L'Homme dans la Lune (roman)
L'Homme dans la Lune (The Man in the Moone) est un roman de l'évêque et écrivain anglais Francis Godwin, écrit à la fin des années 1620 et publié pour la première fois à titre posthume en 1638, sous le pseudonyme de Domingo Gonsales.
L'Homme dans la Lune (roman) | |
Couverture de la première édition | |
Auteur | Francis Godwin |
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Pays | Grande-Bretagne |
Genre | Science fiction |
Version originale | |
Langue | Anglais |
Titre | The Man in the Moone or A Discourse of a Voyage Thither by Domingo Gonsales |
Lieu de parution | Londres |
Date de parution | 1638 |
Version française | |
Traducteur | Jean Baudoin |
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Contexte et influence
modifierFrancis Godwin est un contemporain de Galilée. Il fut étudiant au Christ Church College, à Oxford, établissement où Giordano Bruno enseigna au cours de l'année 1583[1].
Au travers de ce roman qui se présente sous la forme d'un compte-rendu écrit à la première personne, Francis Godwin se base sur les théories de l'astronome polonais Nicolas Copernic. L’ascension du héros vers la Lune lui permet donc d'évoquer le mouvement apparent des astres, leur vitesse, l’attraction gravitationnelle de la Lune et de la Terre, ainsi que de la « transmission de la chaleur dans un espace dépourvu d’air »[2].
Francis Godwin s'est inspiré de plusieurs ouvrages précédents dont, notamment L'Anatomie de la mélancolie, écrit par son contemporain, le vicaire et universitaire d'Oxford Robert Burton publiée en 1621, ainsi que des récits publiés dans l'Historia rerum Anglicarum de William de Newburgh (ou Guillaume de Neubrige), écrit à la fin du XIIe siècle et enfin du masque News from the New World Discovered in the Moon du dramaturge et poète anglais Ben Jonson, publié en 1620[3]
Contenu
modifierDans la première partie du livre, le narrateur, un espagnol dénommé Domingo Gonsales, est contraint de quitter son pays et de s'exiler après avoir tué un homme au cours d'un duel[4].
Domingo se réfugie aux Indes Orientales ou il prospère dans le commerce. Après quelque temps, il décide de retourner chez lui mais il tombe malade en mer, l'équipage du navire l'abandonnant sur l'Ile Sainte Hélène. Avec l'aide de son fidèle servant Diego, il invente une machine volante en utilisant de grandes oies capables de porter de lourdes charges.
Domingo décide cependant de retourner en Espagne en bateau, mais celui-ci est attaqué par la flotte anglaise au large de Ténérife. L'Espagnol n'a alors d'autre moyen que de s'échapper les airs, grâce à sa machine volante tirée par ses oies afin d'éviter d'être fait prisonnier. Il atteint alors la lune au bout de douze jours.
Dans la deuxième partie, le narrateur y trouve un monde utopique habité par des géants s'exprimant par des notes de musique sont gouvernés par des règles très précises[5].
Dans la troisième partie, Domingo a le mal du pays et décide de retourne sur terre avec sa machine tirée par les oies, mais il atterrit en Chine, où on le prend pour un magicien. Il rencontre des Jésuites en mission et espère toujours retourner chez lui afin de partager ses connaissances et ses découvertes avec ses contemporains[6],[7].
Éditions
modifierPublié de façon posthume à Londres en 1638, The Man in the Moon a été traduit en français en 1648 par l'académicien Jean Baudouin[8].
Postérité
modifierAvec Le Songe ou l'Astronomie lunaire (en latin Somnium, seu opus posthumum de astronomia lunar), écrit en 1634 par l'astronome allemand Johannes Kepler, L'homme dans la Lune est considéré comme un des premières œuvres de science-fiction de la littérature européenne, même si ce terme relève d'un anachronisme pour l'époque[9].
L'Histoire comique des États et Empires de la Lune est une nouvelle posthume de l'écrivain français Savinien de Cyrano de Bergerac relatant un voyage imaginaire sur la Lune. Publiée en 1657 et également écrite à la première personne du singulier (et publié après la mort des deux auteurs), l'histoire emprunte la même idée que celle de Francis Godwin. La plupart des articles et de livres évoquant ces deux ouvrages relatent souvent le parallèle entre les deux récits dont la base est essentiellement d'ordre philosophique[10]. La différence se situe au niveau de l'accueil assuré par les habitants de la lune, assez chaleureux pour le héros de Godwin et nettement réjouissant pour celui de Cyrano de Bergerac, préfigurant déjà deux visions différentes des avatars que peuvent subir deux aventuriers de l'espace[11].
Notes et références
modifier- Site lesmots-leschoses.fr/, page "L'homme dans la Lune" de Francis Godwin.
- Site belial.fr page et commentaire d'Erwann Perchoc.
- préface du livre L'homme dans la lune de Francis Godwin, éditions de Londres 2014
- Site leslibraires.ca, page sur l'homme dans la Lune de Francis Godwin.
- Site grandpalais.fr, page "Découvre "La Lune, du voyage réel aux voyages imaginaires".
- Site editionsdelondres.com, page sur L'homme dans la lune de Francis Godwin.
- Site expositions.bnf.fr page sur L'homme dans la lune de Francis Godwin.
- Site rtbf.be, article de Gérald Decoster "Les conquérants de l’espace… à travers le temps !".
- Site books.openedition.org, texte de William Poole du New College, Oxford, Le Songe de Kepler et L’Homme dans la lune de Godwin : naissances de la science-fiction 1593-1638, traduit par Christophe Miqueu et Sophie Vasset, page 73 à 86.
- Google Livre "La Mutation du visible (volume 2) Microscopes et télescopes en Angleterre de Bacon à Hooke" par Philippe Hamou, Presses Universitaires du Septentrion 1999, page 17.
- Article de Marie-Christine Pioffet "Godwin et Cyrano : deux conceptions du voyage".
Annexes
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- Ressource relative à la littérature :
- Man in the Moone and the New Astronomy: Godwin, Gilbert, Kepler, Étude de Sarah Hutton
- Man in the Moone, The British Library