Aller au contenu

Ambassade d'Espagne en France

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ambassade d'Espagne en France
Drapeau de l'Espagne
Espagne
Vue de la mission diplomatique
L'entrée de l'ambassade espagnole à Paris, en 2018.

Lieu 22 avenue Marceau
Paris 75008
Coordonnées 48° 51′ 59″ nord, 2° 18′ 04″ est
Ambassadeur Victorio Redondo Baldrich
Nomination
Site web https://www.exteriores.gob.es
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Ambassade d'Espagne en France
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Ambassade d'Espagne en France

Voir aussi : Ambassade de France en Espagne

L'ambassade d'Espagne en France est la représentation diplomatique du royaume d'Espagne auprès de la République française. Elle est située 22 avenue Marceau dans le 8e arrondissement de Paris[1], la capitale du pays.

Vue générale de l'hôtel particulier du 34-36, boulevard de Courcelles.

Au début du XXe siècle, l'ambassade se trouvait dans l'hôtel Lambert de Sainte-Croix, 34-36, boulevard de Courcelles (17e arrondissement de Paris). « Grand ami de la famille d'Orléans, M. Lambert de Sainte-Croix avait fait construire, au 34, un hôtel qui fut ensuite occupé par l'ambassade du royaume d'Espagne[2]. En 1905, quand le jeune roi Alphonse XIII vint à Paris, son représentant était M. Leon y Castillo, très attaché à la France et qui fut fait par le roi marquis del Muni. C'est devant cette ambassade que vint défiler en 1909, un cortège conduit par Édouard Vaillant, Jean Jaurès, Marcel Sembat, Charles Albert, pour protester contre la récente exécution du révolutionnaire espagnol Ferrer, coupable d'un complot contre la Couronne. La police ayant voulu s'opposer à la manifestation, celle-ci tourna en échauffourées, des bancs du boulevard furent incendiés. Un coup de feu tiré contre le préfet Lépine manqua sa cible mais vint tuer le malheureux agent cycliste Dufresne. La garde riposta en chargeant et les scènes de violence se multiplièrent[3]. »

En 1920, le royaume d'Espagne se porta acquéreur d'un hôtel particulier 13-15 avenue George-V (même pâté de maisons que le bâtiment de l'avenue Marceau, mais donnant sur une autre voie), dans le 8e arrondissement pour y déménager son ambassade, jusque-là établie boulevard de Courcelles. Le duc de Pomar avait souhaité léguer à l'État espagnol son hôtel parisien afin qu'il pût disposer d'une ambassade jugée digne de lui, mais divers rapports sur cet édifice mirent en évidence son état de délabrement, si bien que le gouvernement espagnol préféra décliner le legs et utiliser le crédit ouvert pour les travaux à l'acquisition d'un autre immeuble, celui de l'avenue George-V. Le , sur la proposition de l'ambassadeur de l'époque, José Maria Wenceslao Quinones de Leon, il se porta donc acquéreur de l'hôtel de Wagram pour la somme de 5 000 050 francs[4].

Le bâtiment fut trouvé en assez mauvais état et nécessita d'importants travaux d'aménagement et de modernisation qui donnèrent lieu à une polémique politique au Parlement espagnol lors de la discussion du budget de 1922. Le roi Alphonse XIII visita l'immeuble lors de son voyage à Paris en 1921 et les travaux de restauration commencèrent sous la direction de l'architecte Walter-André Destailleur. Ils consistèrent en la reprise des fondations, des travaux de maçonnerie et de peinture, la réfection des installations de chauffage et d'électricité, le changement de quelques éléments des façades et des modifications de la distribution intérieure. Un porche d'entrée fut créé pour les voitures, ainsi qu'une grande terrasse côté jardin. Les lucarnes des mansardes furent agrandies et une nouvelle entrée fut ouverte pour accéder aux locaux de la chancellerie du côté de l'avenue George-V. L. Roussel réalisa un nouveau jardin car celui qui existait avait été complètement abandonné. Les écuries, les deux pergolas et la fontaine centrale du jardin ont depuis disparu. L'ambassade put s'y installer définitivement le . Le siège principal a depuis déménagé non loin, 22 avenue Marceau, dans un bâtiment contemporain, celui de l'avenue George-V accueillant ensuite pour sa part la chancellerie de l'ambassade puis l'Office économique et commercial.

Plaque.

Sur la façade (bâtiment de droite), une plaque commémorative rend hommage à l'écrivain Max Aub (1903-1972), conseiller culturel de l'ambassade de 1936 à 1937, qui dirigea le pavillon espagnol lors de l'Exposition universelle de 1937 et s'investit pour l'acquisition de Guernica de Picasso par le gouvernement républicain.

