Rosalie des Alpes

espèce de coléoptères

Rosalia alpina

La rosalie des Alpes ou rosalie alpine (Rosalia alpina) est une espèce d'insectes coléoptères appartenant à la famille des cérambycidés.

Cet insecte saproxylique remarquable est protégé par la loi et sa capture interdite dans de nombreux pays d'Europe. En France, sur le territoire métropolitain, cette espèce est protégée, ainsi que son habitat (sites de repos et de reproduction)[1].

Morphologie

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La rosalie alpine est un longicorne très reconnaissable : son corps est relativement grand (18–38 mm), étroit, aplati, gris-bleu avec des taches noires de formes variables sur les élytres. Il possède de très longues antennes bleues dont chaque article porte des touffes de soie noire[2]. Ces caractéristiques en font une espèce d'une rare beauté bénéficiant d'une protection dans de nombreux pays.

Biologie

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Rosalie des Alpes dans les Alpes vaudoises (Suisse).
  • Période d'activité des adultes : juin à septembre.
  • Plante-hôte : hêtre.
  • L'adulte vit dans les forêts d'altitude et les larves sont présentes dans les feuillus (hêtre et saule).

Menacée de disparition dans certains pays, elle est souvent associée aux vieilles forêts de hêtres où elle pond ses œufs dans les troncs morts ou mourants. Elle fréquente également les bocages[3]. Le développement des larves prend plusieurs années.

Répartition

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Rosalie des Alpes sur le GR20 (Corse).
 
Rosalie des Alpes dans le massif du Tanargue (Ardèche).

Ce longicorne est présent en Europe centrale et méridionale, au Proche-Orient et jusque dans le Caucase, dans les régions collinéennes et montagneuses jusqu'à des altitudes de 1 400 mètres, surtout dans les Alpes jusqu'en Slovaquie.
En France, cette espèce est présente surtout dans les Pyrénées, les Alpes et les Cévennes, bien que son aire de répartition s'étende assez largement vers le nord-ouest, où de nombreux individus ont pu être observés en bord de Loire notamment dans la région des Mauges[4]. Elle est présente aussi dans les forêts de hêtres des montagnes de la Corse[5]. Sur le territoire, sa répartition est mieux connue grâce à l'OPIE (Office Pour les Insectes et leur Environnement) et au GRETIA (GRoupe d’ÉTude des Invertébrés Armoricains) qui proposent une enquête participative en ligne sur la Rosalie des Alpes (Rosalia Alpina) depuis la fin du printemps 2014[6].

La rosalie est un insecte en voie de disparition en Suisse, Allemagne[7], Pologne et Hongrie, où elle est protégée. Elle est également inscrite au Livre rouge de Russie. Elle n'est pas considérée menacée à l'échelle européenne[8]. En France, elle est relativement commune dans certaines régions[9] et considérée comme en état de conservation favorable au titre de la directive habitats[8]

Références

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  1. Arrêté du 23 avril 2007 fixant les listes des insectes protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. (lire en ligne)
  2. François Picard, Faune de France 20: Coléoptères Cerambycidae, Paris, P. Lechevalier ed., , 167 p. (lire en ligne [PDF])
  3. Touroult, J., « Fiche de Rosalia alpina (Linnaeus, 1758) », sur Inventaire national du patrimoine naturel (INPN). (consulté le )
  4. J.P. Nicollet et G. Lempérière, « Un Coléoptère protégé et emblématique : la Rosalie des Alpes », Insectes, vol. 126, no 3,‎ , p. 31-32 (lire en ligne [PDF])
  5. Villiers A., 1978 - Faune des Coléoptères de France I. Cerambycidae - Encyclopédie Entomologique, XLII, P. Lechevalier ed., Paris, 611 pp.
  6. OPIE, « https://www.enquetes.insectes.org/ », sur www.insectes.org (consulté le )
  7. (de) Mairhuber C., 2005 - Der Alpenbock (Rosalia alpina) im Nationalpark Gesäuse - Folgeprojekt 2005. Verbreitung, Erhaltungszustand und weiterführende Maßnahmen - Ökoteam, 33 pp. PDF [1]
  8. a et b MNHN et OFB (eds), « Fiche de Rosalia alpina (Linnaeus, 1758). Statuts », inventaire national du patrimoine naturel (inpn). (consulté le )
  9. Touroult, J., Cima, V., Bouyon, H., Hanot, C., Horellou, A. & Brustel, H., Longicornes de France – Atlas préliminaire (Coleoptera : Cerambycidae & Vesperidae), Paris, ACOREP-France, , 176 p. (lire en ligne), p. 67

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Liens externes

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