Championnat du monde de Formule 1 1976
Le championnat du monde de Formule 1 1976 a été remporté par le Britannique James Hunt sur une McLaren-Ford. Ferrari remporte le championnat du monde des constructeurs.
Sport | Formule 1 |
---|---|
Création | 1950 |
Organisateur(s) | FIA |
Édition | 27e |
Nombre de manches | 16 Grands Prix |
Site web officiel |
www.fia.com www.formula1.com |
Champion pilote | James Hunt |
---|---|
Champion constructeur | Ferrari |
Navigation
Niki Lauda, champion du monde en titre, domine la première partie de la saison au volant de sa Ferrari mais, le 1er août, sur le circuit du Nürburgring, il est victime d'un terrible accident ; il est extrait de sa monoplace gravement brûlé au visage et intoxiqué par les émanations d'essence. Seulement six semaines plus tard, il reprend le volant lors du Grand Prix d'Italie à Monza où il se classe quatrième. Il est toujours en tête du classement lors du dernier Grand Prix, sur le circuit du Mont-Fuji au Japon. Une grosse averse s'abat sur la piste et Lauda ne parcourt que deux tours de course avant de décider de rentrer au stand et d'abandonner. En parvenant à se classer troisième dans le dernier tour, James Hunt remporte le titre pour un point d'avance.
Cet épisode de l'histoire de la Formule 1 est relaté dans le film Rush sorti en 2013.
Règlement sportif
modifier- L'attribution des points s'effectue selon le barème 9, 6, 4, 3, 2, 1.
- Seuls les 7 meilleurs résultats des 8 premières manches et les 7 meilleurs résultats des 8 dernières manches sont retenus.
Règlement technique
modifierPilotes et monoplaces
modifierL'inter-saison a été marquée par le départ d'Emerson Fittipaldi de chez McLaren : le champion du monde 1974 puis vice-champion 1975 au volant des monoplaces rouge et blanche, a décidé de rejoindre l'écurie Copersucar fondée l'année précédente par son frère Wilson. Fittipaldi est remplacé chez McLaren par l'Anglais James Hunt laissé libre par la disparition de l'écurie Hesketh au sein de laquelle il s'est révélé. L'autre sensation de l'hiver est venue de l'écurie Tyrrell qui a présenté aux journalistes médusés une voiture à six roues (4 roulettes directrices à l'avant et deux roues classiques à l'arrière). Dénommée Tyrrell P34, celle que l'on appellera communément la 6 roues, doit débuter à l'occasion du GP d'Espagne.
Résumé du championnat du monde 1976
modifierMalgré deux pole positions consécutives de James Hunt sur McLaren-Ford c'est Niki Lauda sur Ferrari qui remporte les deux premières épreuves de la saison au Brésil et en Afrique du Sud. À Long Beach, Clay Regazzoni confirme la supériorité des Ferrari en s'imposant devant son chef de file. Le festival Lauda reprend au retour en Europe, après la disqualification du vainqueur Hunt pour aileron non conforme, le pilote autrichien s'impose au Grand Prix d'Espagne, puis en Belgique et à Monaco, soit cinq victoires en six courses.
En Suède, pour la première fois de la saison, les Ferrari sont battues par les étonnantes Tyrrell P34 qui signent un doublé historique, Scheckter devant Depailler. Troisième, Lauda conforte sa large avance au classement du championnat du monde avec 32 points d'avance sur Jody Scheckter.
Un premier tournant du championnat a lieu au Grand Prix de France où, débarrassé rapidement des Ferrari, James Hunt signe sa première victoire de la saison, ou plutôt sa deuxième car au lendemain du Grand Prix de France, le Tribunal d'Appel de la FIA déjuge les commissaires qui l'avaient exclu du Grand Prix d'Espagne. En deux jours, Hunt reprend donc 21 points au championnat à Lauda qui reste confortablement en tête du championnat avec deux fois plus de points que le pilote britannique (52 pour Lauda, 26 pour Hunt). À Brands Hatch, Hunt s'impose à nouveau devant Lauda mais sa victoire reste sujette à caution puisqu'il a repris la course de manière irrégulière après avoir été impliqué dans un accrochage au premier départ.
Avec 23 points d'avance sur Hunt et sept courses à disputer, Niki Lauda aborde le Grand Prix d'Allemagne en position de force. Disputée sur le terrifiant tracé du Nürburgring (un circuit de plus de 22 kilomètres de long, étroit, bosselé et à la sécurité précaire), l'épreuve prête à polémique. Niki Lauda a d'ailleurs pris la tête d'une fronde des pilotes visant à boycotter l'épreuve, mais sans effet. Ralenti par un mauvais choix de pneus au départ (il est parti en pneus pluie sur une piste sèchante), Lauda évolue dans le ventre mou du peloton lorsqu'il perd le contrôle de sa Ferrari pour une raison inexpliquée. Lors d'un violent contact avec le talus, Lauda perd son casque tandis que sa voiture s'embrase et est percutée par d'autres concurrents. Grâce au courage de plusieurs pilotes venus à son secours (Brett Lunger, Arturo Merzario, Harald Ertl et Guy Edwards) Lauda est évacué relativement rapidement de sa voiture. Gravement brûlé au visage, l'Autrichien a surtout inhalé des vapeurs d'essence hautement toxiques. Dans la soirée, son état de santé est si critique, qu'un prêtre appelé à son chevet prononce les derniers sacrements. La course est remportée par James Hunt qui revient à 14 points de Lauda au championnat.
Deux semaines plus tard en Autriche et en l'absence de la Scuderia Ferrari qui a déclaré forfait, Hunt ne peut faire mieux que quatrième, le barbu nord-irlandais John Watson s'imposant au volant de la Penske, sa victoire lui vaudra de raser sa barbe pour respecter un pari avec son patron. À Zandvoort, toujours en l'absence de Lauda, Hunt décroche une nouvelle victoire qui lui permet de revenir à deux points de l'Autrichien au championnat.