Après la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement de la République espagnole en exil installe son siège à Paris, dans un appartement situé 15 avenue Foch, y demeurant jusqu'au début des années 1960 ; il bénéficie alors de la sympathie des autorités françaises en raison du rôle des républicains espagnols dans la Résistance. Quant au gouvernement basque en exil, il avait acheté dès 1937 l'immeuble du no 11 avenue Marceau, non loin de l'ambassade franquiste. Estimant qu'il a été acquis avec de l'argent public, Franco réclame sa restitution, d'autant plus que des publications qui lui sont hostiles y sont diffusées. Il obtient gain de cause en 1951, lors du rétablissement des relations diplomatiques franco-espagnoles, et le bâtiment accueille ensuite les services culturels de l'ambassade officielle[5]. Il s'agit de nos jours de la bibliothèque Octavio-Paz de l'Institut Cervantes, dont le bâtiment se trouve dans le même quartier, 7 rue Quentin-Bauchart.

Ambassadeurs d'Espagne en France

[modifier | modifier le code]
Date de
nomination
Date de remise des
lettres de créance
Fin de mission Ambassadeur
[BOE 1] [JORF 1] Francisco Javier Elorza Cavengt
[BOE 2] [JORF 2] Francisco Villar y Ortiz de Urbina
[BOE 3] [JORF 3] Carlos Bastarreche
[BOE 4] [JORF 4] [6] Ramón de Miguel Egea
[BOE 5] [JORF 5] Fernando Carderera Soler[7]
[BOE 6] [JORF 6] José Manuel Albares
[BOE 7] [JORF 7] Victorio Redondo Baldrich

Le bâtiment de l'avenue Marceau abrite le Bureau de la Défense, celui des Affaires financières, celui de l'Éducation, celui de l'Agriculture et de la Pêche, l'Office culturel, l'Office Énergie et Agenda numérique et le service presse et communication. Le Bureau de l'Emploi et de la Sécurité sociale est situé 6 rue Greuze, l'Office de tourisme 22 rue Saint-Augustin, l'Office économique et commercial 47 avenue George-V et le Colegio de España 7 boulevard Jourdan[8].

Outre la section consulaire de son ambassade à Paris, située 165 boulevard Malesherbes dans le 17e arrondissement, l'Espagne possède des consulats généraux à Bayonne, Bordeaux, Lyon, Montpellier, Marseille, Pau, Perpignan, Strasbourg et Toulouse[9].

Dans les années 1900-1910, le consulat général à Paris se trouvait 16 rue de Miromesnil dans le 8e arrondissement[10],[11]. Dans les années 1920, il était installé cité Malesherbes dans le 9e arrondissement[12].

Différents sites

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]

Dans le Journal officiel de la République française (JORF), sur Légifrance :

  1. Remise de lettres de créance, JORF no 213 du
  2. Remise de lettres de créance, JORF no 220 du
  3. Remise de lettres de créance, JORF no 285 du
  4. Remise de lettres de créance, JORF no 160 du
  5. Remise de lettres de créance, JORF no 262 du
  6. Remise de lettres de créance, JORF no 245 du
  7. Remise de lettres de créance, JORF no 257 du 4 novembre 2021, NOR EAEP2132775X

Dans le Bulletin officiel de l'État (BOE) :

Autres références :

  1. Ambassade d'Espagne en France.
  2. Angel Vazquez Diaz de Tuesta (La Embajada de Espana en Paris, Madrid, Ministerio de Asuntos Exteriores, juin 2000, p. 21) mentionne le « 15, boulevard de Courcelles, dans un hôtel particulier cédé au Gouvernement espagnol par le marquis de Casa-Riera qui fut la résidence de l'Ambassadeur jusqu'à son transfert » dans l'hôtel de Wagram, avenue George-V, en 1920. Ceci ne peut être exact car le no 15 correspond à un immeuble en copropriété qui date de la fin du XIXe siècle ou du tout début du XXe siècle.
  3. Becq de Fouquières, op. cit., p. 99-100.
  4. Les vendeurs étaient les héritiers du prince de Wagram : sa fille, Louise Berthier de Wagram, ses sœurs, la princesse de La Tour d'Auvergne-Lauragais et la princesse de Broglie et les fils de celles-ci. Plusieurs des cohéritiers étant mineurs, la propriété était placée sous administration judiciaire et la vente eut donc lieu devant le Tribunal civil de la Seine.
  5. Andrée Bachoud et Genevieve Dreyfus-Armand, « Des Espagnols aussi divers que nombreux, Paris 1945-1975 », in Antoine Marès et Pierre Milza : Le Paris des étrangers depuis 1945, Paris, éditions de la Sorbonne, 1995, p. 55-76.
  6. (es) « Décret royal no 451/2017 du  », sur boe.es,
  7. Europa Press, « El Gobierno designa a Fernando Carderera Soler como nuevo embajador en Francia », Europa Press,‎ (lire en ligne)
  8. « Les services », exteriores.gob.es, consulté le 14 avril 2018.
  9. Consulats d´Espagne en France.
  10. Annuaire diplomatique et consulaire de la République française, Berger-Levrault, 1907, p. 458.
  11. Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910, p. 29.
  12. « Legaciones y Oficinas de Pasaportes », La Semaine à Paris, 21 novembre 1924, p. IV, sur Gallica.
  13. Délégation permanente d'Espagne auprès de l'UNESCO
  14. Délégation permanente d'Espagne auprès de l'OCDE
  15. Institut Cervantes à Paris
  16. Collège d'Espagne
  17. Délégation permanente d'Espagne auprès du Conseil de l'Europe à Strasbourg

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]