Mario Atzinger
Mario Atzinger (1908-1990), est un photographe de nationalité autrichienne, résident français, déporté à Buchenwald, qui fut ami de Jean Vilar et photographe officiel du Festival d'Avignon.
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Biographie
modifierAîné d'une famille nombreuse, il naquit à Fulpmes, près d'Innsbruck, le [1].
Jeunesse
modifierSportif et passionné de montagne, il devint moniteur de ski puis guide de haute-montagne. À la suite d'une grave chute, les pieds gelés, il dut subir une amputation partielle et rester hospitalisé un an[1].
Fermement opposé au nazisme, lors de l'occupation de l'Autriche par les armées d'Hitler, en 1938, il quitte son pays, gagne la Suisse puis la France et s'installe à Paris[1].
Séjour à Paris
modifierLe jeune homme, doué pour les langues - il parlait déjà l'allemand et l'italien, langue de sa mère - apprit rapidement le français et l'anglais. Ce qui lui permit de rentrer comme guide au musée du Louvre. Alors qu'il était recherché par la police allemande, lors d'une visite dans une galerie de peinture parisienne, il tomba nez à nez avec Hermann Göring et eut l'audace de discourir en plaisantant avec lui[1].
De la Légion Étrangère à Buchenwald
modifierPour échapper à un ordre de mobilisation de l'armée allemande, il préféra s'engager dans la Légion étrangère et fut affecté à Colomb-Béchar, en Algérie. Rendu à la vie civile, il s'installa à Avignon où il fut dénoncé et arrêté par la Gestapo. Incarcéré à la prison des Baumettes, à Marseille, il fut condamné à mort pour haute trahison. L'attentat contre le Führer, le , le sauva du peloton d'exécution mais il fut déporté à Buchenwald. Libéré, avec les survivants en avril 1945, il s'engagea dans les troupes d'occupation américaines en Allemagne puis revint à Avignon quand il fut démobilisé[1].
Photographe du Festival d'Avignon
modifierPassionné de photographie, il ouvrit un studio tout près du palais des papes. Il rencontra Jean Vilar, en 1947, lors de sa première manifestation dans la cité de papes, « Une semaine d'Art en Avignon ». Une relation amicale durable s'installa entre l'homme de théâtre et le photographe, et celui-ci put, chaque année, fréquenter en toute liberté les coulisses et les plateaux du Festival où il prit des milliers de clichés. Cependant, ses clichés ne sont absolument pas connus dans le monde théâtral à la suite du procès qu'Agnès Varda lui a fait. En effet, jalouse et désireuse d'être la seule photographe du festival d'Avignon, elle a tenté par tous les moyens d'empêcher Mario Atzinger de publier ses photos. Pourtant, Atzinger possédait du matériel beaucoup plus sophistiqué. Ayant travaillé dans une usine qui vendait des objectifs LEICA, il avait donc des prix sur du matériel en couleur[1].
Son livre sur les œuvres de Picasso
modifierUne première exposition de Picasso se tint au palais des papes de mai à . Elle fut suivie d'une seconde qui se déroula du 23 mai au et comprenait 201 peintures[2]. En cette occasion fut édité par Rulliére-Libeccio d'Avignon en collaboration avec la Galerie Louise Leiris « Photographies en noir et en couleurs : Mario Atzinger », un ouvrage de 236 pages préfacé par René Char[3]. Il décéda à Avignon le [1].
Notes et références
modifierAnnexes
modifierBibliographie
modifier- Geneviève Peyron (préf. Georges Wilson), Atzinger : trente ans de festival en Avignon, 1947-1977, Aix-en-Provence, Édisud, , 317 p. (ISBN 978-2-7449-0024-2).
- Marc Maynègre, Mario Atzinger (1908-1990), in Fontaine de Pétrarque, no 21, mai-.