À Monza, moins de six semaines après son terrible accident, Lauda est de retour à la compétition. La rapidité de ce retour a pris tous les observateurs de vitesse, ainsi que son propre employeur. Ferrari venait en effet d'engager Carlos Reutemann lassé par les mauvais résultats des nouvelles Brabham-Alfa Romeo, pour le remplacer. Trois Ferrari sont donc engagées à Monza. Héroïque quatrième, Lauda reprend trois points à Hunt qui, parti du fond de la grille (la McLaren a été déclassé à l'issue des qualifications en raison d'une essence jugée non conforme) a terminé sa course prématurément dans les graviers. Quelques jours plus tard, les 5 points d'avance de Lauda sur Hunt se transforment en 17 points à la suite de l'annonce du déclassement de l'Anglais du Grand Prix de Grande-Bretagne.
Le duel Lauda-Hunt se poursuit au Canada avec une victoire de Hunt tandis que Lauda, ralenti par des ennuis de suspension, termine hors des points. L'écart retombe à 8 points, puis à 3 points à l'issue de la manche de Watkins Glen à nouveau dominée par Hunt alors que Lauda se contente de la troisième place.
L'épilogue de la saison a lieu au Japon, au Mont Fuji, qui accueille pour la première fois une manche du championnat du monde de Formule 1. En raison des conditions météo exécrables, Niki Lauda se retire volontairement à l'issue du deuxième tour de course, et offre ainsi le titre à Hunt. Alors que la piste sèche, la course sombre dans la confusion la plus totale. Victime d'une crevaison en vue de l'arrivée, Hunt semble tout perdre mais parvient in-extremis à remonter jusqu’à la troisième place synonyme de titre mondial. Croyant avoir échoué, Hunt, furieux, sera proche d'agresser physiquement son directeur sportif Teddy Mayer venu le féliciter à l'arrivée.
Grands Prix de la saison 1976
modifierInitialement prévu le 11 janvier, le Grand Prix d'Argentine, à Buenos Aires, est annulé[1].
Date | Grand Prix | Lieu | Vainqueur | Écurie | Pole position | Record du tour | Résumé |
---|---|---|---|---|---|---|---|
14 mars | XI Daily Mail Race of Champions | Brands Hatch | James Hunt | McLaren-Ford | Jody Scheckter | James Hunt | Résumé |
11 avril | XXVIII BRDC Graham Hill International Trophy | Silverstone | James Hunt | McLaren-Ford | James Hunt | James Hunt | Résumé |
Classement des pilotes
modifierClassement | Pilote | Points |
---|---|---|
Champion | James Hunt | 69 |
2e | Niki Lauda | 68 |
3e | Jody Scheckter | 49 |
4e | Patrick Depailler | 39 |
5e | Clay Regazzoni | 31 |
6e | Mario Andretti | 22 |
7e | John Watson | 20 |
8e | Jacques Laffite | 20 |
9e | Jochen Mass | 19 |
10e | Gunnar Nilsson | 11 |
11e | Ronnie Peterson | 10 |
12e | Tom Pryce | 10 |
13e | Hans-Joachim Stuck | 8 |
14e | Carlos Pace | 7 |
15e | Alan Jones | 7 |
16e | Carlos Reutemann | 3 |
17e | Emerson Fittipaldi | 3 |
18e | Chris Amon | 2 |
19e | Vittorio Brambilla | 1 |
20e | Rolf Stommelen | 1 |
Classement des constructeurs
modifierClassement | Écurie | Points[7] |
---|---|---|
Champion | Ferrari | 83 |
2e | McLaren-Ford | 74 (75) |
3e | Tyrrell-Ford | 71 |
4e | Lotus-Ford | 29 |
5e | Penske-Ford | 20 |
6e | Ligier-Matra | 20 |
7e | March-Ford | 19 |
8e | Shadow-Ford | 10 |
9e | Brabham-Alfa Romeo | 9 |
10e | Surtees-Ford | 7 |
11e | Fittipaldi-Ford | 3 |
12e | Ensign-Ford | 2 |
13e | Parnelli-Ford | 1 |
14e | Hesketh-Ford | 0 |
15e | Wolf-Williams-Ford | 0 |
16e | Boro-Ford | 0 |
17e | Williams-Ford | 0 |
18e | Kojima-Ford | 0 |
19e | Brabham-Ford | 0 |
20e | BRM | 0 |
21e | Maki-Ford | 0 |
Au cinéma
modifierEn 2013, ce championnat de Formule 1 1976 est retracé au cinéma dans le film Rush de Ron Howard, mettant en scène la rivalité de James Hunt joué par Chris Hemsworth et Niki Lauda joué par Daniel Brühl.
Notes et références
modifier- (en) « Calendar 1976 », sur chicanef1.com (consulté le )
- « Japon 1976 », sur statsf1.com (consulté le ).
- (ja) « Nikkansports.com > スポーツtop > モータースポーツ > f1日本gp > 過去の歴史 > 1976年 », sur nikkansports.com (consulté le ).
- (en) « 1976 Non-World Championship Grands Prix », sur silhouet.com (consulté le )
- (en) « Classement des pilotes 1976 », sur formula1.com (consulté le )
- (en) « Classement des constructeurs 1976 », sur formula1.com (consulté le )
- Seuls les 7 meilleurs résultats des 8 premières courses et les 7 meilleurs résultats des 8 dernières courses sont comptés pour le championnat. Les nombres sans parenthèses sont des points du Championnat; les nombres entre parenthèses sont le total des scores.
Liens externes
modifier- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :