Patou (maison de mode française)
La maison Patou, anciennement Jean Patou ou Jean Patou Paris, est une maison de mode, ancienne maison de haute couture et parfumerie, créée au début du XXe siècle par le couturier et parfumeur Jean Patou dont l’activité couture fut initialement arrêtée en 1987.
Jean Patou | |
Création | [1] |
---|---|
Fondateurs | Jean Patou[1] |
Forme juridique | Société par actions simplifiée |
Siège social | Paris |
Direction | Sydney Toledano depuis septembre 2017 |
Actionnaires | LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton (depuis )[2],[3] |
Activité | Activités spécialisées de design |
Produits | Mode féminine (d)[1],[3], parfum[3] et mode féminine (d)[4] |
Effectif | non précisé |
SIREN | 831242359 |
Site web | www.patou.com |
Fonds propres | 10 925 400 € fin 2018 |
Chiffre d'affaires | 3 276 100 € en 2018 |
Résultat net | 1 337 700 € en 2018 |
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La société Jean Patou fut achetée, en 2001, par le groupe Procter & Gamble puis, en 2011, par le groupe Designer Parfums Ltd.
En septembre 2018, le groupe LVMH annonce un partenariat stratégique avec Designer Parfums Ltd, assimilant des parts majoritaires dans le portefeuille Jean Patou. Dès l'annonce du partenariat, LVMH fait disparaître le légendaire JOY (« le parfum le plus cher du monde »)[5] pour en réattribuer le nom à une nouveauté chez Dior, et relance l’activité couture de la marque, rebaptisée « Patou », et nomme Guillaume Henry[6] à la direction artistique.
La maison Patou / Jean Patou fait partie du Comité Colbert[7].
Historique
modifierC'est en 1914 que Jean Patou, alors âgé de 27 ans, ouvre sa maison de haute couture à Paris au numéro sept de la rue Saint-Florentin dans un ancien hôtel particulier. En 1923, avec son beau-frère Raymond Barbas, le mari de Madeleine Patou, Jean Patou crée la division parfums de sa société de couture. Le premier « nez » en sera Henri Alméras, un parfumeur de Grasse. Jean Patou meurt prématurément en 1936 et c'est Raymond Barbas qui devient président de la maison Jean Patou.
En 1954, Marc Bohan rejoint la maison Jean Patou en tant que designer, il la quitte en 1958 pour rejoindre la branche londonienne de Dior. En est immatriculée une société Jean Patou[8]
En 1965, Angelo Tarlazzi entre chez Jean Patou comme assistant du directeur artistique Michel Goma[9]. Il part 3 ans plus tard pour New York et revient en 1972 pour succéder à Michel Goma en tant que Directeur Artistique de la haute couture, du prêt-à-porter et des accessoires[10].
En 1971, Jean Paul Gaultier entre comme apprenti chez Jean Patou où il travaille avec Michel Goma puis Angelo Tarlazzi, il y reste deux ans.
En 1981 est immatriculée la société Jean Patou Parfumeur[11], Christian Lacroix rejoint l'entreprise et il y obtient un dé d'or en 1986, il quitte Jean Patou en 1987 pour travailler avec Bernard Arnault. En est immatriculée la société en nom collectif Jean Patou Couture et Compagnie[12].
En 1987, l'activité haute couture est arrêtée. La même année, la maison Jean Patou lance une ligne d’accessoires dont la direction artistique est confiée à Peggy Huynh Kinh[13].
En la société Jean Patou Parfumeur est radiée[11]. En la société Jean Patou Couture et Compagnie est radiée[12].
Le , la société américaine Procter & Gamble achète les actifs de la société anonyme Jean Patou Parfumeur relatifs à la fabrication et à la distribution des produits Jean Patou et Lacoste[14], qui sont incorporés à sa division « Prestige beauté » basée à Genève en Suisse. En la société Jean Patou est radiée[8].
En 2004, la maison Jean Patou Parfums ouvre une boutique de prestige rue de Castiglione à Paris.
La maison Jean Patou exploite des champs de fleurs dans le pays grassois comme le fait également la maison Chanel. Elle est le deuxième plus gros consommateur de jasmin naturel au monde. Depuis 2004, Jean Patou Paris propose une nouvelle activité de Haute Parfumerie[précision nécessaire] : Le Parfum-Couture, qui consiste à créer une fragrance de toutes pièces, à la demande de ses clientes, à la manière de la haute-couture. C'est lors d'un parcours olfactif en Limousine dans Paris que Jean-Michel Duriez recueille les demandes de sa cliente. Puis le parfum est créé dans un délai de 6 à 12 mois.[réf. nécessaire]
En 2011, la marque Jean Patou est acquise par Designer Parfums Ltd, une société anglo-indienne, basée à Watford et propriété de la famille Mehta qui préside la holding Shaneel Enterprises Ltd[15].
En , en vue de la reprise partielle de la marque par le groupe LVMH, la société actuelle Jean Patou (parfums et mode) est immatriculée[16],[6]. Le parfum JOY, étendard de la marque et connu depuis la crise de 1929 comme « le parfum le plus cher du monde », disparaît afin que le nom soit réattribué à une nouveauté chez Dior. Les autres parfums de la marque ont également été discontinués depuis. En , l'activité couture est relancée avec la nomination du styliste Guillaume Henry[6] comme directeur artistique. La marque devient PATOU.
Parfums Jean Patou
modifier- 1925 : Amour-Amour, Que sais-je ? et Adieu sagesse
- 1929 : Moment Suprême
- 1930 : JOY
- 1935 : Normandie
- 1938 : Colony
- 1945 : L'Heure attendue
- 1955 : Eau de JOY
- 1956 : Lasso et Eau de cologne Monsieur Net
- 1964 : Câline
- 1972 : 1000
- 1976 : Eau de Patou
- 1980 : Patou pour Homme
- 1987 : Ma Liberté
- 1992 : Sublime
- 1995 : Voyageur
- 1998 : Un Amour de Patou
- 1998 : Patou For Ever
- 2000 : 2000 En Patou
- 2001 : Patou Hip
- 2001 : Patou Nacre
- 2002 : ENJOY
- 2006 : Sira des Indes
Les nez de Jean Patou
modifier- 1925 : Henri Alméras
- 1940 : Henri Giboulet
- 1968 : Jean Kerléo
- 1997 : Jean-Michel Duriez
- 2012 : Thomas Fontaine
Notes et références
modifier- (en) Holly Price Alford et Anne Stegemeyer, Who's Who in Fashion, Fairchild Publications, , p. 295.
- (en) « LVMH to resurrect Jean Patou fashion lines after buying stake », (consulté le )
- FashionNetwork com,Godfrey Deeny, « EXCLUSIVE: LVMH’s stealth capture of Jean Patou » (consulté le )
- (en) « Legal | Patou » (consulté le )
- (en) « The Death of Joy and Farewell Jean Patou ~ Columns ~ Fragrantica », sur www.fragrantica.com (consulté le )
- Hélène Guillaume, « Rencontre avec Guillaume Henry, le créateur qui va faire renaître Jean Patou », Le Figaro, , p. 35 (lire en ligne)
- « Les maisons » sur le site officiel du Comité Colbert.
- « immatriculation + radiation de Jean Patou », sur www.infogreffe.fr (consulté le )
- Jean-Jacques Boucher, Le dictionnaire de la soie : Découvrir son histoire de ses origines jusqu’à nos jours, Fernand Lanore, , 655 p. (ISBN 978-2-85157-763-4, lire en ligne)
- (it) choco, « MFFashion.com - Parigi rende omaggio al talento di Angelo Tarlazzi », sur MFFashion.com (consulté le )
- « fiche d'identité de Jean Patou Parfumeur à Levallois-Perret », sur www.infogreffe.fr (consulté le )
- « immatriculation + radiation de Jean Patou Couture et Cie », sur www.infogreffe.fr (consulté le )
- « Carole Bouquet », Vogue France, no 746, (ISSN 0750-3628)
- « Le groupe américain Procter & Gamble rachète les parfums Jean Patou », lesechos.fr, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Jean Patou Acquired by Designer Parfums », businesswire.com, (lire en ligne, consulté le )
- « identité de la nouvelle société », sur www.societe.com (consulté le )
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Johanna Zanon, Quand la couture célèbre le corps féminin : Jean Patou (1919-1929) (thèse pour le diplôme d'archiviste paléographe), Paris, École nationale des chartes, 2012.