Pteropus rufus
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Classe | Mammalia |
Sous-classe | Placentalia |
Ordre | Chiroptera |
Sous-ordre | Yinpterochiroptera |
Famille | Pteropodidae |
Genre | Pteropus |
VU A2acd : Vulnérable
Pteropus rufus, le Renard volant de Madagascar[1],[2],[3] ou le Renard volant malgache[3] ou le Renard volant roux[3] ou la Roussette marron[4] ou la Roussette rougeâtre[3] ou la Roussette de Madagascar[5], est une espèce de chauve-souris.
Répartition et habitat
[modifier | modifier le code]Pteropus rufus est endémique de Madagascar[6].
Cette chauve-souris se rencontre principalement sur les petites îles et les zones côtières de basse altitude[6] et est assez inhabituelle dans la zone du plateau central de Madagascar[7].
Description
[modifier | modifier le code]Chez Pteropus rufus, les mâles pèsent de 650 à 750 g et les femelles de 500 à 550 g[8]. Ce mammifère volant est l'une des chauves-souris les plus grandes au monde[9] avec un corps de 25 cm[9] et une envergure de 0,8 à 1 m[10],[9].
Pteropus rufus présente les caractéristiques générales du genre Pteropus avec une tête longue et étroite, conique, terminée par un museau fin, rappelant celui d'un chien[10], sur les côtés duquel s'ouvrent les narines[11]. Les oreilles sont longues et glabres[10].
La membrane inter-fémorale est très peu étendue[11]. Les ailes sont typiques des chauves-souris frugivores avec le second doigt onguiculé[11],[12]. Il présente la particularité de ne pas posséder de queue[10],[9].
La denture présente un total de 34 dents réparties en quatre incisives verticales supérieures et inférieures, deux canines supérieures et inférieures assez fortes, dix molaires supérieures et douze molaires inférieures[11],[12]. La première pré-molaire est très petite et manque parfois (32 dents)[11].
Le pelage des parties supérieures est brun foncé[4],[13]. Le cou, le dessus de la tête et les parties inférieures sont roux[4] à jaune orangé[13] ou jaune doré[10]. Le museau est noir[4].
Comportement
[modifier | modifier le code]Pteropus rufus se rassemblent la journée suspendus tête en bas par grappes[10] à des branches d'arbres dans des dortoirs[6].
Alimentation
[modifier | modifier le code]Pteropus rufus est une espèce végétarienne généraliste. Elle consomme de 59 à 65 % de fruits et notamment de gros fruits, de 17 à 35 % de fleurs et de 6 à 18 % de feuilles. Il est particulièrement friand des fruits de Tamarindus indica et des fleurs d'Agave rigidana (espèce introduite à Madagascar) qui peuvent constituer jusqu'à 90 % de son régime alimentaire[6]. D'autres plantes comme Ficus guatteriaefolia, Syzygium sp., Terminalia fatraea, Uapaca thouarsii et Uapaca littoralis ont également une place importante dans le régime alimentaire de Pteropus rufus[14].
Reproduction
[modifier | modifier le code]Pteropus rufus s'accouple généralement en avril et en mai et la naissance d'un seul petit[9] a lieu en octobre[15],[9].
Ecologie
[modifier | modifier le code]Le renard volant de Madagascar aide à la dispersion des graines des plantes qu'il consomme[16],[14].
Prédateur
[modifier | modifier le code]Le renard volant malgache est l'une des proies du faucon Polyboroides radiatus[17].
Publication originale
[modifier | modifier le code]- Geoffroy Saint-Hilaire, E. 1803. Catalogue des mammifères du Muséum National d'Histoire Naturelle. Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris, 272 pages p. 47.
La paternité de Pteropus rufus a fait l'objet d'une controverse taxinomique. Certains, considérant que les noms décrits dans le Catalogue des mammifères du Muséum National d'Histoire naturelle d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire publié en 1803 n'étaient pas disponibles, ont attribué cette paternité à Friedrich Tiedemann (1808)[18]. Le travail d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire ayant été proposé à l'inscription sur la liste officielle des travaux approuvés et disponibles à des fins de nomenclature zoologique[19] et cette proposition acceptée et publiée par la Commission internationale de nomenclature zoologique[20], la paternité de Pteropus rufus revient à Étienne Geoffroy Saint-Hilaire[21].
