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FILMS / CRITIQUES

The Artist

par 

- Retour à Hollywood en 1927 à la croisée du cinéma muet et du parlant. Une expérience cinématographique exceptionnelle. Prix d'interprétation à Cannes pour Jean Dujardin.

Si Michel Hazanavicius n'avait pas connu le succès en France avec la série des OSS 117 [+lire aussi :
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n'aurait jamais pu être présenté en compétition officielle du 64e Festival de Cannes. Non pas que le film ne mérite pas sa place, mais simplement parce que ce projet fou - un hommage au film muet qui en épouse la forme - n'aurait jamais pu être financé à l'heure où Avatar faisait un carton dans les salles du monde entier.

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À Hollywood, à la fin des années 20, George Valentin (Jean Dujardin) est une star de cinéma, mais l'arrivée du film parlant va mettre fin à sa carrière. Parallèlement, Peppy Miller (Bérénice Bejo) connaît une ascension fulgurante à l'écran et son coeur n'a jamais cessé de battre pour George Valentin...

Hazanavicius s'est associé au producteur Thomas Langmann ainsi qu'à plusieurs fidèles collaborateurs - outre le duo de comédiens principaux, le directeur de la photo Guillaume Schiffman et le compositeur Ludovic Bource - pour faire de ce The Artist une oeuvre fidèle aux grands classiques du cinéma des années 20. C'est principalement l'esprit du muet qui est respecté. Oui, le film est tourné en noir et blanc dans un format 1.33 et assurément, le défi du non parlant est relevé durant 97 minutes des 100 que dure cet exercice de style. Mais la bande originale est un peu plus sophistiquée, l'image plus propre et l'humour plus second degré que dans n'importe quel film de Murnau ou de Chaplin. C'est que The Artist tient compte des exigences accrues d'un public moderne sans pour autant être systématiquement anachronique, car le film n'est pas un pastiche, mais bien un hommage passionné au Cinéma d'hier à partager avec le public d'aujourd'hui.

En réduisant l'histoire d'amour à son plus simple appareil, le réalisateur - aussi scénariste - ne perd jamais de vue l'évidence des situations et de leur enchaînement. Le nombre des cartons (en anglais) semble pile suffisant pour raconter clairement cette histoire tournée en 35 jours dans les mythiques studios de la Warner et de la Paramount avec un casting de tête français qui, pour une fois, n'aura pas à travailler son accent.

Jean Dujardin rappelle assurément un Fredric March ou un John Gilbert. L'acteur populaire est doté d'un faciès “vintage” dont il joue avec beaucoup de facilité. À ses côtés, Bérénice Béjo apporte une remarquable dynamique gestuelle, particulièrement appréciable dans les scènes de danse pour lesquelles le duo a énormément travaillé. Le résultat à l'écran est réussi et il y a, au sein de ce couple de cinéma, une alchimie évidente qui irradie l'écran. Le reste du casting compte quelques rôles américains. Saluons - parmi d'autres - la performance de John Goodman en producteur bedonnant qui ne quitte jamais son cigare et celle de l'élégant James Cromwell dans un rôle de chauffeur bienveillant qui lui sied comme un gant.

The Artist est une oeuvre singulière, mais jamais poussiéreuse. Les amoureux du Cinéma dont Michel Hazanavicius et son équipe font partie ne regretteront pas qu'un tel pari ait été si habilement relevé !

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