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Invasion Los Angeles

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Invasion Los Angeles
Description de l'image John Carpenter's They Live (opening credits Logo).png.
Titre original They Live
Réalisation John Carpenter
Scénario John Carpenter
Musique John Carpenter
Alan Howarth
Acteurs principaux
Sociétés de production Alive Films
Larry Franco Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre science-fiction
Durée 90 minutes
Sortie 1988

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Invasion Los Angeles (They Live) est un film de science-fiction américain réalisé par John Carpenter et sorti en 1988. Il s'inspire de la nouvelle Les Fascinateurs (Eight O'Clock in the Morning[1]) de Ray Faraday Nelson.

Il met en scène Roddy Piper dans le rôle d'un vagabond qui découvre avec des lunettes de soleil spéciales que la classe dirigeante est constituée d'extraterrestres cachant leur apparence et manipulant les gens pour qu'ils consomment, se reproduisent et se conforment via des messages subliminaux insérés dans les médias. Film à petit budget, Invasion Los Angeles reçoit des critiques négatives mais s'en sort mieux au box-office. Il est parfois considéré comme un film culte et peut être vu comme une satire et une critique du système capitaliste et des médias.

John Nada parcourt les routes à la recherche d'un emploi comme ouvrier sur les chantiers. Embauché à Los Angeles, il fait la connaissance de Frank Armitage qui lui propose de venir loger dans son bidonville. John va y découvrir une paire de lunettes de soleil hors du commun. Celles-ci permettent de voir le monde tel qu'il est réellement, à savoir gouverné par des extraterrestres à l'apparence humaine, qui maintiennent la population dans un état apathique au moyen d'une propagande subliminale omniprésente. Après avoir tué à l'arme à feu quelques extra-terrestres, John s'efforce de convaincre Frank de la réalité de cette invasion. Tous deux entrent ensuite en contact avec un groupe de rebelles organisés et décidés à éradiquer les envahisseurs.

Fiche technique

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Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Distribution

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Genèse et développement

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Le scénario s'inspire de la nouvelle Les Fascinateurs de Ray Faraday Nelson. John Carpenter l'adapte lui-même, mais utilise le pseudonyme de Frank Armitage, emprunté à l'un des héros du romancier H. P. Lovecraft[5].

Avec Prince des ténèbres (1987), ce film fait partie des deux productions aux budgets plus modestes réalisées par John Carpenter à la suite de l'échec commercial des Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (1986).

Attribution des rôles

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Le rôle principal est initialement écrit pour Kurt Russell, que John Carpenter a déjà dirigé dans Le Roman d'Elvis (1979), New York 1997 (1981), The Thing (1982) et Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (1986). Le cinéaste pense cependant qu'il doit travailler avec un autre acteur et décide d'engager Roddy Piper, un ancien lutteur qu'il a découvert dans WrestleMania III. Quant au rôle de Frank, il l'avait écrit en pensant à Keith David, qu'il avait déjà dirigé dans The Thing (1982)[6].

Le tournage n'a duré que deux mois, de mars à fin . Il se déroule à Los Angeles (Downtown Los Angeles, Hollywood Hills, Spring Street Bridge, ...) et Atlanta[7].

Catcheur, Roddy Piper a participé activement à la mise en place de la scène de bagarre entre Frank et John Nada[5].

John Carpenter's
They Live
Original Soundtrack Recording

Bande originale de John Carpenter & Alan Howarth
Sortie 1987[8]
Durée 31:12
Compositeur John Carpenter
Alan Howarth
Label Varèse Sarabande
Critique

Albums de John Carpenter

Fils de musicien, John Carpenter a signé, en collaboration avec Alan Howarth, la musique du film.

Listes des titres de l'album
  1. Coming to L.A.
  2. A Message
  3. The Siege of Justiceville
  4. Return to Church
  5. All Out of Bubble Gum
  6. Back to the Street
  7. Kidnapped
  8. Transient Hotel
  9. Underground
  10. Wake Up

Le film reçoit des critiques partagées. Dans le Chicago Reader, Jonathan Rosenbaum écrit notamment : « L'esprit et l'art de la narration de Carpenter rendent cela amusant et regardable, bien que le script prenne un certain nombre de raccourcis malheureux et que les possibilités inhérentes au concept central du film ne soient explorées que brièvement »[9]. Jay Carr du Boston Globe écrit notamment « Une fois que Carpenter a livré ses visuels rappelant les années 50, avec de petites soucoupes volantes dodues de série B, et a fait valoir que les riches sont des démons fascistes, They Live faiblit sur l'imagination et l'inventivité » mais estime qu'« en tant que comédie d'horreur de science-fiction, [le film] est dans la même classe que Terminator et RoboCop, même si son héros ne porte pas de biceps bioniques »[10].

