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Clemenceau (porte-avions)

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Clemenceau
illustration de Clemenceau (porte-avions)
La dernière sortie à la mer du Clemenceau (avec sa flamme de guerre à mi-drisse (vergue tribord)

Type Porte-avions
Classe Clemenceau
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Commanditaire Direction des constructions navales
Chantier naval Arsenal de Brest
Commandé 1954
Quille posée Novembre 1955
Lancement
Armé
Mise en service
Statut Désarmé le , démantelé de 2009 à fin 2010
Équipage
Équipage 2 000 marins dont 650 pour le groupe aérien.
Caractéristiques techniques
Longueur 265 mètres
Maître-bau 51,20 m
Tirant d'eau 8,60 m
Déplacement 24 200 tonnes Washington (32 800 en pleine charge)
Propulsion 6 chaudières
2 turbines Parsons
2 hélices
Puissance 126 000 ch (92 640 kW)
Vitesse 32 nœuds
Caractéristiques militaires
Blindage Pont d'envol blindé, caisson central (machines et soutes à munitions) blindé, bloc passerelle (citadelle) en tôles renforcées.
Armement 8 x canons de 100 mm AA Mle 53 à l'origine
En 1985, 4 de ces tourelles sont remplacées par 2 SACP Crotale EDIR systems, avec 52 missiles
5 mitrailleuses Browning M2 de 12,7 mm.
Électronique 1 centrale de navigation inertielle à cardans MiniCIN Safran Electronics & Defense
Rayon d'action 7 500 nautiques à 18 nœuds
4 800 nautiques à 24 nœuds
Aéronefs 40 aéronefs
Carrière
Pavillon France
Indicatif international : FBAW - marque de coque : R98

Le Clemenceau (indicatif visuel R98 puis, après 2002, coque Q-790), navire de tête de sa classe, souvent surnommé familièrement « Clem » dans la marine, fut le 6e porte-avions entré en service dans la Marine française mais seulement le 2e construit en France (après le Béarn) et le 1er conçu dès l'origine comme tel.

Resté en service du au , il constitua, en même temps que le Foch, son jumeau mis en service un an après lui, la pièce maîtresse de la marine nationale. Durant sa (longue) carrière, le Clemenceau a parcouru plus d'un million de nautiques sur tous les océans et mers du globe.

Bien qu'étant le premier bâtiment opérationnel à porter le nom de Clemenceau (en l'honneur de Georges Clemenceau), ce patronyme avait déjà été attribué à un cuirassé, dérivé du cuirassé Richelieu, mis sur cale en 1939 et jamais achevé, puis à un projet de porte-avions léger PA 28, budgété en 1947 et abandonné en 1949.

Le projet de statut naval établi par l’état-major général en 1949 demande quatre porte-avions de 20 000 tonnes pour en avoir deux disponibles en permanence. Dans sa séance du , le Conseil supérieur de la Marine est encore plus ambitieux : discutant le projet de statut naval, il demande six porte-avions d’escadre. Le , il en réclame encore cinq dont deux pour l’Union française (non mis à la disposition de l’OTAN). D’après le MRC 12, document final de la Conférence de Lisbonne de 1952, la France devrait mettre à la disposition de l’OTAN un porte-avions au jour J, deux à J+30, trois à J+180.

Mais, dès 1953 la Marine doit réviser ses ambitions à la baisse, avec un objectif de trois porte-avions[note 1].

Le PA 54 Clemenceau, inscrit au budget de 1953, est mis sur cale en novembre 1955 ; le PA 55 Foch, inscrit au budget de 1955, est mis sur cale en février 1957[1].

Construction

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L'ordre de mise en chantier date du et l'assemblage des premiers éléments préfabriqués (à l'arsenal de Brest) débute en décembre 1955 au bassin no 9 de Laninon (DCAN).

Mis à l'eau le , le Clemenceau effectue ses premiers essais à la mer le . Admis au service actif le et affecté au groupe des porte-avions (ALPA), il appareille aussitôt pour Toulon où il sera basé dans un premier temps.

