Ange-Jacques Gabriel
Ange-Jacques Gabriel est un architecte français, Premier architecte du Roi, n�� le à Paris (rue Saint-Pierre, paroisse Saint-Eustache) et mort le dans la même ville.
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Ange-Antoine Gabriel (fils) Ange-Charles Gabriel (fils) |
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Élisabeth Besnier |
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directeur de l'Académie royale d'architecture |
Biographie
modifierAnge-Jacques Gabriel est le fils de l'architecte Jacques V Gabriel (1667-1742), Premier architecte du Roi, et le petit-fils de l'architecte Jacques Gabriel (1630-1686). Il réalise la résidence royale du château de Compiègne, le Petit Trianon à Versailles, et l'École militaire. Il aménage deux grandes places, celle de la Bourse à Bordeaux et la place Louis-XV à Paris.
Il épousa le à Paris, Catherine Angélique de la Motte, fille de Jean de la Motte, intendant des bâtiments du Roi et de Catherine Anne Magnier, sœur de Robert-Philippe de la Motte aussi intendant des bâtiments du Roi, dont il a eu deux fils, Ange-Antoine Gabriel (-), qui a été architecte à Marly, et Ange-Charles Gabriel (-après 1793), qui se fait appeler Gabriel de Saint-Charles[1] et une fille, Angélique Catherine Jeanne Gabriel (1732-1803).
Il meurt rue des Orties aux galeries du Louvre le . Ses obsèques ont lieu à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois.
Gabriel à Versailles
modifierDès 1730, Ange-Jacques Gabriel remplace Robert de Cotte, presque aveugle, comme architecte du château de Versailles pour le compte des Bâtiments du Roi. En 1742, à la mort de son père, Jacques Gabriel, il devient Premier Architecte du Roi et directeur de l'Académie royale d'architecture. Il jouit alors de la pleine confiance de Louis XV.
Avec l'ornemaniste Jacques Verberckt, il crée le décor versaillais des années 1730-1760, caractérisé par le recours à des lambris blancs rehaussés d'or et disposés en panneaux étroits occupant toute la hauteur de la plinthe (avec parfois une cimaise très basse) à la corniche, l'amenuisement voire la suppression de la corniche, la disposition de glaces en vis-à-vis, parfois jusqu'à quatre dans la même pièce.
Louis XV décide en 1751 de reconstruire en totalité le château de Compiègne. Louis Le Dreux de La Châtre est son élève, puis son collaborateur.
À partir des années 1760 et dans les années 1770, Gabriel invente un décor plus sobre, inspiré de l'antique. L'opéra royal de Versailles (1765-1770), œuvre majeure de l'architecte, la salle de bains de Louis XV, ou encore la bibliothèque de Louis XVI (1774) sont entièrement du nouveau style dit Louis XVI, avec retour à la ligne droite, colonnades et médaillons.
Dans ce nouveau style, le chef-d'œuvre de Gabriel est incontestablement le Petit Trianon (1760-1764), destiné à Madame de Pompadour mais achevé après la mort de la marquise et dont le premier occupant sera Marie-Antoinette. Petit château de campagne, le Petit Trianon présente l'originalité d'être construit à l'angle d'une terrasse, de sorte que deux des façades présentent un niveau de soubassement qui ne se retrouve pas sur les deux autres ; sur ces deux façades, l'ordre colossal se retrouve donc reposant directement sur le sol.
Vers 1771, Gabriel arrache à Louis XV l'approbation d'un projet de réfection complète des extérieurs du château autour de la cour de Marbre : le Grand Dessein. Il s'agit de rhabiller entièrement en pierre les façades brique et pierre, en supprimant les maniérismes baroques du Grand Siècle, qui apparaissent comme des fautes de goût aux yeux des architectes du XVIIIe siècle, et en remplaçant les combles apparents par des toits en terrasse. Le projet est engagé et poursuivi malgré la mort de Louis XV en 1774 et le retrait de Gabriel en 1775, avant que le manque d'argent ne conduise à interrompre les travaux, créant une regrettable dissymétrie que les travaux d'Alexandre Dufour au XIXe siècle répareront en partie.
Louis Le Dreux de La Châtre lui succède en 1776 à Compiègne et achève la construction du château de Compiègne. Avec ce château construit entre 1751 et 1788, Ange-Jacques Gabriel et Louis Le Dreux de La Châtre réalisent l'un des monuments les plus sobres de l'architecture néo-classique française.
Gabriel à Paris
modifierParmi les réalisations majeures de Gabriel, on compte également la place Louis-XV (aujourd'hui place de la Concorde) et l’École militaire à Paris.
La descendance de Gabriel
modifierAujourd’hui, la famille de Gabriel s'est perpétuée dans la famille De Gayardon de Fenoyl.
