AccueilExpositions écoféministes : contenus, formes, évolutions, histoires

AccueilExpositions écoféministes : contenus, formes, évolutions, histoires

*  *  *

Publié le mercredi 09 octobre 2024

Résumé

La multiplication d’expositions sur l’art écoféministe témoigne ces dernières années d’une volonté de mettre au jour un courant encore méconnu dans l’histoire de l’art et d’en définir ainsi les contenus, les formes, les récits et les généalogies. A l’heure où les événements culturels consacrés à l’art écoféminisme deviennent des manifestations d’envergure présentées dans de grandes institutions, cette journée d’étude propose de réunir tout à la fois des chercheurs/chercheuses et des commissaires d’exposition, afin d’ouvrir des pistes de réflexion qui concernent autant les pratiques curatoriales que l’histoire des expositions écoféministes et son impact sur l’historiographie de l’art.

Annonce

Argumentaire

À l’heure où les préoccupations écologiques sont au cœur de tous les débats, l’important regain d’intérêt que connaît aujourd’hui le mouvement écoféministe en Occident a permis de mettre en lumière l’influence que ce courant de pensées et d’actions a pu avoir dans divers champs des sciences humaines et plus particulièrement dans l’art contemporain. Ces dernières années, la multiplication d’expositions sur le sujet témoigne d’une volonté de mettre au jour un courant encore méconnu dans l’histoire de l’art et d’envisager les productions écoféministes contemporaines à l’aune des artistes pionnières qui ont interrogé, à partir des années 1970, les liens communs entre la domination des femmes et celle de la nature.

Vivement critiqué et longtemps marginalisé, l’art écoféministe s’est développé sous des formes très diverses, depuis les pratiques spirituelles et ritualisées du féminisme culturel, jusqu’aux actions militantes et performances engagées d’artistes femmes luttant pour la sauvegarde de l’environnement. Tandis que les expositions récentes tentent de rendre compte de cette pluralité, le flou définitionnel qui entoure ces pratiques semble poser un certain nombre de difficultés quant à la constitution d’un corpus ou la proposition d’une classification convaincante. Si les expositions, comme le souligne l’historien de l’art Paul O’Neill, demeurent les « principaux moyens par lesquels l’art contemporain est aujourd’hui médiatisé, expérimenté, historicisé[1] », il convient de s’interroger sur le travail de sélection et d’exclusion qui s’opère dans la présentation d’un courant aussi éclectique, dont très peu d’artistes ont en réalité revendiqué l’appartenance.

En 2020, la curatrice Monika Fabijanska organisait à la galerie Thomas Erben de New York l’exposition Ecofeminism(s) qui dressait une première généalogie artistique entre les œuvres historiques et celles du XXIe siècle, non sans reproduire les écueils de l’écoféminisme orthodoxe des années 1970 – 1980 et sa tendance à ignorer les femmes de couleur et les artistes « du Sud ». Trois ans plus tard, une exposition d’envergure présentée au Barbican Center de Londres intitulée Re/sisters: A Lens on Gender and Ecology (2023) proposait cette fois-ci une lecture intersectionnelle et inclusive dont l’organisation thématique permettait de rendre compte des multiples approches de l’art écoféministe. On observe également l’apparition de collaborations entre commissaires et conseillers/conseillères scientifiques ou théoricien-ne-s écoféministes (Réclamer la terre, Palais de Tokyo, 2022). Alors que les événements culturels consacrés à l’art écoféminisme deviennent désormais des manifestations d’envergure présentées dans de grandes institutions – comme en témoigne l’exposition Life on Earth: Ecofeminist Art Since 1979 récemment présentée par The Brick à Los Angeles (15 septembre 2024 au 21 décembre 2024) –, cette journée d’étude propose de réunir tout à la fois des chercheurs/chercheuses et des commissaires d’exposition, afin d’ouvrir des pistes de réflexion qui concernent autant les pratiques curatoriales que l’histoire des expositions écoféministes et son impact sur l’historiographie de l’art.

Dans le champ de l’histoire des expositions d’artistes femmes, le manque de visibilité des pionnières écoféministes s’est trouvé intimement lié au débat qui a opposé au sein même du mouvement féministe, les tenants des théories constructivistes et anti-essentialistes au féminisme culturel et spirituel qui associe les femmes à la nature. Au cœur de cette polarisation, la critique d’art et curatrice Lucy Lippard a joué un rôle important, soutenant par ses écrits les artistes écoféministes et réalisant quelques premières expositions abordant ces questions. À la lumière de ces débats, il est possible d’interroger plus précisément la pratique curatoriale féministe et la figure du commissaire dont le travail implique un engagement et un positionnement politique et social. Au regard de l’histoire de l’art écoféministe, il sera intéressant d’étudier également les mécanismes et les obstacles qui ont participé à l’invisibilisation des artistes écoféministes au sein des institutions. Les communications pourront ainsi aborder les expositions contemporaines et historiques, la théorie critique qui influence la production, et l’impact des expositions sur l’historiographie de l’art écoféministe. D’autres approches pourront s’attacher aux parcours des commissaires d’expositions, aux lieux précis de réception des expositions, aux choix des œuvres exposées, aux généalogies retrouvées, aux inscriptions plus larges en lien aux sexualités multiples, aux autres espèces, aux populations autochtones, etc.

Modalités de soumission 

Les propositions d’intervention seront à adresser aux deux adresses suivantes :

  • fabienne.dumont@univ-st-etienne.fr
  • pascale.saarbach@univ-grenoble-alpes.fr

avant le 1er décembre 2024 

  • Elles comporteront un titre, un résumé de 1500 signes maximum et une courte biographie.
  • Les communications, d’une durée de 20 min, se feront en français ou en anglais.
  • Une publication est envisagée.
  • Réponse du comité adressée vers le10 décembre 2024.

Comité d’organisation

  • Fabienne Dumont, professeure d’histoire de l’art contemporain, université Jean Monnet-Saint-Étienne, ECLLA.
  • Pascale Saarbach, enseignante-chercheuse en histoire de l’art contemporain, université de Grenoble Alpes, LARHRA.

Note

[1] Paul O’Neill, « The Curatorial Turn : From Practice to Discourse », in Judith Rugg, and Michèle Sedgwick, Issues in Curating Contemporary Art and Performance, Bristol: Intellect Books, 2007, p.15.

Lieux

  • Maison de la Création et de l'Innovation - Amphithéâtre - Université Grenoble Alpes 339 avenue Centrale, 38400 St Martin d'Hères
    Grenoble, France (38)

Format de l'événement

Événement uniquement sur site


Dates

  • dimanche 01 décembre 2024

Fichiers attachés

Mots-clés

  • art écoféministe, histoire des expositions, histoire de l'art, pratique curatoriale

Contacts

  • Pascale SAARBACH
    courriel : pascale [dot] saarbach [at] univ-grenoble-alpes [dot] fr

Source de l'information

  • Pascale SAARBACH
    courriel : pascale [dot] saarbach [at] univ-grenoble-alpes [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Expositions écoféministes : contenus, formes, évolutions, histoires », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 09 octobre 2024, https://doi.org/10.58079/12fti

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal