamiques de la relation entre les musulmans et les autorités israéliennes.

Références

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  1. a et b Government of Palestine, Department of Statistics. Village Statistics, avril 1945. Cité dans Hadawi, 1970, p. 49
  2. Oren, 2004, Es-Sarafand
  3. a b c et d Efrat Ben-Ze'ev and Issam Aburaiya, « "Middle-ground" politics and the re-Palestinization of places in Israel », International Journal of Middle East Studies, vol. 36,‎ , p. 639–655
  4. Guérin, Galilée, II, 1880, p. 478-481. Cité dans Petersen, 2001, p. 272
  5. Abu Shama RHC (or.), IV, p. 303. Cité dans Petersen, 2001, p. 272
  6. MPF, 11 No. 31. Cité dans Petersen, 2001, p. 272
  7. Hütteroth and Abdulfattah, 1977, p. 158. Cité dans Khalidi, 1992, p. 188
  8. Karmon, 1960, p. 163
  9. Conder and Kitchener, 1882, SWP II, p. 4. Cité dans Khalidi, 1992, p. 188
  10. Cité dans Petersen, 2001, pp. 272-3.
  11. Guérin, 1880, p. 481, Cité dans Petersen, 2001, p. 273
  12. Guérin, 1875, pp. 301-302
  13. Conder and Kitchener, 1882, SWP II, p. 33
  14. Schumacher, 1888, p. 178
  15. Barron, 1923, Table XI, Sub-district of Haifa, p. 34
  16. Mills, 1932, p. 95
  17. Khalidi, 1992, p. 188
  18. Village Statistics April 1945, The Palestine Government, p. 12
  19. Government of Palestine, Department of Statistics. Village Statistics, avril 1945. Cité dans Hadawi, 1970, p. 92
  20. Government of Palestine, Department of Statistics. Village Statistics, avril 1945. Cité dans Hadawi, 1970, p. 142
  21. Morris, 2004, p. ?
  22. Petersen, 2001, pp. 272-273

Bibliographie

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  • Abu Shama (d.1267) (1969): Livre des deux jardins ("The Book of Two Gardens"). Recueil des historiens des croisades, Cité dans Petersen (2001).
  • Barron, J.B. (edt.), Palestine: Report and General Abstracts of the Census of 1922, Government of Palestine, (lire en ligne)
  • C.S. Clermont-Ganneau, [ARP] Archaeological Researches in Palestine 1873-1874, translated from the French by J. McFarlane, vol. 2, London, Palestine Exploration Fund, (lire en ligne) (pp. 123, 100 124, 126)
  • C.R. Conder et H.H. Kitchener, The Survey of Western Palestine: Memoirs of the Topography, Orography, Hydrography, and Archaeology, vol. 2, London, Committee of the Palestine Exploration Fund, (lire en ligne)
  • Government of Palestine, Department of Statistics, Village Statistics, avril 1945, (lire en ligne)
  • V. Guérin, Description Géographique Historique et Archéologique de la Palestine, vol. 2: Samarie, pt. 2, Paris, L'Imprimerie Nationale, (lire en ligne)
  • V. Guérin, Description Géographique Historique et Archéologique de la Palestine, vol. 3: Galilee, pt. 2, Paris, L'Imprimerie Nationale, (lire en ligne)
  • S. Hadawi, « Village Statistics of 1945: A Classification of Land and Area ownership in Palestine », Palestine Liberation Organization Research Center,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  • Wolf-Dieter Hütteroth et Kamal Abdulfattah, Historical Geography of Palestine, Transjordan and Southern Syria in the Late 16th Century, Erlanger Geographische Arbeiten, Sonderband 5. Erlangen, Germany: Vorstand der Fränkischen Geographischen Gesellschaft, (ISBN 3-920405-41-2, lire en ligne)
  • Karmon, Y., « An Analysis of Jacotin's Map of Palestine », Israel Exploration Journal, vol. 10, no 3,‎ , p. 155–173; 244–253 (lire en ligne)
  • W. Khalidi, All That Remains: The Palestinian Villages Occupied and Depopulated by Israel in 1948, Washington D.C., Institute for Palestine Studies, (ISBN 0-88728-224-5, lire en ligne)
  • Mills, E. (Edt.), Census of Palestine 1931. Population of Villages, Towns and Administrative Areas, Jerusalem, Government of Palestine, (lire en ligne)
  • B. Morris, The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-00967-6, lire en ligne)
  • MPF: Ipsirli and al-Tamimi (1982): The Muslim Pious Foundations and Real Estates in Palestine. Gazza, Al-Quds al-Sharif, Nablus and Ajlun Districts according to 16th-Century Ottoman Tahrir Registers, Organisation of Islamic Conference, Istanbul 1402/1982. Cité dans Petersen (2002).
  • Eliran Oren, « Es-Sarafand Final Report », Hadashot Arkheologiyot – Excavations and Surveys in Israel, no 116,‎ (lire en ligne)
  • E.H. Palmer, The Survey of Western Palestine: Arabic and English Name Lists Collected During the Survey by Lieutenants Conder and Kitchener, R. E. Transliterated and Explained by E.H. Palmer, Committee of the Palestine Exploration Fund, (lire en ligne)
  • Andrew Petersen, A Gazetteer of Buildings in Muslim Palestine (British Academy Monographs in Archaeology), vol. 1, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-727011-0, lire en ligne)
  • G. Schumacher, « Population list of the Liwa of Akka », Quarterly statement - Palestine Exploration Fund, vol. 20,‎ , p. 169–191 (lire en ligne)