Georg Golser
Georg Golser (né à Werfen et mort le à Brixen) est un évêque catholique du diocèse de Brixen, connu pour s'être opposé à la persécution par Heinrich Institor des sorcières à Innsbruck durant le procès d'Helena Scheuberin en 1485[1],[2],[3].
Évêque de Brixen Diocèse de Brixen (d) | |
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- | |
Leo von Spaur (d) | |
Évêque Principauté épiscopale de Bressanone |
Naissance | |
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Décès | |
Activités |
Évêque catholique (à partir du ), prêtre catholique |
Consécrateur |
Bernard de Rohr (d) |
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Biographie
modifierGeorg Golser est sans doute le fils d'un fermier de Werfen de la principauté archiépiscopale de Salzbourg. Il s'inscrit à l'Université de Vienne en 1438 et obtient le grade académique de docteur en droit canon (Doctor iuris canonici) en 1460. Promu chanoine, Golser est élu le , selon une vieille tradition, par le chapitre de la cathédrale comme successeur de Nikolaus Cusanus à l'évêché de Brixen. À la suite des différends sur le concile de Bâle, dans lesquels ses prédécesseurs Georg von Stubai (de) et Nikolaus Cusanus sont également impliqués, le pape Paul II ne veut pas reconnaître l'élection. Le pape et l'empereur Frédéric III voulaient faire passer leurs propres candidats. Le différend n'est réglé que des années plus tard à la suite des renonciations successives de ses adversaires (Francesco Gonzaga et Leo von Spaur). En il est finalement confirmé par le pape Sixte IV.
Procès des sorcières d'Innsbruck
modifierEn 1485, Heinrich Institor arrive avec le texte de la bulle concernant les sorcières du pape Innocent VIII de Rome à Bressanone, où il réussit à convaincre le chapitre de la cathédrale de la nécessité de rechercher et traquer les sorcières nuisibles. Dans une lettre circulaire, Golser donne son soutien à l'inquisiteur, qui se rend alors à Innsbruck et y prêche, recueille les dénonciations et fait finalement arrêter plusieurs femmes. Le processus est sous la protection de l'évêque Golser et de l'archiduc Sigmunds du Tyrol ("les Münzreiche").
Institor mène le processus contre les femmes comme il l'entend et leur pose des questions sur la sexualité, de sorte qu'une des personnes présentes, qui avait été convoquée au procès par Golser à sa place[4], indique avec indignation que si cela continue sur ce ton il quitterait la session du tribunal. Lors d'une des dernières audiences du tribunal, un avocat présent critique la procédure et devient le défenseur des femmes accusées. Il souligne que le procès n'a pas respecté les normes légales et plaide pour la libération des accusées, ce qu'il réussit à obtenir[5].
Mgr Georg Golser déclare alors que le travail de l'inquisiteur est terminé et l'expulse du diocèse ; Institor n'obtempère qu'après plusieurs interpellations au printemps 1486. L'archiduc Sigmund paie pour l'ensemble des procès. L'échec de l'inquisiteur à Innsbruck est probablement un facteur décisif dans la rédaction du Malleus Maleficarum (Hexenhammer, 1486). L'évêque de Brixen somme Institoris de disparaitre à deux reprises, soulignant le fait qu'il risque d'être assassiné. Nombre d'inquisiteurs finissent en effet de cette façon, s'attirant la haine des populations face à leurs abus de pouvoir[6].
Le fait que Golser n'ait pris des mesures contre Institor que lorsque sa propre sœur était persécutée par l'Inquisition appartient au domaine de la légende. Jusqu'à présent, on n'a pas pu prouver qu'une sœur de l'évêque Golser aurait été brûlée comme sorcière. Le « procès des sorcières d'Innsbruck » ne donne aucune indication.
En 1488, Georg Golser, qui est malade pendant tout son mandat, remet le gouvernement diocésain à son coadjuteur de longue date Melchior von Meckau.
Bibliographie
modifier- Colette Arnould, Histoire de la sorcellerie, (ISBN 979-10-210-2774-9, OCLC 1191840198, lire en ligne), chap. VII (« Une société malade »)
- Andreas Exenberger (éd.), Ein Fels in der Brandung? Bischof Golser und der Innsbrucker Hexenprozess von 1485, IMT-Verlag, Kufstein, 2015.
- Josef Gelmi, Kirchengeschichte Tirols, Tyrolia u.a., Innsbruck u.a., 1986 (ISBN 3-7022-1599-9).
- (de) Friedrich Merzbacher, « Georg Golser », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 6, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 209–210 (original numérisé).
- Hansjörg Rabanser, Hexenwahn. Schicksale und Hintergründe. Die Tiroler Hexenprozesse, Haymon-Verlag, Innsbruck u.a., 2006 (ISBN 3-85218-509-2), également Innsbruck, Université, thèse, 2005, Die Hexenverfolgungen in Tirol.
- Ekkart Sauser, « Golser, Georg » in Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon, vol. 20, Bautz, Nordhausen, 2002 (ISBN 3-88309-091-3), p. 646–647.
Références
modifier- (de) Tiroler Landesmuseum Ferdinandeum, Zeitschrift des Ferdinandeums für Tirol und Vorarlberg, Herausgegeben von dem verwaltungs-ausschusse desselben, (lire en ligne)
- (it) Pinuccia Di Gesaro, Streghe : l'ossessione del diavolo, il repertorio dei malefizi, la repressione, Praxis 3, (lire en ligne)
- Robert H. Brown, Fearless wives and frightened shrews : the construction of the witch in early modern Germany, University of Massachusetts Press, (ISBN 0-585-21736-X, 978-0-585-21736-9 et 0-87023-767-5, OCLC 44954842, lire en ligne)
- (en) William E. Burns, Witch Hunts in Europe and America: An Encyclopedia, Greenwood Publishing Group, (ISBN 978-0-313-32142-9, lire en ligne)
- P. G. Maxwell-Stuart, Witchcraft : a history, Tempus Pub, (ISBN 0-7524-1786-X, 978-0-7524-1786-8 et 0-7524-2305-3, OCLC 45424087, lire en ligne)
- Colette Arrnould, Histoire de la sorcellerie, (ISBN 979-10-210-2774-9, OCLC 1191840198, lire en ligne), chap. VII (« Une société malade »)
Liens externes
modifier- Ressource relative à la religion :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :