Archie Shepp

musicien de jazz américain

Archie Shepp, né le à Fort Lauderdale en Floride, est un saxophoniste de jazz américain. Il joue principalement du saxophone ténor mais aussi du saxophone soprano, de la clarinette et du piano ; il est également chanteur, compositeur de jazz et dramaturge. Il est aussi connu pour ses prises de position afrocentriques dans les années 1960, dénonçant les injustices subies par les Afro-Américains, au sein du New York Contemporary Five ainsi que par des collaborations diverses avec Horace Parlan, et ses contemporains du New Thing at Newport, principalement Cecil Taylor et John Coltrane. Il est une des figures musicales du Black Arts Movement[1].

Archie Shepp
Description de cette image, également commentée ci-après
Archie Shepp en France en 1982.
Informations générales
Naissance (87 ans)
Fort Lauderdale (Floride, États-Unis)
Genre musical Jazz, free jazz, blues
Instruments Saxophone ténor, saxophone soprano, piano
Labels Impulse!, Enja
Site officiel www.archieshepp.org

Biographie

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Archie Shepp[2],[3] naît le à Fort Lauderdale[4], en Floride aux États-Unis, il grandit à Philadelphie[5] (Pennsylvanie) où il étudie le piano, la clarinette et le saxophone alto avant de se diriger vers le saxophone ténor et il joue régulièrement du saxophone soprano. Il sort diplômé d'art dramatique du Goddard College en 1959 mais s'oriente ensuite vers la musique[6].

 
Archie Shepp avec la chanteuse Shirley Bunnie Foy, voix de l'album A Sea of Faces.

Archie Shepp se produit à la fin des années 1950 à Paris, notamment au célèbre club de jazz Le Chat qui pêche. En 1969, il donne plusieurs concerts à Bruxelles, au Théâtre de Poche.

À ses débuts en 1960, il est, avec Cecil Taylor, l'un des fondateurs du free jazz avec des disques révoltés (Fire Music, Mama Too Tight). Il dirige ensuite l'Attica Blues, big band au début des années 1970, empreint de soul et de blues, styles qui influenceront toute son œuvre jusqu'à aujourd'hui.

Il enregistre avec Cecil Taylor (Shepp apparaît sur Air, The World Of Cecil Taylor et Cell Walk For Celeste, trois albums significatifs de Taylor), John Coltrane, John Tchicai, Chico Hamilton, Sunny Murray, Philly Joe Jones, Mal Waldron, Max Roach, Chet Baker, Ron Carter, Don Cherry, Paul Bley, Lester Bowie, Anthony Braxton, Richard Davis, Wayne Dockery, Jimmy Garrison, Michel Marre, Roy Haynes, Billy Higgins, Freddie Hubbard, Elvin Jones, Bobby Hutcherson, Steve Lacy, Abbey Lincoln, McCoy Tyner, Cedar Walton, Ted Curson, Frank Zappa, Mina Agossi, Dave Burell, Horace Parlan, Jimmy Lyons, Jeanne Lee, Bill Dixon, Reggie Workman, Charles Pasi et Tchangodei[7].

À partir de la fin des années 1960, il se tourne aussi vers l'enseignement, d'abord à l'université d'État de New York puis dans les années 1970 jusqu'au début des années 2000, il enseigne l'histoire de la musique à l'université du Massachusetts, située sur le campus d'Amherst[6],[8].

Depuis quelques années, Archie Shepp donne de nombreux concerts dans le monde entier avec son quartet composé de Wayne Dockery à la basse, Tom McClung au piano et Steve McCraven à la batterie.

 
Archie Shepp lors d'un concert à Varsovie (été 2008).

En 2001, il apparaît sur le titre qui clôt l'album de Brigitte Fontaine, Kékéland. En 2006, Archie Shepp apparaît sur deux morceaux de Identité en crescendo, le second album de Rocé, chanteur de rap français amoureux du free jazz. Durant cette période il invitera régulièrement la chanteuse Mina Agossi sur des reprises de Thelonious Monk (comme Ruby My Dear). En novembre 2007, au New Morning, Archie Shepp fait une nouvelle expérience avec Raghunath Manet, joueur de vinâ (musique indienne) et chorégraphe de Bharata Natyam (danse indienne). Le 29 novembre 2007, il joue au Triptyque à Paris, dans le cadre de sa collaboration pour le film 24 Mesures, premier long-métrage de Jalil Lespert, avec Benoît Magimel.

Après avoir été accueilli à la Fondation Cartier pour l'art contemporain en avril 2006, au cours du cycle thématique « Nuits noires » des Soirées nomades, Archie Shepp revient sur scène pour fêter ses 70 ans en mai 2007, lors d'un spectacle intitulé Born Free, axé autour de la musique africaine-américaine et incluant la présence d'invités comme Mina Agossi,Rocé ou Cheick Tidiane Seck. Cette formation continue toujours de tourner sous le nom de Born Free, même si quelques musiciens ont changé.

