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Prix Eugène-Dabit du roman populiste

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Prix Eugène-Dabit du roman populiste
Description prix littéraire
Pays Drapeau de la France France
Date de création 1931
Site officiel www.prixeugenedabit.fr/

Le prix Eugène-Dabit du roman populiste est un prix littéraire français créé en 1931 par Antonine Coullet-Tessier[1] (1892-1983) pour récompenser une œuvre romanesque qui « préfère les gens du peuple comme personnages et les milieux populaires comme décors à condition qu'il s'en dégage une authentique humanité[2] ».

Le populisme en littérature

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Le populisme est né en Russie dans les années 1870 de la volonté de jeunes étudiants qui choisissaient d'abandonner leurs universités pour aller partager leurs connaissances avec les paysans et les artisans. En France, ce mouvement qui avait déjà gagné la Hongrie et la Roumanie, fut impulsé par Léon Lemonnier et André Thérive, par un manifeste paru dans L'Œuvre du .

Il était fort éloigné de la dérive sémantique dont est l'objet depuis le terme « populiste ». Ce manifeste fut écrit en réaction contre une littérature bourgeoise prenant pour cadre unique les sphères les plus fortunées de la société française, privilégiant l'analyse psychologique et les élans nombrilistes au détriment de la subtile relation des faits les plus quotidiens, les plus concrets, ceux d'une vie réelle, drue et vigoureuse. « Le peuple plus le style », une formule tout aussi lapidaire qu'essentielle et qui a su réunir au travers du prix du roman populiste des auteurs aussi prestigieux que Jules Romains (1932), Henri Troyat (1935), Jean-Paul Sartre (1940), Louis Guilloux (1942), René Fallet (1950) et, plus près de nous, Jean-Pierre Chabrol, Bernard Clavel, Clément Lépidis, Raymond Jean, Leïla Sebbar, Louis Nucéra ou encore Olivier Adam, Dominique Fabre ou Joseph Ponthus.

« Nous en avons assez des personnages chics et de la littérature snob ; nous voulons peindre le peuple. Mais avant tout, ce que nous prétendons faire, c'est étudier attentivement la réalité.

Nous nous opposons, en un certain sens, aux naturalistes. Leur langue est démodée et il convient de n'imiter ni les néologismes bizarres de certains d'entre eux, ni leur façon d'utiliser le vocabulaire et l'argot de tous les métiers. Nous ne voulons point non plus nous embarrasser de ces doctrines sociales qui tendent à déformer les œuvres littéraires.

Il reste deux choses. D'abord de la hardiesse dans le choix des sujets : ne pas fuir un certain cynisme sans apprêt et une certaine trivialité –j'ose le mot– de bon goût. Et, surtout, en finir avec les personnages du beau monde, les pécores qui n'ont d'autre occupation que se mettre du rouge, les oisifs qui cherchent à pratiquer des vices soi-disant élégants. Nous voulons aller aux petites gens, aux gens médiocres qui sont la masse de la société et dont la vie, elle aussi, compte des drames. Nous sommes donc quelques-uns bien décidés à nous grouper autour d'André Thérive, sous le nom de “romanciers populistes”.

Le mot, nous l'avons dit, doit être pris dans un sens large. Nous voulons peindre le peuple, mais nous avons surtout l'ambition d'étudier attentivement la réalité. Et nous sommes sûrs de prolonger ainsi la grande tradition du roman français, celle qui dédaigna toujours les acrobaties prétentieuses, pour faire simple et vrai. »

— Léon Lemonnier, L’Œuvre, août 1929.

Histoire du prix

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Décerné pour la première fois en 1931 à Eugène Dabit pour son célèbre L'Hôtel du Nord, le prix du roman populiste s'est inspiré du manifeste de Lemonnier et Thérive.

Le prix n'est pas décerné de 1937 à 1939, en 1946 et 1947, ni de 1978 à 1983.

En , le prix du roman populiste prend le nom de « prix Eugène-Dabit du roman populiste », en hommage et pour faire référence à son premier lauréat. Cette évolution réaffirme sa fidélité à une longue histoire et à des valeurs de progrès tout en revendiquant sa filiation à un genre littéraire qui place le peuple, sa vie, ses espoirs et ses combats au cœur de son écriture. Elle permet également à ce prix de se démarquer des manipulations sémantiques qui ont détourné le sens du mot « populisme » pour déconsidérer le plus souvent des adversaires politiques ainsi accusés d'exploiter la supposée stupidité du peuple.

L'édition 2020 est annulée au profit d'une édition 2020-2021[3].

Édition 2024[4]

Il existe une idée reçue, largement relayée par la critique, selon laquelle La Rue sans nom de Marcel Aymé aurait reçu le prix en 1930, ce qui est faux[5],[6].

Notes et références

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  1. Marie-Anne Paveau, « Le « roman populiste » : Enjeux d'une étiquette littéraire », Mots : Les Langages du politique, vol. 55, no 1,‎ , p. 45-59 (DOI 10.3406/mots.1998.2345).
  2. Philippe Roger, « Le roman du populisme », Critique, Éditions de Minuit, nos 776-777,‎ , p. 5–23 (ISBN 978-2-7073-2225-8, lire en ligne).
  3. Antoine Oury, « L'édition 2020 du Prix Eugène Dabit du roman populiste annulée », sur ActuaLitté, .
  4. « Membres du jury », Prix Eugène-Dabit du roman populiste.
  5. Cyril Piroux, « Marcel Aymé, romancier populiste par défaut », dans François Ouellet (dir.) et Véronique Trottier (dir.), Études littéraires, vol. 44, no 2 « Populisme pas mort : autour du Manifeste du roman populiste (1930) de Léon Lemonnier », été 2013 (ISBN 2-920949-52-7), p. 101-114 (DOI 10.7202/1023763ar).
  6. Émilie Goin, « Compte rendu de Ouellet (François) et Trottier (Véronique), « Populisme pas mort. Autour du Manifeste du roman populiste (1930) de Léon Lemonnier » », Contextes,‎ (lire en ligne).

Articles connexes

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Liens externes

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