69
année
L'année 69 est une année commune qui commence un dimanche. Elle est parfois désignée comme " l'année des quatre empereurs", car quatre empereurs romains se sont succédé cette année.
Événements
modifier- 2 janvier : révolte des légions de Germanie inférieure, qui refusent de prêter serment à Galba. Elles proclament empereur leur général, Vitellius[1].
- 10 janvier : pour assurer sa succession, Galba adopte Lucius Pison[1].
- 15 janvier : Galba et Lucius Pison sont massacrés au Forum par les prétoriens, frustrés des libéralités d’usage, dirigés par Othon, ancien gouverneur de Lusitanie. Othon est proclamé empereur.
- Mars :
- 14 mars : Othon sort de Rome pour combattre Vitellius pendant que Caecina et Valens, lieutenants du dernier, passent les Alpes[1].
- 14 avril : Othon, écrasé à Bedriac, près de Crémone, dans la plaine du Pô par les troupes de Vitellius se donne la mort deux jours plus tard[1].
- 19 avril : le Sénat romain entérine la nomination de Vitellius comme empereur ; celui-ci part pour Rome par Lyon, Vienne, Crémone. Il y est en juillet[1].
- Avril - mai : Simon Bargiora devient maître de Jérusalem, et combat Jean de Guischala et Eléazar ben Ananias qui occupent notamment le Temple. Les trois factions mettent la ville à feu et à sang[2].
- 5 juin : Vespasien reprend la campagne contre les Juifs[1].
- 1er juillet : Titus Flavius Vespasianus est proclamé empereur à Alexandrie par les légions de Tibère Alexandre alors qu’il dirige la guerre de Judée. Les troupes de Judée l’acclament le 3[1].
- 15 juillet : Mucien, légat de Syrie, rallie Vespasien[1].
- 18 juillet : Vitellius devient Grand pontife, un jour réputé néfaste (bataille de l'Allia), sans doute pour se concilier les Gaulois qui l'ont soutenu[3].
- Août : les gouverneurs de Pannonie, de Mésie et de Dalmatie se rallient à Vespasien. Marcus Antonius Primus rassemblement les troupes d'Illyrie à Ptuj sur la Drave et marche sur l'Italie par Aquilée, Padoue, Vérone[1].
- Début septembre[4], Germanie inférieure : l'attaque de plusieurs forts romains par les Canninéfates contraint les Romains à se retirer vers Nimègue ; ils sont battus sur le Rhin, probablement près d'Arnhem, par le chef batave Julius Civilis, commandant de troupes auxiliaires, qui prend la direction de la révolte des Germains contre la levée de troupes pour Vitellius (69-70)[5].
- 6-8 octobre : échec de deux légions romaines dans l'île batave contre Civilis ; elle se retirent au camp de Vetera, où Civilis, se déclarant dans un premier temps pour Vespasien, les assiège. Il reçoit le renfort de huit cohortes auxiliaires bataves de la légion XIV Gemina, qui devaient être envoyées en Italie. Elles désertent et rebroussent chemin, battant au passage les recrues romaines inexpérimentées d'Hérennius Gallus à Bonn[6].
- 25 octobre : les cinq légions d'Illyrie, conduites par Antonius Primus pour Vespasien, défont en deux batailles près de Crémone huit légions de Vitellius[1].
- Quarante mille hommes trouvent la mort à Bedriac, certainement autant à Crémone. À la suite de sa mise à sac pendant quatre jours, Crémone éprouve des difficultés à se relever malgré l’aide de Vespasien. Fabius Valens, parti lever des troupes en Gaule pour secourir Vitellius, est capturé en Narbonnaise par Valerius Paulinus, partisan de Vespasien. Antonius Primus passe l'Appenin et atteint la région de Narni[1].
- Novembre : après Crémone, Civilis refuse de déposer les armes et déclare ouvertement la révolte des Bataves contre Rome[5].
- 1er décembre : l'attaque de troupes de Civilis contre les légions romaines de Caius Dillius Vocula au camp de Gelduba échoue, grâce à l'intervention fortuite de troupes vasconnes[7]. Civilis abandonne provisoirement le siège de castra Vetera pour attaquer Moguntiacum.
- 17 décembre : les troupes de Vitellius se rallient à Vespasien, suivies par le reste de l'empire[1].
- 18 décembre : à Rome, Titus Flavius Sabinus, frère de Vespasien, convainc Vitellius d'abdiquer. Vitellius, poussé par les prétoriens et le peuple, renonce et Flavius Sabinus doit se réfugier dans la forteresse du Capitole[1].
- 19 décembre : le Capitole, où les partisans de Vespasien ont trouvé refuge, est incendié lors d’affrontements avec les Vitelliens[1].
- 22 décembre : Vitellius, qui résiste encore à Rome est massacré par la foule[1]. Vespasien reste seul empereur romain (fin en 79), inaugurant la dynastie des Flaviens (jusqu'en 96).
- Révolte en Bretagne contre la reine des Brigantes Cartimandua imposée par Rome, menée par son ex-époux Venutius[8].
- Polycarpe de Smyrne (date supposée).
Notes et références
modifier- Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont, Histoire des empereurs et des autres princes qui ont régné durant les six premiers siècles de l’Église, vol. 1, Paris, Charles Robustel, (présentation en ligne)
- Flavius Josèphe, La Guerre des Juifs, IV.10, "Simon devint ainsi maître de Jérusalem la troisième année de la guerre, au mois Xanthicus"
- Élisabeth Smadja, Évelyne Geny, Pouvoir, divination, prédestination dans le monde antique. Institut des sciences et techniques de l'antiquité, Presses Univ. Franche-Comté, , 316 p. (ISBN 978-2-913322-34-9, présentation en ligne)
- Étienne Paul Nicolas, De Néron à Vespasien : études et perspectives historiques suivies de l'analyse, du catalogue et de la reproduction des monnaies "oppositionnelles" connues des années 67 à 70, vol. 2, Belles Lettres, (présentation en ligne)
- Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont, Histoire des empereurs et des autres princes qui ont régné durant les six premiers siècles de l’Église, vol. 2, Paris, Charles Robustel, (présentation en ligne)
- Étienne Paul Nicolas, op. cit, p. 1271.
- Étienne Paul Nicolas, op. cit, p. 1272.
- Joyce E. Salisbury, Women in the ancient world, ABC-CLIO, , 385 p. (ISBN 978-1-57607-092-5, présentation en ligne)
Lien externe
modifier- L’année 69 sur le site de la Bibliothèque nationale de France