Dans sa critique pour le New York Times, Janet Maslin écrit quant à elle « Puisque M. Carpenter semble essayer de faire valoir un point réel ici, la platitude de Invasion Los Angeles est doublement décevante. Il en va de même pour sa folle incohérence, puisque le film cesse d'essayer de se conformer même à son propre plan de match après un certain temps »[11]. Richard Harrington de The Washington Post écrit : « C'est tout simplement John Carpenter qui, comme d'habitude, essaie de creuser profond avec une pelle en plastique. L'intrigue du film est pleine de trous noirs, le jeu des acteurs est misérable, les effets sont de second ordre. En fait, tout cela est tellement absurde que ça ferait passer V pour Masterpiece. »[12].

Le film s'en sort mieux au box-office. Produit pour 4 millions de dollars, il en récolte 13 008 928 $ rien que sur le sol américain[13]. En France, il attire 177 294 entrées[3].

En 2024, Le Monde le qualifie de « grand film politique qui frappe au bon endroit en retournant les armes de la série B régressive en une charge explosive contre l’Amérique reaganienne triomphante et la nouvelle donne économique[14]. »

Distinctions

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En 1989, le film est nommé au prix de meilleur film au Fantasporto. Lors des Saturn Award 1990 décernés par l'Académie des films de science-fiction, fantastique et horreur, il est nommé au prix du meilleur film de science-fiction et à celui de la meilleure musique pour John Carpenter et Alan Howarth[15].

  • Dans le générique de fin, le personnage principal est crédité « Nada » (« rien » en espagnol), son nom n'ayant jamais été donné, ni prononcé de tout le film (le prénom John est seulement dans le script et les dossiers de presse), et le seul nom de famille qu'on entend est celui de Holly : Thomson[6].
  • Le film peut être vu comme une critique du capitalisme comme système d'exploitation d'une masse croissante de pauvres et d'opprimés (ici de l'humanité) par une oligarchie (les extraterrestres). Cette domination est rendue possible par la collaboration de quelques humains qui y trouvent un avantage matériel (revenus, promotions, pouvoir). On peut aussi y lire une critique des médias, lobotomisant presque littéralement le peuple et l'asservissant par un véritable lavage de cerveau à travers les publicités poussant à un consumérisme permanent, et répétant incessamment des injonctions à « obéir aux autorités », « consommer », « se marier et procréer », « abandonner toute imagination », etc. John Carpenter a déclaré que le film critiquait notamment les Reaganomics (mot-valise désignant les politiques en matière d'économie du président américain Ronald Reagan dans les années 1980[6]).
  • Une lecture antisémite du film a été parfois répandue dans certains milieux d'extrême droite sur Internet, amenant le réalisateur à s'exprimer sur Twitter en 2017 en qualifiant cette interprétation de « calomnie » et de « mensonge »[16],[6].

Autour du film

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Références dans d'autres œuvres

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Critique philosophique

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Le philosophe slovène Slavoj Žižek analyse le film dans son documentaire The Pervert's Guide to Ideology. Il le qualifie de « chef-d'œuvre oublié de la gauche hollywoodienne ». Le film est perçu comme un révélateur de l'idéologie dans la vie quotidienne, à partir de la conception du philosophe issue notamment de Karl Marx et de Jacques Lacan[réf. nécessaire].

On lira également la critique de D. Morin Ulmann, « Invasion Los Angeles : une critique sociale à quatre millions de dollars », in Le cinéma des années Reagan, F. Gimello-Mesplomb (dir.), Nouveau Monde (éditions), 2007[à développer].

Jeux vidéo

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Invasion Los Angeles a également influencé le jeu vidéo Duke Nukem 3D de 3D Realms sorti en 1996. Dans le scénario du jeu, Los Angeles est envahi d'extraterrestres venus s'emparer du monde, certains en uniforme de policiers du LAPD. Le héros est grand, blond, musclé, toujours avec des lunettes de soleil. Certaines répliques récurrentes du héros dans le jeu sont également des références, comme « (I have come here)… to chew bubble gum and kick ass... and I'm all out of gum ! ». En effet cette phrase est une réplique du film prononcé lorsque le personnage principal entre dans une banque avec un fusil à pompe et dit cette phrase, avant de tirer sur tous les extraterrestres déguisés en humains qui s'y trouvent[17]. Cette réplique ayant également été reprise dans Fallout 2.