Principales constructions
modifier- Le pavillon de La Muette (Saint-Germain-en-Laye)
- Le Château de Gudanes à Château-Verdun dans l'Ariège, 1741-1750
- L’agrandissement et les transformations du château de Choisy, 1740-1777
- Le château de Compiègne, 1750
- Le pavillon du Butard, 1750 sur la commune de La Celle-Saint-Cloud
- Le pavillon des archives de la Maison royale de Saint-Louis, actuellement lycée militaire de Saint-Cyr
- Le château du Haut-Fontenay sur la commune de Fontenay-le-Fleury
- Agrandissement du château de Menars (Loir-et-Cher), 1760-1764, pour Mme de Pompadour
- Le Petit Trianon à Versailles, 1762-1768
- L’École militaire du Champ-de-Mars à Paris, 1751-1780
- L’Opéra royal du château de Versailles, 1769
- Une partie du Louvre
- Église Saint-Louis-et-Saint-Nicolas de Choisy-le-Roi, 1748-1760, devenue en cathédrale en 1966.
- La place de la Concorde, 1772 avec ces deux bâtiments symétriques sur le côté Nord :
- celui abritant l’hôtel de Crillon et l’hôtel de Coislin, 1770
- celui abritant l’hôtel de la Marine, 1772
- La place de la Bourse (initialement place Royale) à Bordeaux, 1735-1755 : commencée par son père Jacques V Gabriel.
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Le palais de la Bourse (1742-1749), situé place de la Bourse à Bordeaux.
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Aile Gabriel, château de Versailles.
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Château du Petit Trianon (1762-1768).
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L'École militaire (1751-1780) à Paris.
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Projet de l'église de Choisy-le-Roi.
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Hôtel de la Marine (1770-1775) sur la place de la Concorde à Paris.
Hommages
modifier- Il existe une rue Gabriel à Versailles, située à proximité du château de Versailles.
- Il existe une avenue Gabriel à Paris, située à proximité de la place de la Concorde.
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Plaque de rue Gabriel située à Versailles (avec une date de naissance bizarrement erronée).
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Plaques de l’avenue Gabriel à Paris.
Généalogie simplifiée
modifierJehan Mansart (maître maçon) | Jacques Le Roy (maître maçon) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Absalon Mansart (charpentier) | Michelle Le Roy | François Gabriel (maître maçon) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Frémin de Cotte (ingénieur, architecte du roi) | François Mansart (architecte) | Marie Mansart | Germain Gaultier[2] (sculpteur et architecte) | Jacques I Gabriel ( -1628) (maître maçon) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Anne Du Fay | Charles de Cotte | Nicolas Bodin (Conseiller du roi, Trésorier de la Prévôté de l'Hôtel) | Raphaël Hardouin (peintre) | Marie Gaultier | Michelle Gaultier | Edme Delisle (peintre) | Jacques II Gabriel (1605-1662) (maître maçon) | Maurice I Gabriel (maître maçon) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Louis de Cotte (architecte) | Robert de Cotte (architecte) | Catherine Bodin | Anne Bodin | Jules Hardouin-Mansart (architecte) | Michel Hardouin (architecte) | Pierre Delisle-Mansart (architecte) | Marie Delisle | Jacques IV Gabriel (1630-1686) (architecte) | Jacques III Gabriel (1637-1697) (maître maçon) | Maurice II Gabriel (1632-1693) (maître maçon) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Jules-Robert de Cotte (architecte) | Jacques Hardouin-Mansart (Président au Parlement) | Jules Michel Alexandre Hardouin (architecte) | Jacques V Gabriel (architecte) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Jean Hardouin-Mansart de Jouy (architecte) | Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (architecte) | Ange-Jacques Gabriel (architecte) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ange-Antoine Gabriel (architecte) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Notes et références
modifier- Dans un acte de 1783, Ange-Charles Gabriel est qualifié d'ancien commissaire des guerres de la marine, intendant de la maison et général des finances de la Reine, maître de la garde-robe de Madame, belle-sœur du Roi (Artistes français des XVIIe et XVIIIe siècles. Pièces diverses recueillies dans les archives notariales par M. le vicomte de Grouchy, p. 99-100, Nouvelles archives de l'art français : recueil de documents inédits, 1891 (lire en ligne))
- Note : Germain Gaultier est un neveu de Germain Pilon.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Jean-Marie Pérouse de Montclos, Ange-Jacques Gabriel (coll. « Monographies d'architectes »), Paris, Éd. du Patrimoine, 2012, 152 p., 170 ill. en couleurs (Voir)
- Collectif, Jacques V Gabriel et les architectes de la façade atlantique, Éditions A & J Picard, Paris, 2004 ; p. 295 (ISBN 978-2-7084-07152) ;
- Ouvrage collectif présenté par Michel Gallet & Yves Bottineau, Les Gabriel, 1982, Paris Éditions Picard, 331 p., (ISBN 2-7084-0086-X) ;
- Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle. Dictionnaire biographique et critique, p. 212-224, Éditions Mengès, Paris, 1995 (ISBN 2-8562-0370-1)
- Antoine-Chrysostome Quatremère de Quincy, Histoire de la vie et des ouvrages des plus célèbres architectes du XIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, volume 2, p. 312-320, Jules Renouard libraire, Paris, 1830 (lire en ligne)
- G. Despierres, Les Gabriel, recherches sur les origines provinciales de ces architectes, p. 468-517, Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne. Section des beaux-arts, ministère de l'Instruction publique, Paris, 1895 ( lire en ligne)
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :