Taillandier
Taillandier est un métier traditionnel consistant à fabriquer des outils tranchants – on parlait jadis du « taillant » d'un outil[1] – tels que ciseaux, cisailles, haches pour artisans et bûcherons, serpes pour agriculture et vigne.
Autres appellations |
forgeron taillandier |
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Ce métier s'exerce dans une taillanderie, qui exploitait souvent la force hydraulique des moulins à eau. Il en reste très peu en France au XXIe siècle, la majorité ayant disparu au début des années 1900 lorsque l'industrie puis l'importation ont pris à leur charge la fabrication des outils.
Le métier
modifierLe taillandier est un forgeron spécialisé dans la confection des outils tranchants. Il travaille pour de nombreuses corporations tels les bouchers ou encore les agriculteurs.
Il existe différentes spécialités :
- les taillandiers en œuvres blanches : fabriquent des outils coupants ne faisant pas office d'armes,
- les taillandiers grossiers : fabriquent des ustensiles de cuisine (martinets, crémaillères.) et de gros outils (pelles, chenets, cognées, merlins ou marteaux),
- les taillandiers vrilliers (vrilles, vilebrequins) et tailleurs de limes, poinçons ou ciseaux,
- les taillandiers en fer-blanc et noir : spécialisés dans la fabrication de lanternes, entonnoirs, moules.
Histoire
modifierOrigine
modifierÂge d'or
modifierDésuétude
modifierLa taillanderie française au XXIe siècle
modifierConsidéré ancien métier des arts, le taillandier a presque disparu en France au XXIe siècle. En outre, la profession a recours à des aciers pour lesquels la demande est très faible : le possible arrêt de production des aciéries mettrait alors en péril les activités encore restantes[réf. nécessaire].
En attendant, la demande d'outils traditionnels se perpétue, et les taillandiers fournissent encore les corps de métiers spécialisés, travaillant notamment pour des professions d’antan comme les tailleurs de pierres pour la restauration de monuments historiques. Le taillandier fabrique également les objets aériens comme les lances et les flèches.
En 2015, Bernard Solon recrée un atelier de fabrication lors d'une exposition au Palais de Tokyo. Il est décrit comme « le dernier »[3], « l'un des derniers »[4],[5] ou encore « l'ultime »[6] maître artisan taillandier de France par les journalistes. Pour autant, la question du nombre de taillandiers encore en exercice en France n'est pas tranchée, comme le montre un reportage de France 3 de 2018 sur le métier du « dernier taillandier » de France, consacré à Jean-Luc Bonaventure en Haute-Garonne[7].
En 2021, la taillanderie française est toujours bien vivante, grâce à des artisans actifs dans différentes régions. On en recense notamment en Bretagne (à Langon[8]), dans le Grand Est (à Munster[9] et à Pommérieux[10]), en Auvergne-Rhône-Alpes (à Clelles[11]), et en Occitanie (à Sorèze[12]).
Musées
modifier- La taillanderie de Nans-sous-Sainte-Anne , active de 1828 à 1969, est rouverte à la fin du XXe siècle à des fins touristiques et devient un musée de la taillanderie[13]. Elle est classée aux monuments historiques depuis 1984[14] ;
- En activité à partir de 1874, la taillanderie Busillet à Marthod est devenue le musée de la taillanderie Busillet. Ce musée possède une forge hydraulique avec un pilon à déplacement en état de fonctionnement[15]. Les deux martinets (marteaux-pilons) et la soufflerie de la forge sont actionnés par la force hydraulique d'un ruisseau.
Notes et références
modifier- « Un artisan de la vigne : le taillandier », article de Jean Coquillat paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » no 155 d'octobre 2008, page 5.
- Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg
- Cindy Roudier-Valaud, « Les outils de Bernard Solon sont présentés au Palais de Tokyo », sur larep.fr, (consulté le )
- « Solon », sur Fondation Bettencourt Schueller, (consulté le )
- « Portrait - Bernard Solon, le dernier des taillandiers. » (consulté le )
- « Bernard Solon. Ultime maître artisan taillandier », sur La Vie.fr, (consulté le )
- « Taillandier, un métier qui ne manque pas de tranchant ! », sur france.tv, (consulté le )
- « Nontron fêtera sa Vingtième édition, les 08 et 09 Août, Date Anniversaire de sa création en 1996. [Publi-info] », sur SudOuest.fr, (consulté le )
- Lucie, « A la rencontre du Forgeron Taillandier - Maison Luquet à Munster », sur A la conquête de l'Est, (consulté le )
- « Portrait - Virgil Poddig, forgeron », sur www.moselle.fr, (consulté le )
- « Commerces Atelier LET à Clelles », sur www.savoirfairetrieves.fr (consulté le )
- « Sorèze. Outils forgés de la Montagne noire », sur ladepeche.fr, (consulté le )
- Arnaud Castagné, « Photos - Nans-sous-Sainte-Anne : réouverture du musée de La Taillanderie », sur www.estrepublicain.fr, (consulté le )
- « Ancienne taillanderie », notice no PA00101695, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Musée de la Taillanderie Busillet à Marthod », sur www.lofficiel.net (consulté le )
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Henri Amblès (préf. Michel Caffier), Au pays des émouleurs : mémoire de la Meuse, Bar-le-Duc (BP 332, 55008 Cedex, Coin de Rue, , 120 p. (ISBN 978-2-951-03330-6, OCLC 42822263).
- Gérard Boutet, Les gagne-misère, Paris, J.-C. Godefroy, , 255 p. (ISBN 978-2-865-53136-3, OCLC 264800719).