faire la nique
Étymologie
modifier- Composé de faire, la et nique.
- (c. 1585) Noël Du Fail conjugue "faire la nique" de deux manières distinctes en page 42 et 218 dans Les Contes et discours d'Eutrapel. Par le feu Seigneur de la Herissaye, gentilhomme breton [Noël Du Fail] / Ridentem quid vetat dicere verum ? Le ris n'empesche pas qu'on ne die verité. ; Horatius. Omne tulit punctum qui miscuit utile dulci. Qui profite & qui plaist a gagné tout l'honneur.
Locution verbale
modifierfaire la nique \fɛʁ la nik\ transitif indirect (se conjugue → voir la conjugaison de faire)
- (Familier) Faire un signe de mépris à quelqu’un, le braver ou s’en moquer.
Les clochers s’inclinaient sur le chemin creux pour le regarder passer, ils le montraient au doigt, lui faisaient la nique et lui tendaient par dérision leurs cadrans dont les aiguilles étaient perpendiculaires.
— (Théophile Gautier, Onuphrius, 1832)Le négrillon se bourre de bonbons en me faisant la nique.
— (Alexandre Dumas, Joseph Balsamo, 1846)Comme toujours, elle se moquait de tout, et, pourvu que son amour-propre fût sauf, faisait la nique à toutes les tracasseries de la vie.
— (Marie Colombier, Les Mémoires de Sarah Barnum, 1883)Entendre, c’est obéir – le métier a ses exigences. Mais je vous le jure, monsieur l’Observateur, ces têtes de carême ne viendront plus ici me faire la nique très longtemps. On croit tout de même pouvoir en prendre trop à son aise avec nous, là-bas…
— (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)Elle raconte son long voyage dans la vie, avec, au fond de la prunelle, l’ironie ou la surprise de ceux qui ont su si longtemps faire la nique à la mort.
— (Benoît Hopquin, La déportée qui a fait gracier son bourreau : la leçon d’humanité de Noëlla Rouget, Le Monde. Mis en ligne le 12 septembre 2019)Le général de Villiers, premier cinq-étoiles à démissionner de son poste de chef d’état-major, en juillet 2017, pour faire la nique à Macron, passe avec armes et bagages sous la banderole américaine où il est censé apporter « sa riche expérience en matière d’analyse des situations et des risques, de transformation des organisations et d’efficacité opérationnelle ».
— (« Villiers court à Boston », Le Canard Enchaîné, 28 mars 2018, page 1)
Apparentés étymologiques
modifierSynonymes
modifierTraductions
modifier- Anglais : poke fun (en)
- Néerlandais : de middenvinger opsteken (nl)
- Portugais : dar uma banana (pt)
Prononciation
modifier- France (Lyon) : écouter « faire la nique [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « faire la nique [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « faire la nique [Prononciation ?] »
Références
modifier- « nique », dans Dictionnaire de l’Académie française, première édition, 1694 → consulter cet ouvrage
- « nique », dans Dictionnaire de l’Académie française, quatrième édition, 1762 → consulter cet ouvrage
- « nique », dans Dictionnaire de l’Académie française, cinquième édition, 1798 → consulter cet ouvrage
- « nique », dans Dictionnaire de l’Académie française, sixième édition, 1832-1835 → consulter cet ouvrage
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (nique)
- Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788)
- Dictionnaires d’autrefois, Dictionnaires des XVIIe, XVIIIe, XIXe et XXe siècles