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Chronologie de la Commune de Paris

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Les canons des Parisiens sur la butte Montmartre le 18 mars 1871.

La chronologie de la Commune de Paris liste les principaux événements survenus pendant l'insurrection de la Commune de Paris, entre le 18 mars et le [1],[2].

De nombreux événements préalables qui se sont déroulés pendant le siège de Paris par les troupes prussiennes contribuent à expliquer le déclenchement de la Commune.

Les différences de dates qui peuvent être constatées entre la chronologie ci-dessous et d'autres mentionnées par ailleurs, surtout pour les décrets, peuvent être dues à l'écart entre la prise de décision et son officialisation par sa publication, souvent le lendemain, au Journal Officiel.

Les gardes nationaux du Comité Central remontant à leur parc, les canons de Montmartre lors du soulèvement du 18 mars 1871.
  • 18 mars : sur ordre du gouvernement et d'Adolphe Thiers des détachements de l'armée régulière se mettent en marche à partir de 3 heures du matin et cernent les quartiers ou sont entreposés les canons pour récupérer ces derniers. Du côté de Montmartre, le point le plus important, sur les boulevards de Clichy, de Rochechouart et les rues Houdon, Lepic, Germain-Pilon, des Martyrs, place Pigalle… des mitrailleuses sont braquées du côté de Montmartre et occupés des piquets d'infanterie[9] des 45e, 46e et 137e de ligne.
    Vers h du matin, d'anciens sergents de ville costumés en gardes nationaux surprennent les détachements qui campaient sur la butte Montmartre et s'emparent des parcs d'artillerie.
    À h 30, 3 coups de canons, tirés à blanc, annoncent à la troupe qu'ils peuvent venir prendre les canons. Quelques pièces sont descendues, mais des gardes nationaux du Comité Central accompagnés d'un grand nombre femmes s'opposent à leur enlèvement, et les remontent à leur parc.
    À h, des coups de feu sont tirés, la foule se replie, puis on aperçoit des gendarmes à pied et des soldats des 46e et 88e de ligne portant crosse en l'air.
    Le général Lecomte aurait donné l'ordre aux gendarmes de repousser les gardes nationaux et qu'un coup de feu avait été tiré sans que l'on sache par qui, puis que des gendarmes, des gardes nationaux et des soldats de la ligne se seraient tirés dessus mutuellement et que finalement les régiments de ligne avaient refusé de marcher contre la garde nationale et s'étaient débandés tandis que la cavalerie et la gendarmerie avaient été contraint de se replier. Durant toute cette confusion, le général Lecomte était enlevé de son cheval par les gardes nationaux et conduit au Château-Rouge, où se réunissaient des commandants de bataillons de Montmartre et des membres du comité directeur de la butte.
    Le général Clément-Thomas ayant appris que le général Lecomte avait été saisi par les insurgés, il se mit à sa recherche. C'est ainsi qu'il arriva vers 17 h sur la place Pigalle, habillé en bourgeois. L'un des fédérés l'ayant reconnu à sa grande barbe blanche, il fut emmené vers la rue de la Fontenelle (ancienne rue des Rosiers, actuelle rue du Chevalier-de-La-Barre). Le général Clément-Thomas fut amené en premier dans le jardinet où il fut exécuté. Le général Lecomte est passé par les armes par les soldats du 88e de ligne.
    Les parisiens des quartiers Est et Centre se soulèvent. Adolphe Thiers et les autres ministres présents quittent Paris pour Versailles.
  • 19 mars : le Comité central de la Garde nationale annonce la tenue d'élections pour désigner un Conseil de la Commune. Le gouvernement confie l'administration de Paris aux maires et députés de la capitale.
  • 20-21 mars : à Versailles la délégation des maires en vue d'une conciliation se fait huer par l'Assemblée.
    Jules Favre, vice-président du conseil des ministres insulte Paris.
  • 21 mars : les troupes versaillaises occupent le fort du Mont-Valérien.
    Manifestation des Amis de l'Ordre boulevard des Italiens, porte Saint-Denis, rue Vivienne et place de la Bourse.
  • 22 mars : Une seconde manifestation, violente, des Amis de l'Ordre, hostiles à l'insurrection, qui hurlent « Vive l’ordre ! À bas le Comité central ! À bas les assassins ! », est arrêtée dans le sang par des gardes nationaux, place Vendôme, faisant une trentaine de victimes. Terrorisée, une partie de la population, notamment des quartiers aisés de l'Ouest, quitte Paris.
  • 23 mars : proclamation des Communes de Marseille et de Lyon.
  • 24 mars : proclamation des Communes de Narbonne et de Saint-Étienne. Fin de la Commune de Lyon.
  • 25 mars : proclamation de la Commune de Toulouse.
  • 26 mars : proclamation de la Commune du Creusot.
    Élections pour le Conseil de la Commune de Paris.
Proclamation des résultats des élections le 28 mars 1871, sur la place de l'Hôtel de Ville, par Auguste Lamy.
  • 2 avril : la Commune décrète la séparation de l'Église et de l'État, le budget des cultes est supprimé.
    Les traitements des fonctionnaires ne pourront plus dépasser 6 000 francs annuels.
    La Commune décrète la mise en accusation du gouvernement de Thiers.
    À Courbevoie, les troupes versaillaises attaquent les Communards, qui se replient sur Neuilly.
  • 3 avril : les Communards lancent une attaque en direction de Versailles, soldée par une défaite de la Commune de Paris à la bataille de Meudon.
    Gustave Flourens est tué à Rueil-Malmaison par un gendarme.
  • 4 avril : l'offensive des Communards échoue à Châtillon, environ 1 500 hommes sont emmenés prisonniers à Versailles.
    Proclamation d'une Commune à Limoges, aussitôt étouffée.
    Fin de la Commune de Marseille.
    Gustave Paul Cluseret est nommé délégué à la Guerre.
  • 5 avril : la Commune suspend Le Journal des Débats Politiques et Littéraires[10] et La Liberté, journaux considérés comme pro-versaillais
  • 6 avril : la Commune vote le décret des otages[11].
    Arrestation des personnes complices du gouvernement Thiers.
    La Commune décrète le désarmement des Gardes nationaux anti-communards.
    Gustave Courbet publie un appel aux artistes à se rassembler pour le 14 avril.
  • 8 avril : la Commune décrète le versement d'une pension à tous les blessés. Elle est étendue aux veuves et aux orphelins des Gardes nationaux tués au combat le 10 avril.
  • 9 avril : le Conseil de la Commune réaffirme l'obligation de la déclaration préalable pour la presse.
La guillotine brûlée devant la statue de Voltaire.
  • 11 avril : la Commune décide la création d'un conseil de guerre.
    Des femmes de Paris s'emparent d'une guillotine et la brûlent place Voltaire.
  • 12 avril : la Commune décide de suspendre les poursuites judiciaires concernant les échéances (loyers, effets de commerce...).
    L'archevêque de Paris, Georges Darboy, otage de la Commune, écrit à Thiers pour protester contre les exécutions sommaires de Communards prisonniers et proposer son échange contre Auguste Blanqui prisonnier à Morlaix sur ordre de Thiers.
    La Commune interdit Le Moniteur Universel, journal considéré comme pro-versaillais.
    La Commune décide la démolition de la Colonne Vendôme
  • 13 avril : Première assemblée de la fédération des artistes à l'amphithéâtre de l'école de médecine. Gustave Courbet est élu président de cette fédération.
  • 14 avril : la Commune interdit les arrestations arbitraires.
    Prise de la redoute de Gennevilliers et début du bombardement d'Asnières, où sont stationnées des troupes de la Commune, par l'artillerie versaillaise (il durera jusqu'au 17 avril)
  • 16 avril : la Commune fait recenser les ateliers abandonnés et favorise la création de coopératives ouvrières.
    La Commune décide un délai de trois ans pour le remboursement des échéances et des dettes.
    Élections complémentaires au Conseil de la Commune.
Affiche du 17 avril, signée Gaillard père, pour mobiliser la population à la construction des barricades dans Paris.
  • 17 avril : la commission des barricades édite une affiche (no 167), signée Gaillard père, appelant les citoyens à se mobiliser pour la construction des barricades.
  • 18 avril : la Commune décrète que toute arrestation doit faire l'objet d'un procès-verbal.
  • 19 avril : la Commune fait une « Déclaration au peuple français » où elle expose son programme.
  • 20 avril : la Commune interdit le travail de nuit chez les boulangers (applicable le 27)
  • 21 avril : les francs-maçons tentent une conciliation entre la commune et le gouvernement Thiers.
  • 22 avril : la Commune organise les boucheries municipales
  • 23 avril : Thiers organise le blocus du ravitaillement de Paris
  • 25 avril : à Belle-Epine près de Villejuif, un officier de chasseur à cheval des troupes versaillaises exécute personnellement sans jugements quatre soldats communards prisonniers.
    La Commune décide la réquisition des logements vacants pour y loger les victimes des bombardements faits par les troupes versaillaises.
    La Commune décide de réorganiser les Poids et mesures.
Manifestation des Francs-maçons parisiens contre les bombardements des Versaillais.
  • 28 avril : la Commune supprime le système des amendes par lesquelles les patrons pénalisaient leurs salariés.
    Manifestation pacifiste de francs-maçons sur les fortifications pour demander l'arrêt des bombardements de Paris.



