Takapoto

île de l'archipel des Tuamotu, Polynésie française

Takapoto est un atoll situé dans l'archipel des Tuamotu en Polynésie française dans le sous-groupe des Îles du Roi Georges. Il dépend administrativement de la commune de Takaroa.

Takapoto
Vue satellite de la NASA
Vue satellite de la NASA
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Archipel Tuamotu
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 14° 37′ 39″ S, 145° 12′ 18″ O
Superficie 15 km2
Géologie Atoll
Administration
Collectivité d'outre-mer Polynésie française
District Tuamotu
Commune Takaroa
Démographie
Population 501 hab. (2017[1])
Densité 33,4 hab./km2
Plus grande ville Fakatopatéré
Autres informations
Découverte 1616
Fuseau horaire UTC-10
Géolocalisation sur la carte : îles Tuamotu
(Voir situation sur carte : îles Tuamotu)
Takapoto
Takapoto
Géolocalisation sur la carte : Polynésie française
(Voir situation sur carte : Polynésie française)
Takapoto
Takapoto
Atolls en France

Géographie

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Situation

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Vue du lagon de Takapoto.

Takapoto est située à 9 km au sud-ouest de Takaroa, l'île la plus proche, et à 538 km au nord-est de Tahiti. L'atoll est de forme ovale de 20 km de longueur et 6,7 km de largeur maximales pour une superficie de terres émergées de 15 km2. Son lagon, sans passe, mais accessible par un chenal très peu profond situé à l'est, couvre une superficie de 85 km2 et présente une légère hypersalinité[2].

Géologie

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D'un point de vue géologique, l'atoll est la très fine excroissance corallienne (de seulement quelques mètres) du sommet du mont volcanique sous-marin homonyme, qui mesure 2 780 mètres depuis le plancher océanique, formé il y a 55,5 à 58,2 millions d'années[3].

Démographie

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En 2017, la population totale de Takapoto est de 501 personnes[1],[4] principalement regroupées dans le village de Fakatopatéré ; son évolution est la suivante :

1983 1988 1996 2002 2007 2012 2017
309 465 612 525 475 380 501
Sources ISPF[5] et Gouvernement de la Polynésie française.

Histoire

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Peuplement polynésien

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Des séries de fouilles archéologiques ont mis au jour sur Takapoto, à proximité des maraes, la présence sur 45 000 m2 d'au moins 275 « fosses de culture » – creusées par des unités familiales de trois à quatre personnes pour atteindre l'humidité latente de la lentille des eaux des précipitations retenues dans le socle corallien où étaient déposés des branchages et des composts[6] – destinées à la culture de différentes variétés de taros dont les tubercules, sources de féculents, étaient récoltés tous les six mois par les Polynésiens ayant peuplé l'atoll[7].

Découverte par les Européens

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La première mention attestée de l'atoll est faite par les explorateurs hollandais Willem Schouten et Jacob Le Maire le qui le nomme Zondenground Eiland[8],[9]. C'est au tour de leur compatriote Jakob Roggeveen de visiter l'atoll le et de le nommer Schadelijk Eiland[8]. John Byron l'accoste le en le nommant Uia, puis c'est au tour de l'explorateur germano-balte Otto von Kotzebue de le faire le , suivi par Jules Dumont d'Urville lors de son expédition de circumnavigation en , et enfin par l'Américain Charles Wilkes lors de son expédition australe le [8] qui le nomme King George Island[10].

Période moderne

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Au XIXe siècle, Takapoto devient un territoire français, peuplé d'environ 150 habitants, où se développe la production d'huile de coco (avec environ 10-12 tonneaux par an vers 1860)[11]. Au milieu du XIXe siècle, l'atoll est évangélisé avec la fondation de la paroisse Saint-Louis-de-Gonzague en 1857, rattachée au diocèse de Papetee[12].

En 1879, durant une période d'occupation anglaise, une petite prison est construite[13]. En 1920, un phare est érigé par les habitants de l'atoll et est inauguré le en présence en l'administrateur colonial Ferrouce[14]. La construction de l'église Saint-Louis-de-Gonzague est complétée en [12].

