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Christian Dior (bals)

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Christian Dior participe à des bals et fêtes au cours de sa carrière. Invité, costumier, ou couturier, il croise alors le Tout-Paris et la haute société.

Robe et gants du soir Christian Dior, présentée au musée d'art d'Indianapolis.

À la fin des années 1940, Christian Dior se lie d'amitié avec Jean Cocteau[n 1]. Christian Dior, auréolé de l'immense succès de sa première collection, est introduit dans les bals importants par Cocteau, tel que ceux du mécène et comte Étienne de Beaumont[2] à l'hôtel de Masseran ou dans d'autres lieux essentiellement parisiens[3].

Le début des années 1950 marque le retour de fêtes fastueuses après les restrictions de la Guerre[4]. Ces fêtes extravagantes regroupent les artistes, milliardaires, mondains[5], élégantes[4], intellectuels, la haute société française ou internationale. Elles ont lieu dans des hôtels particuliers comme celui des Noailles, fêtes données par Marie-Laure de Noailles[4], ou chez les artistes comme Leonor Fini, amie du couturier depuis les années 1930[6], ou Tristan Tzara[5]. Le maitre de cérémonie donne le thème du bal qui s'impose aux décors et costumes[4] ; Christian Dior participe alors régulièrement à la conception de ceux-ci[5] ainsi qu'aux robes de bal : il est soit l'invité d'honneur, soit le costumier, soit le couturier des femmes[3]. « La robe de bal vous fait rêver et doit faire de vous une créature de rêve. J'estime que dans la garde-robe d'une femme, elle est tout aussi nécessaire qu'un tailleur. Et si merveilleuse pour le moral[7]. » Le photographe Cecil Beaton immortalisera Daisy Fellowes puis les vingt et un ans de la princesse Margaret toutes deux vêtues d'une robe de bal signée Dior[4].

En , Étienne de Beaumont et son épouse Édith donnent le bal des Rois et des Reines[8], y invitant le Tout-Paris. Christian Dior y vient déguisé, avec un masque de lion[9]. Y participent aussi le couturier Jacques Fath, la surréaliste Leonor Fini, le comte Carlo Sforza[5], Christian Bérard, ou Valentine Hugo[3]

Le , Charles de Beisteigui donne une fête costumée à Venise au Palais Labia, avec plus de mille invités[4] : le Bal des Masques et Dominos restera dans les mémoires comme « le bal du siècle[4],[5],[8] »,[n 2]. La fête débute par un défilé costumé dans les rues de la ville. Les costumes sont dessinés par Christian Dior, avec Salvador et Gala Dalí[4]. Le couturier défile aux côtés de Dalí ou de Victor Grandpierre[n 3],[11], et sont réalisés par Pierre Cardin[12]. « Celle-ci fut la plus belle des fêtes que je vis et ne verrai jamais[3] » dira plus tard Christian Dior.

En septembre 1953 une fête est organisée au cirque Amar par la baronne de Cabrol. Toute la haute couture de l'époque, Schiaparelli, Givenchy, Lanvin, Balmain et surtout Dior, est représentée[3].

En 1956, le couturier participe au Bal des Artistes habillé en dandy[8], personnage d'après Jules Barbey d'Aurevilly[13].

À partir de 1985, la couture Dior ou les Parfums Christian Dior, donnent des bals pour quelques événements : le lancement du parfum Poison voit l'organisation d'un bal au château de Vaux-le-Vicomte, suivi d'un autre pour le parfum Dune en 1991[4]. En 2007, l'anniversaire des soixante ans de la maison de couture sont fêtés avec un bal organisé par John Galliano à l'Orangerie de Versailles[4],[14]. Un peu plus tard, c'est l'Opéra Garnier qui accueille un bal pour le parfum Midnight Poison sur le thème de Cendrillon[4]. Le rapport entre les bals et le couturier donne est également source d'inspiration pour créer certaines dénominations de produits de la marque, tel que par exemple la collection de montres Dior VIII Grand Bal déclinées en plusieurs modèles[3], ou le parfum floral Grand Bal et la ligne de maquillage du même nom.