Pteropus rufus pourrait n'être qu'une sous espèce de Pteropus giganteus comme Pteropus aldabrensis, Pteropus niger et Pteropus seychellensis[22].
Liste des sous-espèces
[modifier | modifier le code]- Pteropus rufus princeps Andersen, 1908 - (Sud de Madagascar)[23]
- Pteropus rufus rufus É. Geoffroy, 1803 - (Nord et partie centrale de Madagascar)[23]
Les deux sous-espèces de Pteropus listées ci-dessus sont considérées valides par certains[23],[13] alors que d'autres considère qu'il n'existe pas de sous-espèce de Pteropus rufus et placent Pteropus rufus princeps en synonymie[21],[3].
Liste des synonymes
[modifier | modifier le code]- Pteropus edwardsii E. Geoffroy, 1810[23],[21],[3]
- Pteropus madagascariensis Oken, 1816[23],[3]
- Pteropus phaeops OKen, 1838[3]
- Pteropus phaiops Temminck, 1825[23],[21],[3]
- Pteropus princeps Andersen, 1908[21],[3]
Pteropus rufus et l'Homme
[modifier | modifier le code]Menaces
[modifier | modifier le code]Cette grande roussette est menacée par la perte de son habitat (destruction de la forêt) et par la chasse[24].
Virologie
[modifier | modifier le code]Pteropus rufus est potentiellement porteur d'enterobactéries pathogènes pour l'Homme[25]. Cette espèce peut également être porteuse du virus Nipah[26].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Références taxinomiques
[modifier | modifier le code]- (en) Référence Animal Diversity Web : Pteropus rufus (consulté le )
- (en) Référence BioLib : Pteropus rufus Tiedemann, 1808 (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Pteropus rufus E. Geoffroy, 1803 (consulté le )
- (fr) Référence CITES : taxon Pteropus rufus (sur le site du ministère français de l'Écologie) (consulté le )
- (en) Référence CITES : espèce Pteropus rufus É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1803 (+ répartition sur Species+) (consulté le )
- (fr + en) Référence EOL : Pteropus rufus É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1803 (consulté le )
- (fr + en) Référence GBIF : Pteropus rufus É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1803 (consulté le )
- (fr + en) Référence ITIS : Pteropus rufus É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1803 (consulté le )
- (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Pteropus rufus É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1803 (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Pteropus rufus É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1803 (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence Taxonomicon : Pteropus rufus É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1803 (consulté le )
- (en) Référence UICN : espèce Pteropus rufus É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1803 (consulté le )
Références
[modifier | modifier le code]- Langrand, O., Goodman, S. M. 2010. Liste des noms vernaculaires en langue française des espèces de chauves-souris de Madagascar. Malagasy Nature, 4: 49-54.
- Roberts, S.H., Jacobs, M.D., Clark, R.M., Daly, C.M., Tsimijaly, L.H., Rossizela, R.J., Prettyman, S.T. 2016. A review of the Pteropus rufus (É. Geoffroy, 1803) colonies within the Tolagnaro region of southeast Madagascar - an assessment of neoteric threats and conservation condition. Madagascar Conservation & Development, 11(1): 23-32.
- ACR. 2016. African Chiroptera Report 2016. AfricanBats, Pretoria, 7380 pages.
- Geoffroy Saint-Hilaire, E. 1803. Catalogue des mammifères du Muséum National d'Histoire Naturelle. Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris, 272 pages.
- Caceres, S. 2011. Plan de conservation de la Roussette noire (Pteropus niger) à La Réunion. Direction Régionale de l’Environnement de La Réunion (DIREN). ONCFS, 62 pp. + annexes.
- Raheriarisena, M. 2005. Régime alimentaire de pteropus rufus (Chiroptera: Pteropodidae) dans la région sub-aride du sud de Madagascar. Revue d'Ecologie, 60: 255-265.
- Long, E., Racey, P.A 2007. An Exotic Plantation Crop as a Keystone Resource for an Endemic Megachiropteran, Pteropus rufus, in Madagascar. Journal of Tropical Ecology, 23(4): 397-407.