Fusillade des Fédérés au Père-Lachaise.
  • 28 mai : en début d'après-midi, fin des combats dans Belleville.
    À 16 heures, chute de la dernière barricade, à l'angle des rues Ramponeau et de Tourtille[16].
    Mort d'Eugène Varlin.
    Exécution des défenseurs de la Commune de Paris devant le mur des Fédérés.
  • 29 mai : reddition du fort de Vincennes, dernier bastion communard[16],[17].
    Fin de la Commune de Paris.
    Procès, exécutions et déportations de prisonniers communards vont commencer.
  • 30 mai : Exécution à Vincennes à 5h00 du matin (après un procès sommaire) des 9 officiers ayant donné leur reddition la veille au château de Vincennes : OKOLOWICZ Charles, - DELORME Hyppolite, Louis, Vincent, BAGRATION Alexandre, Constantin, Edouard, VAYAN Alfred, VIELLET Jean-Claude, REVOL Alexandre, Victor, BOURDIEU Jean, LEPECHEUX Charles, Eugène et VANDERBUSSCHE François, Armand (rapport de police du capitaine de gendarmerie Handebourg, commandant l’arrondissement de Vincennes, Cabinet du 1er bureau).
  • Karl Marx écrit un pamphlet au nom du Conseil général de l'Association internationale des travailleurs, défendant vigoureusement la Commune de Paris qui vient tout juste de succomber sous la répression : La Guerre civile en France, daté du 30 mai.


Des prisonniers libérés sous caution au camp de Satory.

Après 1871

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  •  : L'Assemblée nationale vote la loi qui reconnaît la construction de la Basilique du Sacré-Cœur comme d'utilité publique. Sa construction avait été décidée avant la Commune, pour racheter ce que les catholiques conservateurs considéraient comme un siècle de déchéance morale ; mais la Commune, à laquelle ils étaient opposés, vient renforcer leurs vues
  • 1880 : loi d’amnistie, succédant à une grâce votée l’année précédente
  • 1923 : fin de la construction de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre.
  • 1971 : centenaire de la Commune de Paris.
  • 2021 : cent-cinquantenaire de la Commune de Paris.

Notes et références

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  1. Paris en mai 1871. Plan indiquant les opérations de l'armée contre l'insurrection / dressé par L. Meunier ; et P. Rouillier
  2. Charles Proles Commune de Paris, 1871, La semaine sanglante du 21 au 28 mai 1871
  3. a b c d e f g h i et j Cité dans le Dictionnaire de la Commune de Bernard Noël.
  4. L'imprimerie du journal Le Vengeur était situé au no 13 rue du Croissant. 2 numéros furent sortis du 8 au 11 mars 1871.
  5. Le siège du journal La Bouche de fer était situé au no 16 rue du Croissant.
  6. Le siège du journal Le Cri du peuple était également situé au no 13 rue du Croissant.
  7. Le siège du journal Le Mot d'ordre était situé au no 8 rue du Croissant
  8. parisrevolutionnaire.com
  9. Piquet de cavalerie ou d'infanterie : Groupe de cavaliers ou de soldats qui devaient être prêts à partir au premier signal. Les chevaux étaient au piquet, prêts à être détachés.
  10. Journal des débats politiques et littéraires, année 1871
  11. Texte du « Décret des otages » du 2 prairial An 79
  12. Jacques Dimet, Vitry-sur-Seine d'hier et d'aujourd'hui, Éditions Messidor, , 173 p. (ISBN 9782209061396), p. 101
  13. Arthur Lehning, Œuvres complètes de Bakounine: Michel Bakounine sur la guerre franco-allemande et la révolution sociale en France 1870-1871, Éditions Champ Libre, 1979, page 109.
  14. Porte du Point du Jour/1870-1871.
  15. Feuille 44/Pont du point du jour (22 mai 1871)/Porte de St. Cloud (22 mai 1871)
  16. a et b Eloi Valat et Jean-Marie Borzeix, Le Journal de la Commune, Bleu autour, , 151 p. (ISBN 978-2-912019-67-7, présentation en ligne), p. 9.
  17. Luce Gaume et Emmanuel Pénicaut, Le Château de Vincennes : une histoire militaire, N. Chaudun, (ISBN 978-2-35039-059-8, présentation en ligne), p. 171.
  18. André Guérin, La Folle Guerre de 1870, Hachette, 1970, p. 333.

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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