Notes et références

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  1. Dès le premier défilé de Dior, Jean Cocteau suit la carrière du couturier ; par la suite ils collaborent pour le film Les Enfants terribles. Ils possèdent également tous deux une maison de campagne à Milly-la-Forêt[1].
  2. La scène du bal dans le film d'Alfred Hitchcock La Main au collet est inspirée de ce « bal du siècle »[4].
  3. Victor Grandpierre, décorateur du milieu du XXe siècle, connu pour avoir décoré après la Guerre l'hôtel particulier du 30, avenue Montaigne, siège du couturier[10].

Références

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  1. Musée Christian-Dior Granville, Florence Müller et al., Dior, le bal des artistes, Versailles, ArtLys, , 111 p. (ISBN 978-2-85495-441-8, présentation en ligne), « Cocteau Jean (1889 - 1963) », p. 30
  2. Jacques Brunel, « Miss Dior… Un air de liberté », L'Express Styles, Groupe Express-Roularta, no 3254,‎ , p. 66 (ISSN 0014-5270)
  3. a b c d e et f Hervé Dewintre, « Dansez maintenant ! », L'Officiel Paris, Éditions Jalou, no 977,‎ , p. 66 et 67 (ISSN 0030-0403)
  4. a b c d e f g h i j k et l Caroline Bongrand et Florence Müller (préf. Irina Antonova), Inspiration Dior, Paris, Éditions de La Martinière, , 322 p. (ISBN 978-2-7324-4623-3, présentation en ligne), « Les Bals Dior », p. 109 à 122
  5. a b c d et e Musée Christian-Dior Granville, Florence Müller et al., Dior, le bal des artistes, Versailles, ArtLys, , 111 p. (ISBN 978-2-85495-441-8), « Fêtes et bals costumés », p. 51
  6. Musée Christian-Dior Granville, Florence Müller et al., Dior, le bal des artistes, Versailles, ArtLys, , 111 p. (ISBN 978-2-85495-441-8), « Fini Leonor (1908 - 1996) », p. 52
  7. Christian Dior cité in : Catherine Örmen (préf. Inès de La Fressange), Un siècle de mode, Paris, Éditions Larousse, coll. « Les documents de l'Histoire », , 128 p. (ISBN 978-2-03-587455-9, présentation en ligne), « Christian Dior : L'inventeur de la robe de cocktail », p. 51
  8. a b et c [PDF] Dossier de presse du musée Christian-Dior à l'occasion de l'exposition Le Grand Bal Dior en 2010 : Lire en ligne
  9. [image] « Christian Dior en roi des animaux », sur lexpress.fr, (consulté le )
  10. Musée Christian-Dior Granville, Florence Müller et al., Dior, le bal des artistes, Versailles, ArtLys, , 111 p. (ISBN 978-2-85495-441-8), « Grandpierre Victor », p. 61
  11. Interview de Florence Müller, in : Anne-Cécile Beaudoin, « Le grand art selon Dior », sur parismatch.com, (consulté le )

    « Dior adore l’art de la fête, qu’il conçoit comme une mise en scène. La plus mémorable est sans doute le fameux Bal Beistegui, donné à Venise au palais Labia en septembre 1951. Dior et Dali y apparaissent déguisés en géants perchés sur des échasses. »

  12. Musée Christian-Dior Granville, Florence Müller et al., Dior, le bal des artistes, Versailles, ArtLys, , 111 p. (ISBN 978-2-85495-441-8), « L'entrée des géants », p. 46 et 47
  13. Virginie Jacoberger-Lavoué, « Dior mène le bal », Tendances, sur valeursactuelles.com, Valeurs actuelles, (consulté le )
  14. Karine Porret, « Le bal Dior », l'express diX, vol. supplément à L'Express,‎ , p. 12 à 13

Bibliographie

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