Takapoto a été frappé en 1982 et 1983 par deux cyclones qui ont fait d'importants dégâts sur les récifs orientaux de l'atoll[2].

Économie

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Historiquement l'atoll participait de manière notable à la production d'huîtres nacrières en Polynésie française qui, au début du XXe siècle, atteignait en moyenne 15 à 30 tonnes par an[15], une activité qui a fortement diminué depuis. Takapoto vit désormais essentiellement du tourisme et de la perliculture qui est autorisée sur 150 ha au Sud du lagon pour l'élevage et le greffage avec un maximum de 900 lignes de collectage du naissain[4]. Une activité de pêche avec l'utilisation de parcs à poissons disposés dans les hoas est également pratiquée à Takapoto[4]. Certaines familles pratiquent également la culture du coprah ce qui fournit des revenus d'appoints[16].

Depuis 1973, il possède un petit aérodrome – avec une piste de 950 m de longueur – situé au sud de l'atoll à la pointe Teumukuriri près du village de Fakatopatéré. Il accueille, en moyenne, environ 180 vols et 2 500 à 3 200 passagers par an, dont 10% en transit[17] et favorise de manière notable le tourisme sur l'atoll.

Faune et flore

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La forêt de Takapoto est constituée de cocotiers et de Pisonia grandis. L'atoll héberge une population endémique de Rousserolles à long bec et de Ptilopes des Tuamotu. Le lagon possède des variétés de mollusques tels que Tridacna maxima, Pinctada margaritifera, Arca ventricosa et de Chama iostoma[2]. À ce titre, il est classé comme conservatoire biologique de la plus haute importance par l'IUCN[2].

Notes et références

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  1. a et b Recensement de 2017 – Répartition de la population de la Polynésie française par îles, Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF), consulté le 27 février 2019.
  2. a b c et d (en) Review of the protected areas system in Oceania Arthur L. Dahl, IUCN Commission on National Parks and Protected Areas, United Nations Environment Programme, éd. IUCN, 1986, (ISBN 9782880325091), p. 202-203.
  3. (en) Takapoto Seamount sur le catalogue Seamount de earthref.org
  4. a b et c Atlas de Polynésie : Takapoto, Direction des ressources marines du Gouvernement de la Polynésie française, consulté le 5 avril 2019.
  5. Population, naissances et décès entre deux recensements (RP), Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF), consulté le 27 février 2019.
  6. Obtenus à partir des feuillages de Pisonia grandis, Scaevola frutescens et Messerschmidtia argenteade.
  7. Les fosses de culture dans les Tuamotu par Jean-Michel Chazine, Journal de la Société des océanistes, no 80, tome 41, 1985. p. 25-32.
  8. a b et c Les Atolls des Tuamotu par Jacques Bonvallot, éditions de l'IRD, 1994, (ISBN 9782709911757), p. 275-282.
  9. Tahiti et ses archipels par Pierre-Yves Toullelan, éditions Karthala, 1991, (ISBN 2-86537-291-X), p. 61.
  10. (en) Names of the Paumotu Islands, with the Old Names So Far As They Are Known par J.L. Young dans The Journal of the Polynesian Society, vol. 8, no 4, décembre 1899, p. 264-8.
  11. Notices sur les colonies françaises, Étienne Avalle, éditions Challamel aîné, Paris, 1866, p. 636.
  12. a et b Paroisse Saint-Louis-de-Gonzague sur le site l'archidiocèse de Papeete.
  13. Prison de Takapoto sur le site de l'encyclopédie Tahiti Héritage.
  14. Phare de Takapoto sur le site de l'encyclopédie Tahiti Héritage.
  15. [PDF] L'Huître nacrière et perlière en Polynésie française : mutation de l'exploitation par André Intès dans La Pêche maritime no 1272 de mars 1984.
  16. « A Takapoto, la culture du coprah est une valeur sûre », Polynésie La 1re, 2 juin 2021.
  17. Statistiques de l'aérodrome de Takapoto, Union des aéroports français, consulté le 28 février 2019.

Annexes

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Liens externes

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