- Peterson, R.L., Eger, J.L., Mitchell, L. 1995. Faune de Madagascar (Chiroptères). Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris, 204 pages.
- Attali, J. 2003. Etude des megachiroptères en tant que réservoir de Paramyxovirus Madagascar. Mémoire de CEAV pathologie animale en régions chaudes, Ecole nationale vétérinaire de Toulouse, France, 61 pages.
- Malzy, P. 1956. Les animaux de Madagascar, Mammifères. Fiche Orstom, 50 pages.
- Bory de Saint-Vincent, J. B. G. M. 1828. Dictionnaire classique d'histoire naturelle, Volume 14, Rey et Gravier, Paris, 710 pages.
- Geoffroy Saint-Hilaire, E. 1810. Description des Roussettes et des Céphalotes, deux nouveaux genres de la famille des Chauves-Souris. Nouveau Bulletin des Sciences de la Société philomathique de Paris, 2(33): 89-92.
- Dorst, J. 1947. Les chauves-souris de la faune malgache. Bulletin du Muséum, 19(4): 306-313.
- Bollen, A., Elsaker, van, L. 2002. Feeding ecology of Pteropus rufus (Pteropodidae) in the littoral forest of Sainte Luce, SE Madagascar. Acta Chiropterologica, 4(1): 33-47.
- Garbutt, N. 1999. Mammals of Madagascar. Pica Press, Sussex, UK, 304 pages.
- Oleksy, R., Racey, P.A., Jones, G. 2015. High-resolution GPS tracking reveals habitat selection and the potential for long-distance seed dispersal by Madagascan flying foxes Pteropus rufus, Global Ecology and Conservation, 3: 678-692.
- Goodman, S. 1989. Madagascar Harrier Hawk (Polyboroides radiatus) preying on flying fox (Pyeropus rufus). Ostrich, 62: 215.
- Koopman, K. F. 1993. Order Chiroptera. P: 137-241, in Mammal species of the world, a taxonomic and geographic reference, Second ed. (D. E. Wilson and D. M. Reeder, eds.). Smithsonian Institution Press, Washington D.C., 1207 pp.
- Grubb, P. 2001. Catalogue des mammifères du Muséum National d'Histoire Naturelle by Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1803): Proposed placement on the Offical List of Works Available for Zoological Nomenclature. Bulletin of Zoological Nomenclature, 58: 41-52.
- International Commission on Zoological Nomenclature. 2002. Opinion 2005 (Case 3022). Catalogue des mammifères du Muséum National d’Histoire Naturelle by Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1803): Placed on the Official List of Works Approved as Available for Zoological Nomenclature. Bulletin of Zoological Nomenclature, 59: 153-154.
- Wilson, D.E., Reeder, DA.M. (editors). 2005. Mammal Species of the World. A Taxonomic and Geographic Reference (3rd ed), Johns Hopkins University Press, 2142 pages. (Johns Hopkins University Press, http://www.press.jhu.edu).
- O’Brien, J., Mariani, C., Olson, L., Russell, A.L., Say, L., Yoder, A.D., Hayden, T.J. 2009. Multiple colonisations of the western Indian Ocean by Pteropus fruit bats (Megachiroptera: Pteropodidae): The furthest islands were colonised first. Molecular Phylogenetics and Evolution, 51: 294-303.
- Allen, G. M. 1939. A Checklist of African Mammals, Bulletin of the Museum of Comparative Zoology, Harvard College, volume 83, Cambridge, U.S.A., 762 pages.
- Jenkins, R.K.B., Racey, P.A., Andriafidison, D., Razafindrakoto, N., Razafimahatratra, E., Rabearivelo, A., Ratsimandresy, Z., Andrianandrasana, R.H., Razafimanahaka, H.J. 2007. Not rare, but threatened: the endemic Madagascar flying fox Pteropus rufus in a fragmented landscape. Oryx, 41(2): 263-271.
- Mayoux, A., Coulanges, P., Brygoo, E. 1970. A new reservoir of viruses of Enterobacteriaceae pathogenic to humans: the Megachiroptera Pteropus rufus Geoffroy, in Madagascar. Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, 270(17): 2137-38.
- Chong, H.T., Abdullah, S., Tan, C.T. 2009. Nipah virus and bats. Neurology Asia, 14: 73-76.