En septembre 2009, il publie dans la revue artistique L'Écho d'Orphée, un poème inédit écrit en 1966 à San Francisco Revolution (to Mama Rose dans son cercueil). En 2009, il reçoit le grade de docteur honoris causa de l'université de Liège[9]. En 2011, il joue deux titres sur l'album Uncaged de Charles Pasi. Le 23 octobre 2014, il est reçu en qualité de « docteur honoris causa » par l'Université de Paris VIII[10].

Archie Shepp est président d'honneur du festival Jazz à Porquerolles.

En 2013, il est l'invité du projet Shakespeare songs de Guillaume de Chassy et Christophe Marguet[11].

En 2016, il collabore avec le rappeur français Nekfeu. Lors de la sortie de l'album Cyborg de ce dernier, son public a pu découvrir sa participation sur deux morceaux, O.D en featuring avec le mancunien Murkage Dave, ainsi que Vinyle avec le rappeur parisien Alpha Wann. Cette même année Archie Shepp est l'invité du projet United Diktaturs of Europe d'Anarchist Republic Of Bzzz aux côtés de Arto Lindsay, Seb el Zin, Mike Ladd, Juice Aleem, Luc Ex, Rojda Senses (Rojda Aykoç), Timba Harris, Mehmet Boyaci, eRikM, Murat Ertel, Onur Secki et Ismail Altunbas.

En 2021 paraît Let My People Go en duo avec le pianiste Jason Moran[12]. L'album est enregistré lors de deux concerts, à Jazz à la Villette en et à Mannheim en [12]. Le répertoire, probablement en hommage au mouvement Black Lives Matter[13], est constitué de standards et de spirituals[14], comme Sometimes I Feel Like a Motherless Child, sur lequel Archie Shepp chante[15]. L'album est largement salué par la critique[16],[17],[18].

En avril 2021 il apporte son soutien au festival Jazz in Noyon qui « met à l'honneur la scène jazz française à travers ses jeunes talents et ses artistes confirmés »[19].

 
Archie Shepp en concert à Keystone Korner, San Francisco, 1982.

Discographie sélective

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Filmographie

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  Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Liens externes

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Notes et références

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  1. (en-US) Encyclopedia of the Black Arts Movement (lire en ligne).
  2. (en) « Archie Shepp | American musician and educator », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  3. Encyclopædia Universalis, « Archie Shepp », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  4. « Bibliothèque numérique - Philharmonie de Paris - Pôle ressources - Portrait de Archie Shepp », sur digital.philharmoniedeparis.fr (consulté le ).
  5. (en-US) « Archie Shepp », sur NEA, (consulté le ).
  6. a et b (en) Ron Wynn & Scott Yanow, « Archie Shepp - Biography », sur allmusic.com (consulté en ).
  7. Discographie d'Archie Shepp.
  8. (en) « Archie Shepp », sur allaboutjazz.com (consulté en ).
  9. « Docteurs honoris causa sur proposition des autorités de l'ULiège », sur www.uliege.be (consulté le )
  10. Danielle Tartakowsky, « Remise du titre de Docteur Honoris Causa à Achille Mbembe et à Archie Shepp », sur univ-paris8.fr, (consulté le ).
  11. « “Shakespeare songs” Marguet-de Chassy-Sheppard », sur pannonica.com, (consulté le ).
  12. a et b Denis Desassis, « Archie Shepp & Jason Moran, Let My People Go », sur Citizen Jazz, (consulté le ).
  13. (en) Jackson Sinnenberg, « Archie Shepp & Jason Moran: Let My People Go (Archieball) », sur JazzTimes, (consulté le ).
  14. (en) Mark Corroto, « Archie Shepp & Jason Moran: Let My People Go », sur All About Jazz, (consulté le ).
  15. Guillaume Bourgault-Côté, « Let my People Go, Archie Shepp & Jason Moran », sur Le Devoir, (consulté le ).
  16. Alex Dutilh, « Archie Shepp & Jason Moran, la cause du peuple » [audio], Open jazz, sur France Musique, (consulté le ).
  17. Francis Marmande, « Un album en duo pour le saxophoniste Archie Shepp et le pianiste Jason Moran »  , sur Le Monde, (consulté le ).
  18. Louis-Julien Nicolaou, « “Let My People Go”, d’Archie Shepp : un album poignant au militantisme intact », sur Télérama, (consulté le ).
  19. « Jazz in Noyon », sur jazzinnoyon.fr, (consulté le ).
  20. « Archie Shepp - Je suis jazz, c'est ma vie... - Tënk », sur www.tenk.fr (consulté le ).