On peut également supposer une forte inspiration des concepteurs du jeu vidéo The Simpsons: Bart vs. the Space Mutants (sorti en 1991 sur NES) dans lequel Bart Simpson utilise des lunettes pour identifier des extra-terrestres ayant pris l'apparence d'êtres humains et en débarrasser Springfield.

À signaler une petite référence dans le jeu Saints Row IV (2013) : l'un des membres de l'équipe dirigée par le joueur n'est autre que… Keith David lui-même. Il doit être sauvé au cours d'une mission où, momentanément devenu fou, il prend le joueur et tous ceux qui l'entourent pour des extraterrestres. Le joueur est aidé dans sa mission de sauvetage par un homme en kilt disant s'appeler Roddy Piper.

Le jeu vidéo Flash-back fait lui aussi un clin d'œil aux lunettes permettant de découvrir des extra terrestres dissimulés sous une apparence humaine[18].

Un morceau de Darksynth de l'artiste français Carpenter Brut intitulé Chew BubbleGum And Kick Ass... fait référence a une réplique du film[19].

Tag d'une tête styisées en noir sur blanc sur un portail en fer noir. Dessous est marqué Obey.
Graffiti d'Obey Giant de Shepard Fairey

En 1995, l'artiste Shepard Fairey s'est inspiré du film pour sa série de travaux Obey[20].

Dans leur clip illustrant le single d'Armand Van Helden Into Your Eyes, les frères Waverly rendent un hommage direct à Invasion Los Angeles : le thème des lunettes magiques est repris, mais aux effrayants extra-terrestres se substituent des danseuses en bikini[21]. démontrant que l'apathie est bien plus ancrée que ce que l'on puisse soupçonner.

Le thème des lunettes est également repris dans le clip de la chanson American Jesus, du groupe américain Bad Religion[22].

Le clip de Back In The USA du groupe Green Day est également un hommage au film et ses fameuses lunettes magiques[23].

Dub FX y fait également référence dans son clip Fake Paradise[24].

Commentaire

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Le détecteur d'humains portatif est le même modèle utilisé quatre ans plus tôt dans Ghostbusters pour détecter les fantômes[réf. nécessaire].

Notes et références

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  1. (en) « Eight O'Clock in the Morning » (version du sur Internet Archive).
  2. a et b «  » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  3. a et b « Invasion Los Angeles », sur JP's Box-office (consulté le )
  4. « Parental guide » ((en) guide parental), sur l'Internet Movie Database
  5. a et b Secrets de tournage - AlloCiné
  6. a b c et d « Trivia » ((en) anecdotes), sur l'Internet Movie Database
  7. « Locations » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
  8. a et b (en) « John Carpenter / Alan Howarth - They Live (Original Soundtrack) », sur AllMusic (consulté le )
  9. (en) Jonathan Rosenbaum, « They Live », Chicago Reader,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Jay Carr, « What if we're cattle for aliens? », The Boston Globe, Boston Globe Media Partners,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  11. Janet Maslin, « A Pair of Sunglasses Reveals a World of Evil », The New York Times, The New York Times Company,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Richard Harrington, « 'They Live': (R) », The Washington Post, The Washington Post Company,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (en) « They Live », sur Box Office Mojo (consulté le )
  14. « « Invasion Los Angeles », de John Carpenter, une charge explosive contre l’Amérique reaganienne triomphante », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) Awards - Internet Movie Database
  16. (en-GB) John Patterson, « They Live: John Carpenter's action flick needs to be saved from neo-Nazis », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
  17. (en-US) « Urban Dictionary: chew bubblegum and kick ass », sur Urban Dictionary (consulté le )
  18. « Flashback Anecdotes »
  19. Chew BubbleGum And Kick Ass.... (lire en ligne)
  20. « Hero Complex », sur Los Angeles Times (consulté le ).
  21. Chute Libre, Figure Imposée (comparaison entre Invasion Los Angeles et Look Into my Eyes).
  22. Clip de la chanson, dans lequel le chanteur met des lunettes pour voir les gens porter leur croix, comme symbole d'une religion aliénante.
  23. (en) Megan Armstrong, « Green Day Shares 'Back In The USA' Video, Joins Miranda Lambert For New Rendition of 'Ordinary World' », Billboard,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. [1]

Bibliographie

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  • Frédéric Neyrat, « Résister, c'est percevoir : à propos de They Live, de John Carpenter (1988) », Rue Descartes, no 53,‎ , p. 110-115 (lire en ligne)
  • Morin Ulmann David, « Invasion Los Angeles : une critique sociale à quatre millions de dollars », in Le cinéma des années Reagan, F. Gimello-Mesplomb (dir.), Nouveau Monde (éditions), 2007.

Articles connexes

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Liens externes

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