Ce porte-avions mettait en œuvre des avions d'assaut (GAMD Étendard IV puis Dassault Super-Étendard), des avions d'interception (SNCASE-20N Aquilon puis Vought F-8E Crusader) et des avions de lutte anti-sous-marine (Breguet Alizé).

Dès le , il participe jusqu'au à l'exercice OTAN BigGame, avec la sixième flotte américaine (porte-avions USS Saratoga et USS Intrepid), en Méditerranée occidentale, en tant que porte-avions de lutte anti-sous-marine, puis il enchaîne, du au avec l'exercice OTAN Dawn Breeze VII, dans la zone de Gibraltar.

Au cours de sa longue carrière, il a participé à la majorité des opérations navales de la France :

Entre 1959 et 1997, le Clemenceau a subi, comme son Sister ship, le porte-avions Foch, de nombreuses modifications. On peut noter tout particulièrement :

  • la modernisation « capacité Crusader » en 1966 ;
  • la « qualification nucléaire » le avec la possibilité d'emport de quatre ou cinq bombes AN-52 puis de missiles Air-Sol Moyenne Portée à partir de 1993 [2] dans le cadre de la Force aéronavale nucléaire ;
  • l'installation de 2 « systèmes antiaériens Crotale EDIR » en 1985 (1 sur tribord avant, 1 sur bâbord arrière), en même temps que la modernisation de son appareil propulsif et de son système de détection.

Pendant les années 1960 et 1970, les deux porte-avions ont souvent été amarrés côte à côte aux « épis porte-avions » dans la rade abri de Brest.

Il a navigué sur tous les océans et mers du monde et a totalisé à l'issue de sa carrière la somme impressionnante de plus d'un million de nautiques (ou milles marins), soit 48 fois le tour du globe. Il aura ainsi passé 3 125 jours à la mer, 80 000 heures de fonctionnement et aura effectué plus de 70 000 catapultages.

En 1983, le bâtiment sera la première unité navigante de la marine à embarquer du personnel féminin. Trois femmes seront affectées à son bord : un médecin des Armées, un maître principal secrétaire militaire et un premier maître fourrier.

Fidèle à la tradition de la Marine française, le Clemenceau a accueilli à son bord pour des séjours de quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, de nombreux artistes peintres parmi lesquels Maurice Boitel, Gaston Sébire (nommé depuis peintre officiel de la Marine) etc. Le Carré des officiers subalternes était d'ailleurs décoré d'une huile sur toile du peintre de la marine Mathurin Méheut intitulée Clemenceau visitant une tranchée. Dans le domaine du septième art, le cinéaste Pierre Schœndœrffer a navigué à son bord en 1981, ayant embarqué à Brest et débarqué à Hambourg.

Caractéristiques générales

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1 : canon de 100 mm ; 2 : radar de conduite de tir DRBC-31 ; 3 : ascenseur latéral ; 4 : grue de 15 T ; 5 : radar d'approche NRBA-50 ; 6 : radar d'altimétrie DRBI-10 radar ; 7 : cheminée ; 8 : radar de veille air DRBV-20 ; 9 : balise Tacan ; 10 : radar combiné surface-air basse altitude DRBV-50 ; 11 : radar de veille air DRBV-23 ; 12 : radar d'altimétrie DRBI-10 ; 13 : radar de conduite de tir DRBC-31

Données générales

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    • Dimensions : 265 × 51,20 × 7,50 mètres
    • Tirant d'eau en charge : 8,60 mètres
    • tirant d'air : pont d'envol 16 mètres, passerelle 23 mètres, balise Tacan 62 mètres
    • Déplacement : 24 200 tonnes (32 500 pleine charge)
    • Capacités : 3 600 tonnes de mazout ; 3 000 m3 de carburéacteur ; 1 300 tonnes de munitions

Installations aéronautiques

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    • Pont d'envol de 259 mètres de long (surface 8 800 m2) ;
    • Piste oblique inclinée à 8° de 165,5 × 29,5 m. Largeur de la piste par le travers de l'îlot: 35 mètres. Piste axiale : 93 × 28 m.
    • Hangar de 180 × 22 à 24 × 7 mètres (clair en hauteur) ; surface 3 300 m2.
    • 2 ascenseurs de 16 × 12 mètres. Capacité : 15 tonnes.
    • 2 catapultes à vapeur Mitchell-Brown de 50 m type BS 5 pouvant catapulter des avions de 12 à 15 tonnes à 150 nœuds, l'un à bâbord de la piste axiale, l'autre sur la piste oblique.
    • 1 miroir d'appontage avec optique française type OP 3. Système optronique d'aide à l'appontage.
    • 4 brins d'arrêt ;
    • 1 grue de 15 tonnes.
    • Configuration PA 1 : 2 000 hommes dont 64 officiers (dont 650 pour le groupe aérien). Configuration PA 2 (version porte-hélicoptère) 1 000 hommes.
  • Navigation inertielle : le porte-avions Clemenceau est équipé d'une centrale de navigation inertielle à cardans MiniCIN créée par Sagem.
  • Propulsion :
  • Puissance : 126 000 ch
  • Vitesse maximale : 32 nœuds
  • Usine électrique :
    • 2 turbo-alternateurs (2 000 kW) ;
    • 6 diesel-alternateurs (2 000 kW) ;
  • Détection :
    • 1 radar de veille air DRBV-23B ;
    • 1 radar de veille surface-air (basse altitude) DRBV-50 (puis par la suite par un surface-air DRBV-15) ;
    • 1 radar d'approche sous radôme NRBA-50 ;
    • 1 radar de veille air tridimensionnelle DRBI-10 ;
    • 4 radars de conduite de tir DRBC-31 (puis DRBC-32C) ;
    • radars de navigation DRBN-34
Les senseurs et systèmes d'armes sont intégrés dans un système automatisé d'exploitation navale des informations tactiques (SENIT 2).
  • Guerre électronique :
    • 1 détecteur de radar ARBR-16 ;
    • 1 détecteur de radar ARBR-17 ;
    • 2 lance-leurres EM et IM Sagaie
1 : canon de 100 mm ; 11 : radar de veille air DRBV-23 ; 14 : miroir d'appontage OP3 ; 15 : 2 hélices à 4 pales fixes
1 : canon de 100 mm ; 13 : conduites de tir DRBC-31 ; 16 : Nappes HF ; 17 : coupée de mer

Commandants

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Le Clemenceau a été commandé par les capitaines de vaisseau dont les noms suivent :

Démantèlement

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Le démantèlement du porte-avions Clemenceau a débuté avec sa vente pour démolition le . Retardée plusieurs années, l'opération, confiée à la société Able Ship Recycling, sur le fleuve Tees (Royaume-Uni) a commencé en 2009 et s'est terminée fin 2010.

  • Le chanteur français Renaud a évoqué le porte-avions dans la chanson Trois matelots[4] présente sur l’album Mistral gagnant (1985).
  • Dans son livre Quand s'avance l'ombre (qui relate sa participation à la MISNUS), Énora Chame confesse que, alors simple appelée du contingent, c'est un stage sur le Clemenceau qui la décida à s'engager. Seule femme à bord, elle était logée dans la prison[5].

Culture populaire

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Notes et références

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  1. La construction du troisième porte-avions (du type PA 58) envisagée de 1958 à 1960, sera définitivement abandonnée en 1960, lors de la parution de la Loi-Programme quinquennale 1960-1965, du 6 décembre 1960.

Références

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  1. (fr) Hervé Coutau-Bégarie, « Le problème du porte-avions - Le cas français », sur stratisc.org, Institut de stratégie comparée, Commission française d'histoire militaire, Institut d'Histoire des Conflits Contemporains (consulté le )
  2. Marc Théléri, Initiation à la force de frappe française (1945-2010), Stock, 1997, p. 100
  3. Jean Moulin, « Le contre-torpilleur Desaix (ex-Z 5) », Marines & forces navales, no 112,‎ , p. 42 (ISSN 0998-8475)
  4. Trois matelots de Renaud Séchan et Franck Langolff
  5. Énora Chame, Quand s'avance l'ombre. Mission à haut risque en Syrie. Mareuil Éditions, 2022. Pages 18 et 19

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Articles connexes

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Liens externes

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